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08/06/2017

Excellentes initiatives, développer les activités futures, encourager l'innovation

Edmund Phelps recherche, encore, le secret de l'essor économique occidental...

AQTA, Pépinière d'entreprise.jpg

A l'échelle locale, écloserie, pépinière, hôtel d'entreprises naissantes semblent être des actions utiles à l'avenir de notre territoire économique. A condition d'en gérer le coût, la rotation et le réinvestissement local...ce qui est beaucoup plus difficile dans le temps et moins valorisant que "l'affichage bonbon rose" des ouvertures par les "politiques locaux"...qui cherchent à se faire réélire !

Face à un facteur de contamination américain, issu de la Silicon Valley, ce courant, déjà fort bien géré par Vannes et Lorient (pas forcément d'ailleurs par une interco !), doit être évalué sur une période longue, en tenant compte de nombreux échecs en France dans ces tentatives !

L'économiste américain Edmund Phelps développe aujourd'hui une thèse très originale :

"la créativité entrepreneuriale est à ses yeux une expérience qui se suffit à elle-même: elle n'est pas suscitée par l'appât du gain, mais par «l'expansion et l'affirmation de soi, le désir de remporter un succès, le plaisir de la rencontre avec la nouveauté». "

Il rejette ainsi les thèses de l'entrepreneur schumpéterien, qui crée de la valeur par un décalage scientifique ou technique.

Cette créativité serait malheureusement freinée par la combinaison du socialisme et du corporatisme, qui siphonnent ainsi "les plus-values" de ces entrepreneurs.

Le "modèle américain" est difficilement transposable à l'Europe, encore moins à la France !


Les premiers projets prennent vie à l’écloserie de Plouharnel

Ouest France du 26 avril 2017

Ecloserie de Plouharnel, porteuses de projets.jpg 

Mélody, Brigitte et Daphné ont choisi l’incubateur d’entreprises pour donner naissance chacune à leur projet, avant une migration vers une pépinière de sociétés ou voler de leurs propres ailes.

Le témoignage

L’incubateur d’entreprises, présenté en décembre dernier par la communauté de communes Auray Quiberon terre atlantique (Aqta), séduit les futures entreprises naissantes. Avec trois cents mètres carrés de surface, huit bureaux partageables, seize postes de travail, l’écloserie propose d’accompagner les idées novatrices et les futurs créateurs d’entreprise, sur une période de deux ans. L’agence de développement et technopole, Vipe de Vannes, accompagne chaque semaine les porteurs et porteuses de projet dans leur parcours, afin de leur faciliter l’accès au monde de l’entreprise. Mélody Kropp, Brigitte Quéric Danjou et Daphné Olliero ont choisi l’écloserie pour développer leur concept professionnel, et accéder ainsi à l’entreprenariat.

Mélody Kropp

« L’écloserie apporte un accompagnement très qualitatif. Mon projet a été retenu lors d’un comité de sélection de candidats, et je me suis installée ici début avril. » Mettre en relation les comités d’entreprise et les grandes marques d’accessoires de mode, c’est le défi qu’elle se lance avec son concept nommé Entre amies .« Je recherchais un lieu de coworking, et ici c’est parfait. Le travail à proximité d’autres créatrices est stimulant, et le service apporté par l’écloserie est bien réel et constructif » , souligne la créatrice.

Brigitte Quéric Danjou

Elle a choisi de développer l’accompagnement des TPE et PME, en proposant un diagnostic porté par exemple sur le merchandising, l’accueil, mais également sur l’aspect humain. « Travailler ensemble dans une entreprise, manager, conseiller, diagnostiquer et apporter des solutions » , Happy Retail est, pour sa créatrice Brigitte Quéric Danjou, un concept de formation et conseils destiné aux professionnels, artisans, commerçants, petites et moyennes entreprises. « J’ai appris avec des outils de grands groupes et de grands magasins. Je mets à disposition et transfère ces outils aux structures plus petites. Le mieux vivre ensemble est un aspect incontournable de la bonne santé des entreprises » , conclut la future dirigeante d’Happy Retail.

Daphné Olliero

Concevoir et commercialiser ses produits cosmétiques et de soins, avec des plantes emblématiques de la Bretagne, c’est l’idée de Daphné, jeune diplômée, bien décidée à créer sa propre marque. « Je suis formulatrice de formation, spécialisée en recherche et développement. L’objectif est de créer, à terme, mon laboratoire. Il faut entre six mois et un an pour concevoir une gamme de produits. Ici, à l’écloserie, je peux préparer mon projet, cibler la clientèle et travailler dans un lieu complètement dédié à cela. Grâce à l’accompagnement dont nous bénéficions chaque semaine, je peux mieux me diriger et m’orienter. Et être entourée d’autres entrepreneurs est très satisfaisant, c’est aussi une entraide. »

Bureaux disponibles

Chaque mois, un comité de sélection de candidats se réunit afin d’accompagner de nouveaux projets, car l’écloserie dispose de bureaux disponibles. Contact : tél. 02 22 76 03 60. Courriel : developpement.economique@auray-quiberon.fr

Comment l’interco AQTA chouchoute les jeunes pousses

Ouest France du 8 juin 2017

Virginie JAMIN

AQTA, Pépinière d'entreprise.jpg 

Atelier des entreprises créé fin 2015, incubateur lancé un an après, pépinière en perspective… L’intercommunalité met en place des outils pour favoriser la création d ’ entreprises.

Par étapes

Écloserie, pépinière… Pas à pas, la communauté de communes Auray Quiberon terre atlantique (Aqta) crée des outils et lieux d accueil destinés aux porteurs de projets et aux jeunes sociétés. Il s’agit de mettre en place un parcours résidentiel, économique, pour les entreprises. Aqta est parti d’un constat : sur la carte du Morbihan, le pays d’Auray était une zone blanche, sans structure d’accueil et d’accompagnement des entreprises, à l’initiative de l’intercommunalité. Ronan Allain, viceprésident au développement économique veut développer le territoire.

Guichet unique

« Chambre de commerce, chambre de métiers, associations comme Bretagne active, Entreprendre au féminin… On a souhaité s’appuyer sur ceux ayant une connaissance du territoire », explique l’élu. La première pierre du dispositif a été, fin 2015, la création de l’Atelier des entreprises, rue du Danemark à Porte Océane. Structures et associations y tiennent des permanences pour renseigner les porteurs de projets, dans des bureaux prêtés par Aqta. L’atelier des entreprises est le guichet unique pour accompagner les porteurs de projets. L’idée : les ancrer dans le pays d’Auray.

L’Écloserie

Cest le nom de l’incubateur d entreprises de l’intercommunalité, ouvert fin 2016 à Plouharnel. Sur 300 m2 ,l’Écloserie propose une dizaine de bureaux, à loyer très modéré, pour ceux qui n’auraient pas les moyens de financer une location dans le privé. Réseaux de communication, imprimantes… Les services sont mutualisés. Administratif, juridique, bancaire… Un prestataire, Vipe, est présent tous les mardis. La mission de l’écloserie est de faire naître un projet innovant. Cela dans un environnement propice, entouré d’autres créateurs. Les locataires peuvent rester deux ans.

Pépinière

D’ici un an et demi, les jeunes pousses pourront intégrer une pépinière d’entreprises, également pour deux ans maximum : Aqta a annoncé sa création à Porte Océane. Elle devrait être lancée au second semestre 2018. Elle est prévue place de l’Europe au-dessus du restaurant La Boucherie, également à des tarifs inférieurs au privé. L’accompagnement des créateurs sera plus léger qu en incubateur.

Hôtel et bourse aux locaux

Aqta planche sur l’aménagement d’un hôtel d entreprises dans le prolongement de la pépinière, au-dessus du futur Mamm Douar Kafe. Ce lieu, sans accompagnement des dirigeants, constituera la dernière étape pour les sociétés avant leur installation dans le territoire. Plus largement, Aqta propose une bourse aux locaux, laquelle recense les bâtiments disponibles dans son territoire et met en relation les professionnel et les propriétaires.

Atelier relais

Autre problématique ayant émergé : « On réfléchit à la possibilité de mettre en place un atelier relais », confie l’élu. Il s’adresserait aux artisans qui n’ont pas forcément les moyens d’aller dans des ateliers privés, le temps de développer leur chiffre d’affaires, avec pour objectif le lancement de leur activité.

Charles Jaigu, quand un Nobel nous parle de notre prospérité

Le Figaro du 7 juin 2017

CHRONIQUE - Edmund Phelps s'interroge sur la richesse des nations, plaçant dans les valeurs de la modernité le secret de l'essor économique occidental. Quitte à sous-estimer un facteur essentiel : l'énergie à bas coût.

Il a un petit côté Paul Newman, en costume et cravate unis. Il porte beau à 83 ans, et termine à Paris un circuit européen qui l'a fait passer par Barcelone, Rome, Berlin. Il a publié en 2013 aux États-Unis un livre bilan qui paraît aujourd'hui en traduction française. La Prospérité de masse rappelle un peu celui d'autres Nobel publiés depuis trois ans, le Français Jean Tirole, auteur d'Économie du bien commun (PUF) est le plus structuré, et propose une approche optimiste de l'économie de marché, tout en se posant la question de ses équilibres. L'Écossais Angus Deaton, auteur l'année dernière de La Grande Évasion (PUF), brosse une fresque assez optimiste, qui retrace le combat de l'espèce humaine pour sortir de cette «prison» qu'est la précarité physique et morale. En trois mille ans, l'humanité a réussi sa «grande évasion», même si les inégalités les plus brutales demeurent. Citons ce chiffre de Deaton que Phelps aurait pu reprendre à son compte: de 1981 à 2008, alors que la population des pays pauvres augmentait de 2 milliards d'individus, 750 millions de personnes sont sorties de la pauvreté extrême ; il y a 36 ans, 40 % de la population mondiale vivait avec moins de 1 dollar par jour ; en 2017, ce taux est descendu à 14 %. Le livre de Phelps s'interroge sur la période exceptionnelle qu'a connue l'Occident, puis la planète entière, depuis 150 ans. Phelps constate que cette époque héroïque est derrière nous, y compris aux États-Unis, et il rêve d'en ressusciter l'esprit en montrant quelles en sont les véritables causes.

L'avidité, la pulsion acquisitive, la cupidité, traditionnellement associées à la frénésie entrepreneuriale ne sont pas non plus, selon Phelps, les ressorts cachés de la croissance

Il envoie paître l'idée schumpéterienne qui fait des découvertes scientifiques le deus ex machina des transformations du capitalisme à partir du XVIIIe siècle. «Les causes exogènes n'expliquent pas le décollage de la modernité», affirme-t-il. Il ne considère pas non plus que «le désir de consommer et d'augmenter ses loisirs» y soit pour quelque chose. L'avidité, la pulsion acquisitive, la cupidité, traditionnellement associées à la frénésie entrepreneuriale ne sont pas non plus, selon Phelps, les ressorts cachés de la croissance. Pour l'auteur, la créativité entrepreneuriale est à ses yeux une expérience qui se suffit à elle-même: elle n'est pas suscitée par l'appât du gain, mais par «l'expansion et l'affirmation de soi, le désir de remporter un succès, le plaisir de la rencontre avec la nouveauté». Pendant «un bon millier de générations», soit 35.000 ans, les hommes se sont essentiellement consacrés à «des tâches répétitives», en employant des techniques éprouvées qui n'évoluaient que peu. À partir de la Renaissance, la multiplication des échanges entre les pays a donné naissance aux «économies marchandes», qui ne sont pas encore «le capitalisme». Mais Phelps fait aussitôt observer qu'elles n'ont pas fait progresser le savoir économique, ni le niveau de vie. Et puis, soudain, intervient un décollage qui ne s'explique ni par «l'accumulation du capital» (Marx), ni les découvertes scientifiques ou techniques (Schumpeter). Ce qui fascine Phelps est la participation à l'innovation de toutes les catégories sociales, y compris très modestes, au nom d'un esprit nouveau d'entreprise. Cette «culture économique d'innovation» innerve toute la société. Elle est facilitée par des institutions (le droit commercial, l'organisation du crédit, et même la démocratie représentative). Elle est progressivement freinée par d'autres modèles de société: le socialisme et le corporatisme.

Connu pour ses contributions dans des domaines microéconomiques, Phelps marque dans ce livre une attention inattendue aux facteurs culturels, qui expliquent à ses yeux le dynamisme extraordinaire des sociétés européennes et américaines à partir des années 1830. Il cite autant Fernand Braudel que Friedrich Hayek pour rendre compte de l'esprit d'entreprise des pionniers du capitalisme. C'est à «l'entrepreneur» - en Français dans le texte - et à lui seul que l'on doit «l'innovation endogène». Le désir du changement, le goût du nouveau, l'envie de se distinguer sont les vrais ressorts de l'essor des sociétés modernes. Phelps pense que c'est leur affaiblissement qui explique en partie l'atonie des niveaux de croissance dans les pays développés. À le lire, c'est la combinaison du corporatisme et du socialisme qui ont bridé non seulement les sociétés européennes mais aussi les États-Unis. Sa source d'inspiration est peut-être à trouver du côté d'Ayn Rand, la pasionaria d'un individualisme créateur, d'un égoïsme d'initiative, qui influença autant Reagan que l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine, Alan Greenspan. Ce qui ne le rapproche pas pour autant des Trumponomics. Le désensablement de nos économies paralysées par la recherche du confort et de la protection ne se fera pas par des présidents comme Donald Trump: «Sa politique économique me fait penser au corporatisme économique de Mussolini», résume-t-il. «Il croit qu'il suffit de jouer les notes sur le piano et que toute l'économie va danser sur sa musique, c'est très triste d'en être resté à un stade aussi enfantin.» Quant au nouveau «kid in town» dont on parle même aux États-Unis, Phelps n'a qu'une vague impression: «Je l'ai entendu une fois dans un bout de discours d'Emmanuel Macron qui était retransmis aux États-Unis. Il stigmatisait le corporatisme, et je me suis dit: il m'a entendu!», s'amuse Phelps. «Mais va-t-il vraiment le faire? En a-t-il vraiment fait un axe de sa campagne?», nous interroge-t-il, plutôt sceptique.

L'heure n'est pas, malgré Macron, à l'embrasement libéral de grande envergure

L'heure n'est pas, malgré Macron, à l'embrasement libéral de grande envergure. Et même si Phelps est un optimiste, il ne voit pas dans l'immédiat ce qui permettrait au monde de connaître à nouveau une ère de prospérité de masse aussi importante qu'entre 1850 et 1970. «La nouvelle économie d'aujourd'hui est fascinante, mais je ne vois pas d'effet de la productivité sur la hausse des salaires. Il est même inférieur de la moitié à celui que l'on mesurait avant 1972», explique-t-il. Ce qui donne raison, pour le moment, aux pronostics pessimistes de ceux qui voient venir «la grande stagnation». Il reste tout à fait étonnant qu'un économiste comme Phelps, qui examine les causes du décollage occidental, ne mentionne à aucun moment le facteur énergétique. L'intensification de l'activité économique ne repose pourtant que sur la transformation révolutionnaire du charbon et du pétrole en énergies mécaniques. Comme souvent, les grands économistes de ce monde considèrent le facteur énergétique comme négligeable pour rendre compte de la croissance. La fin de notre exceptionnelle prospérité de masse date du premier choc pétrolier, et ce n'est peut-être pas une coïncidence. On aurait en effet avantage à se rappeler qu'une population mondiale encore modeste a joui d'immenses réserves d'énergies, et que cela a donné lieu à une expansion démographique galopante sur fond de ressources énergétiques en constante diminution. Faut-il avoir reçu le Nobel pour comprendre cela?

 

 

 

 

 

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