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08/02/2011

Le "brouillard" de la communication !

Campus numérique, l'université acquiert l'ubiquité
Télégramme de Brest du 8 février 2011
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Avant de lorgner sur le don d'omniscience, l'Université s'approprie le don d'ubiquité. Le premier campus numérique multisites d'Europe a été lancé hier simultanément à Brest, Lorient et Rennes.

Calé dans son fauteuil lorientais, le président de l'Université de Bretagne sud (UBS) résume les choses: «Nous allons mutualiser les moyens et les savoirs entre les différentes universités de Bretagne grâce aux autoroutes numériques... tout en faisant moins de route», commente Olivier Sire. En face, mais séparés par des dizaines de kilomètres et la frontière des départements, ses interlocuteurs opinent du chef. Rennes, Brest, Lorient. Au même moment, dans les trois villes et dans des salles de 18 places, élus et enseignants ont partagé le cours magistral délivré par Guy Cathelineau, président de l'Université Européenne de Bretagne (UEB) et président de l'université de Rennes1 : «Le c@mpus numérique va permettre de développer des pratiques de collaboration innovantes entre chercheurs, enseignants, étudiants et personnels administratifs». Depuis hier et l'inauguration du premier campus numérique multisites d'Europe, enseignants et chercheurs bretons disposent d'un outil qui va les aider à étendre le champ des enseignements, tout en soignant leur bilan carbone.

62 M€ au total
Un petit cours de Tic (technologie de l'information et de la communication) a également été délivré par l'entreprise Rétis communication, basée à Montauban-de-Bretagne (35), et qui a décroché le marché: «Le c@mpus numérique breton permet de développer, via une boucle de fibre optique, un réseau sécurisé à ultra haut-débit, connecté au réseau national Renater (réseau national de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche). Il relie aujourd'hui les trois sites de l'UEB». Le projet bénéficie du soutien de l'État et des collectivités territoriales qui vont investir près de 62 M€.

Lannion et Vannes vont suivre
La Région, très attachée au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche sur son territoire, s'est lancée dans un chantier que Jean-Yves Le Drian n'hésite pas à juger «aussi essentiel pour l'avenir de la Bretagne que le TGV». La première phase de lancement du projet, qui s'est concrétisée avec la mise en réseau des trois salles bretonnes, a coûté la bagatelle de 1,4M€, pris en charge par le conseil régional (67%) et les communautés d'agglomération de Brest, Lorient et Rennes (11% pour chacune d'elles). L'ancrage en Bretagne du c@mpus numérique va s'étendre dans les années qui viennent: Lannion et Vannes devraient être touchées par le don d'ubiquité d'ici à 2014.

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07/02/2011

Tradition contre high Tech

Photographes, le dossier des photos d'identité est clos
Télégramme de Brest du 7 février 2011
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Fin janvier, à Loudéac (22), une soixantaine de photographes a fêté une victoire. Celle du combat mené contre les photos d'identités qu'auraient dû réaliser les personnels de mairie.Acquise de haute lutte, cette victoire est celle des photographes portraitistes bretons membres du groupement national (GNPP) mais aussi celle de la société Photomaton. «Nous avons pris notre bâton de pèlerin pour aller voir les maires. Beaucoup ont pris conscience que cette mesure administrative allait supprimer des emplois. À Rennes (35), ce ne fut même pas nécessaire de plaider notre cause. Les appareils n'avaient pas été sortis des cartons», a rappelé Marc Lemancel, président régional. «Mais, à Vitré (35) ou à Quimper, nous avons été plutôt mal reçus», ont témoigné des participants.

Arrêt confirmé par le Sénat le 19 janvier

Toujours est-il que l'Assemblée nationale a voté l'arrêt de l'enregistrement de ces photos le 16 décembre dernier et que le Sénat l'a confirmé le 19 janvier. Ce combat a tellement mobilisé d'énergies que les photographes n'ont pu se consacrer à leur logo «Ma photo, c'est vous», décidé en 2010. «Celui-ci va, désormais, monter en puissance et se décliner en plusieurs actions, comme un mois de la photo ou un concours. Il nous permettra d'être plus identifiables auprès du grand public». Car loin d'avoir subi le passage au numérique, comme les laboratoires de développement, les photographes vont de l'avant, se formant plus que jamais et s'ouvrent. «Là où d'autres organisations professionnelles dorment, nous avons décidé d'accueillir les auto-entrepreneurs en photographie au sein de notre groupe».

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06/02/2011

La bonne gestion !

Eau, les conséquences d'un inéluctable refus
Télégramme de Brest du 5 février 2011
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La décision ne fait aucun doute. Ce matin, le syndicat mixte Auray Belz Quiberon Pluvigner refusera de transférer sa compétence en matière de production d'eau au syndicat départemental de l'eau.
Explications.

La question posée. Pour la troisième fois en quelques mois, le syndicat mixte Auray-Belz-Quiberon-Pluvigner (ABQP), compétent en matière d'eau, d'assainissement et de déchets sur l'essentiel du Pays d'Auray va se voir proposer d'adhérer aux nouveaux statuts du syndicat départemental de l'eau (SDE). Et concrètement de transférer une prérogative majeure, la production de l'eau sur son territoire, à ce super-syndicat créé il y a 35ans pour établir une double solidarité fonctionnelle (système d'interconnexion entre les différents bassins) et financière (prix de vente unique) dans le département. La réponse est non. «Je ne voudrais pas présager du vote, mais je sais comment ça va se passer...». De Jean-Michel Belz, le président du syndicat mixte au plus anonyme de la centaine de votants, la même analyse: «En l'état actuel on ne peut pas adopter les nouveaux statuts». À la limite, l'affaire ne mériterait même pas une nouvelle réunion, dans la mesure où la question a déjà été tranchée à deux reprises. La dernière fois, le 8 janvier dernier, les délégués d'ABQP avaient donné la réponse suivante: «N'ayant pas les éléments financiers suffisants, l'assemblée n'est pas en mesure d'approuver les statuts. À défaut d'éléments probants, sa réponse sera négative». Le dernier délai est la réunion de ce matin. Et hier, ces éléments essentiels pour les élus (sur le niveau de prix et la représentativité d'ABQP dans le syndicat départemental) n'avaient toujours pas de réponses. Le refus d'adhérer aux nouveaux statuts ne fait donc aucun doute. D'autant qu'entre-temps trois autres syndicats, ceux de Ploërmel, Pontivy et Baud, ont eux aussi refusé de se défaire de leur compétence production. Les raisons d'un refus. L'eau propre est une source d'excédent pour le syndicat mixte ABQP, qui va en revanche au-devant de gros frais dans la gestion des eaux usées (importants travaux d'assainissement). Si à la faveur de la modification de ses statuts le SDE avait revendiqué la compétence eau dans son ensemble (eau propre-eau sale) le «transfert de souveraineté» en la matière aurait pu être possible. Mais les élus refusent en quelque sorte de céder leurs actifs tout en gardant leur passif. Le dernier mot au préfet. En bonne logique, le refus d'ABQP signifie la fin du SDE, privé de son principal contributeur. En arrivera-t-on là ? La réponse appartiendra bientôt au préfet du Morbihan. Celui-ci a en effet les pouvoirs de contraindre les syndicats récalcitrants, dont ABQP, à rejoindre la maison commune. Mais devant le nombre de défections et la pertinence des arguments avancés par ceux qui s'en vont, le préfet pourrait tout aussi bien choisir de demander au SDE de revoir sa copie. Sans attendre de subir cet arbitrage étatique, c'est d'ailleurs ce que Jean-Michel Belz et ses amis, tous conscients des vertus de la solidarité, devraient proposer aujourd'hui lorsqu'ils motiveront leur refus de signer les nouveaux statuts. En substance, «Non au transfert de la seule compétence production mais oui à une appréhension globale du problème de l'eau».

Benoit Siohan

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