20/12/2010
SNCF, toujours dans le coup ?
Bataille sur la libéralisation des bus longue distance
Les Echos du 17 décembre 2010
Renaud Honore
Le cabotage sur les liaisons internationales par autocar sera autorisé début 2011, avec une offre d'Eurolines, qui se dit moitié moins cher que les trains de la SNCF. Les groupes privés veulent obtenir la libéralisation totale du marché du bus longue distance.
Aujourd'hui, le client d'un bus reliant Paris à l'Allemagne qui voudrait descendre en chemin à Strasbourg se verrait gentiment refouler à l'intérieur du véhicule. La raison ? Le transport intérieur par autocar sur des liaisons régulières de longue distance est, de facto, interdite en France. La faute à une législation particulièrement contraignante, avec notamment l'obligation d'obtenir l'autorisation d'une SNCF guère favorable à voir ses trains concurrencés.
Les choses changent doucement toutefois. Le cabotage sur les liaisons internationales, voté par l'Assemblée nationale en octobre 2009, sera autorisé l'an prochain après la parution il y a un mois du décret d'application. En clair, notre fameux client du bus Paris-Allemagne pourra enfin descendre à Strasbourg en toute légalité. Seule obligation pour le transporteur : ce cabotage devra représenter moins de 50 % du trafic et du chiffre d'affaires totaux.
Acteur majeur du secteur, Eurolines (filiale de Veolia Transport) lancera une offre sur ce segment début 2011, en proposant une desserte française sur ses grands trajets internationaux. Au menu, des Paris-Lyon-Barcelone, des Paris-Tours-Poitiers-Bordeaux-Espagne, des Paris-Lille-Pays-Bas et bien sûr des Paris-Strasbourg-Allemagne. « Nous allons démarrer de façon modeste, et le trafic lié au cabotage ne devrait représenter que 15 % sur les 800.000 voyageurs que nous transportons tous les ans », explique Antoine Michon, le patron d'Eurolines. La société vise plutôt les jeunes et les personnes âgées grâce « à des tarifs qui sont en moyenne moitié prix de ceux du TGV ou de l'avion ».
Un marché limitéLe marché du cabotage reste néanmoins limité. C'est pourquoi l'UTP (Union des transports publics) et la FNTV (Fédération nationale des transporteurs de voyageurs) montent au créneau. « Nous réclamons une expérimentation de l'ouverture à la concurrence des lignes routières nationales », explique Cyrille du Peloux, qui a pris mercredi la présidence de l'Apam (Association pour la promotion des acteurs de la mobilité), une structure réunissant l'UTP - dont il est le président -et la FNTV. Celui qui est également patron de Veolia Transport estime que « l'autocar est complémentaire du train, et pourrait permettre d'optimiser le système de mobilité à un moment où les régions sont sensibles aux contraintes financières ».
Cette expérimentation pourrait se faire sur trois segments de marché. D'abord, sur des lignes interrégionales ou nationales, à travers une convention signée avec les pouvoirs publics à la manière de ce qui se fait pour les trains Corail Intercités de la SNCF. Ensuite, sur des lignes non conventionnées pour des liaisons où le train est absent (des dessertes d'aéroport par exemple). Enfin, l'autocar pourrait également venir concurrencer les TGV, mais la SNCF - membre de l'UTP -a exprimé son opposition au projet.
Quant au gouvernement, il fait preuve de la plus grande prudence. Commandée il y a plus d'un an, l'étude d'impact sur l'arrivée de ces autocars - réalisée par le Conseil général de l'environnement et du développement durable -dort dans les armoires du ministère des Transports.
RENAUD HONORE, Les Echos
Le choix d'investir !
Les tablettes tactiles devraient s'imposer massivement en 2011
Les Echos du 17 décembre 2010
Maxime Amiot
LG, Dell, Asus et peut être Sony dévoileront leurs modèles au CES de Las Vegas. Près de 55 millions de tablettes devraient s'écouler l'année prochaine dans le monde, selon Gartner.
Le phénomène des tablettes tactiles n'en est qu'à ses débuts. Si, en 2010, l'iPad d'Apple a régné sans partage , ou presque, face aux premiers modèles présenté par Samsung, Archos et Toshiba, les consommateurs auront l'année prochaine un choix beaucoup plus large et moins onéreux. Le Consumer Electronics Show, grand-messe annuelle de l'électronique qui débute le 6 janvier, sera l'occasion d'une pléthore d'annonces. LG dévoilera ainsi une série de tablettes sous Android, allant de 6 à 9 pouces, dont la première devrait être commercialisée dès le mois de mars. Il sera suivi par d'autres constructeurs, qui détailleront leur entrée sur le marché, comme Dell, MSI, Motorola ou Asus. Reste l'inconnue Sony, qui lancera ses premiers modèles en 2011, mais qui n'est pas certain de les dévoiler lors du CES.
Ces nouveautés s'ajoutent à d'autres produits déjà annoncés pour le premier semestre, comme RIM (avec son PlayBook), Acer ou encore Hewlett-Packard, qui entretient toujours le mystère sur sa tablette sous WebOS, le système d'exploitation de Palm, racheté au printemps dernier. Sans compter l'inconnue Google, dont le projet de commercialiser lui-même sa tablette reste encore d'actualité.
Globalement, les ventes de tablettes sur l'année 2011 devraient s'élever à près de 55 millions d'unités, selon Gartner. Une performance très honorable pour un produit qui compte à peine plus d'un an d'existence. A titre de comparaison, 408 millions de PC devraient être écoulés dans le monde dans le même temps. La concurrence permettra de faire baisser le prix moyen des tablettes, et de soutenir les ventes. D'autant plus que les opérateurs subventionneront de plus en plus les modèles phares, comme c'est déjà le cas, depuis la fin d'année, pour l'iPad et la Galaxy Tab de Samsung.
La rumeur d'un iPad 2
Qui captera ce marché ? Apple devrait conserver longtemps son leadership. Dans une étude publiée la semaine dernière, le cabinet Deloitte & Touch s'attend à ce que la firme à la pomme capte encore 50 % de part de marché à elle seule en 2011, malgré l'arrivée de tous les modèles concurrents. De fait, la rumeur d'un iPad 2 se fait de plus en plus pressante, puisque celui-ci, qui embarquerait notamment deux caméras, serait lancé dès avril, selon Reuters. Son challenger numéro un, Samsung, devrait également procéder au lancement de nouveaux modèles dès le premier trimestre prochain.
Cette montée en puissance bouscule tout l'écosystème des acteurs du PC, qui dominent l'informatique depuis plus de vingt ans. En premier lieu Microsoft, dont le système d'exploitation pour PC, Windows 7, est jugé trop lourd pour l'ultra-mobilité des tablettes et se fait distancer par Android, le système de Google, qui équipe la majorité des tablettes concurrentes de l'iPad. Au CES, Steve Ballmer, PDG de la firme de Redmond, devrait néanmoins dévoiler plusieurs tablettes sous Windows 7, parmi lesquelles des modèles Dell et Samsung. Il pourrait aussi présenter un prototype de Windows 8 mieux adapté aux tablettes. Le géant est loin d'avoir abdiqué.
M. AT et R. G., Les Echos
Bien choisir, c'est vital !
IUT de Vannes, des sites Internet pour les associations
Télégramme de Brest du 16 décembre 2010
Des étudiants en première année de Dut informatique à l'IUT, participent au projet «expression web». Ils ont créé gratuitement, des sites internet pour des associations ou des écoles. Ils recevront, ce soir, leur palmarès.
«C'est plutôt cool de créer des sites Internet en cours». Une centaine d'étudiants de première année du département informatique de l'IUT de Vannes participent, avec enthousiasme, à la sixième édition des «Projets d'expressions web» lancé dans le cadre de leur cursus scolaire. L'objectif: réaliser gratuitement des sites Internet dynamiques pour des associations ou des établissements scolaires. C'est Florence Miton, professeur de communication qui se charge de la partie pédagogie de la relation client. «Ce projet tuteuré confronte les étudiants à la réalité de missions ?professionnelles?. Mais notre but, n'est en aucun cas de marcher sur les plates bandes des sociétés spécialisées vannetaises», explique Florence Miton. Le projet en lui-même, a pour but de permettre à l'étudiant d'acquérir une expérience d'expression sur le Web. Mais il s'agit aussi de «se confronter aux règles de mise en forme de documents (structure, typographie, mise en page). Internet est un média particulier qui impose des règles et des techniques d'expression spécifiques, tout comme l'écrit», explique Michel Adam, maître de conférence au département informatique de l'IUT. Pendant deux mois, les étudiants ont mis en pratique les compétences acquises dans le cadre de plusieurs modules liés à la navigation sur Internet. «Toutes ces pratiques illustrent bien l'image et la philosophie de l'IUT. Nous fonctionnons avec des outils concrets», explique Florence Miton.
Les étudiants dirigent les étudiants
Johanna a 19 ans. Il y a un an, elle a participé à ce projet pour la création du site Internet de la bibliothèque de l'université. «J'ai été agréablement surprise car je me suis découvert, non pas une passion, mais une envie de développer des projets. D'ailleurs, je vais créer un prochain site Internet pour une entreprise de bâtiment», explique l'étudiante en deuxième année de DUT informatique. Marie-Charlotte, Clotaire et Quentin étaient l'an passé, les exécutants. Ils sont passés, cette année, de l'autre côté de la barrière pour commander et diriger une équipe d'étudiants dans le but de créer le site Internet des étudiants du département informatique. «Nous savions déjà comment réaliser un cahier des charges. Nous savons donc ce qu'il fallait faire et ne pas faire. Nous avons eu beaucoup de difficulté à choisir un des sites proposés», explique Marie-Charlotte. Sur la centaine d'étudiants, seulement vingt ont eu le privilège de voir leur site Internet mis en ligne. Ils recevront, ce soir, des mains des différentes associations, leur palmarès.
Pratique
Quelques sites Internet sont déjà mis en ligne comme : http://joliciel-asso.fr ou http://iutvannes40ans.com
Maël Fabre
«Toutes ces pratiques illustrent bien l'image et la philosophie de l'IUT».
•Florence Miton, professeur de communication