16/04/2010
TLE, vous connaissez ?
Le Figaro du 14 avril 2010
CÉCILE CROUZEL
La taxe sur l’électricité va être réformée
Les ménages payent, sans le savoir, cette taxe locale qui ne respecte pas les règles européennes. Sous la pression de Bruxelles, elle va évoluer et devrait leur être plus favorable.
Les taxes sont si nombreuses dans l’Hexagone que les Français payent souvent des impôts sans s’en rendre compte. Qui connaît la taxe locale sur l’électricité (TLE), qui figure pourtant sur la facture EDF sous le terme « taxes locales » ? Prélevée par les départements et les communes, elle est aujourd’hui facultative. Mais la plupart des élus locaux ne se privent pas de l’appliquer, et très souvent au taux maximum autorisé, soit 8 % pour les communes et 4 % pour les départements. Cette taxe s’applique sur 80 % du montant hors taxe de la facture d’électricité. En clair, si vous payez par an 150 euros, hors taxe, d’abonnement et de consommation d’électricité, la TLE peut grimper jusqu’à 14,40 euros. Au total, la TLE coûte tout de même un milliard par an aux ménages. La note pour les entreprises est, elle, de 500 millions (les grands consommateurs d’électricité étant exonéré de TLE).
DR Les taxes locales sur l’électricité sont actuellement assises sur le montant de la facture et non sur les volumes consommés.
Ce système va certainement évoluer dans les prochains mois. Car la France ne respecte pas les règles européennes : depuis le 1er janvier 2009, la TLE aurait dû devenir obligatoire. La directive de 2003 sur la taxation des produits énergétiques et de l’électricité stipulait que chaque État devait, à cette échéance, avoir une taxe faible (les minima sont inférieurs aux taux français actuels) mais payée par tous et assise sur les volumes consommés, et non sur le montant de la facture.
Perdants dans les communes rurales
La Commission européenne a rappelé Paris à l’ordre fin mars, menaçant de porter l’affaire devant la Cour de justice si la réforme n’était pas mise en oeuvre d’ici à deux mois. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas pris de décision. Mais Bercy planche sur le sujet. À vrai dire, un premier projet avait été présenté à la concertation fin 2008 qui fixait la taxe à 8,50 euros par mégawattheure pour les ménages. Un niveau calculé pour que le prélèvement ne varie pas. Car Bercy veut que le basculement d’un système à un autre soit indolore pour les Français. Mais il y aura inévitablement des perdants : les habitants des rares communes, souvent rurales, qui n’appliquaient pas la TLE. Coût supplémentaire pour un ménage type de deux enfants : environ 25 euros par an. Lors d’une audition au Sénat, Philippe Marini, le rapporteur UMP du Budget, a proposé que, dans ce cas précis, l’application de la nouvelle taxe soit étalée sur cinq ans.
Mais il y aura aussi des gagnants, comme les propriétaires de résidence secondaire, qui ne payeront plus que sur leur consommation, alors qu’auparavant l’abonnement était aussi soumis à la TLE et les Parisiens, dont le taux de TLE (13,2 %) était supérieur. À terme, tous les Français y trouveront leur compte car les volumes consommés - base du nouveau système - évoluent moins rapidement que la facture qui répercute la hausse des prix. Ce qui ne réjouit guère les élus locaux. Autre incertitude, Bruxelles autorisera-t-elle les collectivités à moduler la taxe ? Il semblerait que oui. Enfin, les industriels exonérés de TLE devront, eux, payer la nouvelle taxe. Le projet final n’est pas encore bouclé. Et il est peu probable qu’il soit prêt avant l’examen, en mai et juin, du projet de loi sur l’organisation du marché de l’électricité. Surtout si le gouvernement veut relancer des consultations. L’échéance est plutôt celle du prochain projet de loi de finances pour 2011.
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Coquillages, vous me plaisez !
Toxines amnésiantes, interdiction de pêche et de consommation des coquillages
Télégramme de Brest du 16 avril 2010
Les analyses effectuées par le laboratoire de LaTrinité-sur-Mer ont «révélé la présence de toxines amnésiantes dans le secteur de Groix», précise la préfecture dans un communiqué. Ce type de toxine cause des infections alimentaires se traduisant par des troubles plus ou moins graves (vomissements, diarrhées, étourdissements, céphalées, voire perte de la mémoire récente) dans les heures qui suivent l'ingestion de coquillages contaminés. En conséquence, la pêche, le ramassage, la commercialisation et la consommation des coquillages provenant des îles de Groix, Belle-Ile, Houat, Hoëdic, ainsi que de la portion de littoral comprise entre LePouldu, à l'ouest de Lorient, et la presqu'île de Quiberon, sont interdites.
15/04/2010
Rat de ville ou rat des champs ?
Autorité de la Concurrence, Communiqué de Presse du 14 avril 2010
"En substance, la position de l'Autorité de la concurrence se résume de la manière suivante "
1) Le déploiement d'un nouveau réseau en fibre optique jusqu'à l'abonné est préférable, parce que la fibre est technologiquement plus performante et pérenne, et que le déploiement d'un nouveau réseau constitue une opportunité unique pour permettre aux opérateurs alternatifs de s'affranchir du réseau de l'opérateur historique. Si les internautes bénéficient aujourd'hui d'accès au haut débit parmi les moins chers et les plus innovants d'Europe, c'est parce que les autorités publiques locales, nationales et communautaires ont œuvré activement pour faciliter la concurrence. Elles ont notamment permis l'émergence de nouveaux opérateurs face à France Télécom qui, pour des raisons historiques, était détenteur du réseau téléphonique (la boucle locale en cuivre).
2) Les solutions de montée en débit par la modernisation du réseau téléphonique présentent un double risque : d'une part, que les zones concernées n'aient finalement jamais accès au très haut débit (car les investissements de déploiement de la fibre optique s'en trouveront découragés), et d'autre part, qu'un monopole se reconstitue en faveur de France Télécom, réduisant à néant les efforts faits depuis 15 ans pour inciter les opérateurs à se livrer une concurrence par les prix et par les technologies, pour le plus grand bénéfice des consommateurs. Les exemples européens montrent que ce risque est réel et que la simple modernisation du réseau téléphonique peut remettre en cause la dynamique concurrentielle du marché du haut débit.
3) C'est pourquoi l'Autorité pense qu'il est préférable que les collectivités territoriales privilégient le déploiement de la fibre et réservent les solutions de modernisation du réseau téléphonique à des situations exceptionnelles, en priorisant les zones qui ne sont pas concernées par le dégroupage. L'Autorité a en outre invité l'ARCEP à s'assurer que les obligations existantes au titre de la régulation ex ante étaient suffisantes et, le cas échéant, de les compléter.
"On se rappellera que l’ARCEP avait accordé plus de crédit à la mise à jour des réseaux actuels, tout du moins pour les zones à moyenne ou faible densité. La fibre optique doit certes être une priorité dans les zones denses (qui seront fibrées d’ici à 2015) selon l’ARCEP, mais les autres zones ne sont pas logées à la même enseigne."