Les Secrets de Saint Pierre

Démographie, coup de vieux sur la Bretagne
Télégramme de Brest du 15 septembre 2010
La Bretagne compte désormais un Breton de moins de 20 ans pour un Breton de plus de 60 ans. Le vieillissement de la population s'accentue. À l'horizon 2030, le tiers de la population aura plus de 60 ans. Un défi.

Il faudra s'y faire: malgré un dynamisme démographique au-dessus de la moyenne, la Bretagne fait partie des régions où la proportion des personnes dites âgées est de plus en plus grande. En 1968, il y avait 1,8moins de 20 ans pour un Breton de 60 ans et plus. On est quasiment, actuellement, à un pour un (1,2 au niveau national). Une bonne nouvelle parce que l'on vit de plus en plus vieux mais aussi un sacré défi. La Bretagne recense 750.000habitants de plus de60ans. C'est 24% de la population. En 2030, ils seront 1,1million. L'impact de l'arrivée parmi les plus de 60 ans des générations du baby-boom -celles nées avant 1960- se fait de plus en plus sentir.

Plus 14 ans d'espérance de vie depuis 1954

Mais ce n'est pas, évidemment, la seule explication qui fait que les plus de 60 ans sont plus nombreux en Bretagne que sur l'ensemble de la France. Depuis 1954, les Bretons ont gagné 14 ans d'espérance de vie: peu à peu ils ont rattrapé leur retard. À 60 ans, un Breton peut maintenant espérer vivre encore 21 ans et une Bretonne 26 ans. On est tout près de la moyenne nationale. Et si la Bretagne vieillit, c'est aussi parce que les retraités viennent s'y installer volontiers. Le vieillissement de la Bretagne n'est évidemment pas uniforme. Sans surprise, il est plus marqué dans le centre et les zones littorales que dans l'est de la région et les villes. Mais attention, ne pas en conclure que les zones urbaines ne vieillissent pas. Elles aussi ont pris un coup de vieux. «Depuis 1999, note l'Insee, l'augmentation du nombre des plus 60 ans a atteint 14% dans les zones urbaines, contre 4% dans les territoires ruraux». Un phénomène qui devrait se poursuivre, compte tenu de la faible mobilité des 60 ans et plus.

63.000 plus de 65 ans sous le seuil de pauvreté

Ce vieillissement de la Bretagne est un sérieux défi. Il veut notamment dire plus de personnes dépendantes, lesquelles n'ont pas forcément envie de rejoindre les maisons de retraite. Elles auront besoin d'un habitat adapté, sachant que la grande majorité des logements occupés par les plus de 75 ans sont anciens et de grande taille. La question de l'isolement se posera également d'une manière de plus en plus aiguë: un tiers des ménages de plus de 75ans vivent en milieu rural et près de 40% d'entre eux ne disposent d'aucun moyen de locomotion. Toutes les personnes n'auront pas les moyens de faire face aux dépenses engendrées par leur situation. «En 2007, indique l'Insee, 63.000 Bretons âgés de 65 ans et plus vivaient sous le seuil de pauvreté (908€ par mois pour une personne seule). Et parmi eux, de nombreuses femmes seules». Pas sûr que la réforme des retraites améliore leur situation.

Auray, les ambulanciers manifestent
Télégramme de Brest du 14 septembre 2010


Une trentaine d'ambulanciers du Morbihan a manifesté mardi matin devant la résidence de Keriolet, l'un des sites alréens de gériatrie du Centre hospitalier de Bretagne Atlantique (CHBA).

Les professionnels du transport médicalisé ont choisi le prétexte d'une opération de transfert de 90 patients vers une nouvelle strcuture, au Pratel Izel, pour exprimer leur "ras-le-bol".

Les ambulanciers reprochent au CHBA d'avoir fait appel à La Croix-Rouge, dans le cadre de cette opération exceptionnelle. "Une nouvelle fois, nos entreprises sont mises à l'écart. On privilégie des volontaires, payés par le contribuable, plutôt que des entreprises qui ont besoin de travailler pour payer leur charge et leur personnel", explique Gérald Dousset, gérant d'Intermed 56 et président de l'association Urgence Secours Ambulance 56, qui regroupe 75 % des entreprises du Morbihan, "pour une meilleure organisation du transport d'urgence".

Une délégation a été recue vers 11 h, par François Delage, directeur adjoint du CHBA, en charge des sites d'Auray. Les manifestants, qui n'ont pas obtenu les réponses qu'ils souhaitaient, annoncent des opérations d'envergure dans les semaines qui viennent, "pour protéger nos métiers et nos emplois".

Réunion de village, la rue des Tamaris sera refaite
Télégramme de Brest du 13 septembre 2010


Vendredi soir, les élus avaient rendez-vous avec les riverains de Keridenvel, Kergroix, Kervihan et Kerboulevin, pour une nouvelle réunion publique. Des demandes portaient sur le raccordement au réseau d'assainissement collectif et des aménagements routiers pour prévenir de l'étroitesse des rues. Alors que la nouvelle station d'épuration est à la pointe de la technologie, les habitants des villages sont impatients d'en profiter. Le maire, Geneviève Marchand, a réaffirmé que les élus appuyaient les demandes auprès du syndicat mixte, mais qu'aucune date ne pouvait être avancée. La circulation dans les petites rues des villages a une nouvelle fois été évoquée. Il y a notamment des difficultés avec les camions et les camping-cars du fait de certains rétrécissements. Des précisions ont été demandées à propos du projet de lotissement privé à Kergroix. Réponse de l'adjoint à l'urbanisme: «Aucun dossier n'a été déposé en mairie. Aucune demande de permis de lotir ne nous a été présentée».

Le coeur des villages privilégié

La rue des Tamaris va être entièrement refaite durant l'hiver avec une zone réservée aux piétons sur le côté nord. Mais, sur l'opportunité d'enterrer les réseaux, les élus ont répondu d'un point de vue comptable: «Les poteaux vont être changés aux frais d'EDF. Si nous faisions de l'enfouissement, l'ensemble des travaux serait à notre charge, car les aides ne sont plus aussi importantes que par le passé. Nous privilégions donc le coeur des villages».