11/09/2016
35 heures, depuis 1981 le contre-sens économique, qui affaiblit "le made in France"
Le débat n'est pas récent ! La grande révolution "mitterrandienne" se paye aujourd'hui en déficits du commerce extérieur...
Entre "macro-économie et micro-économie" le lien est fort ! Les effets de la réduction de la durée du travail (qui ne se limite pas aux 35 heures, n'oublions pas la 5ème semaine de congés payés, les jours de carence de l'arrêt maladie...) se traduisent en octobre 1981 par une augmentation immédiate des charges salariales de 11%...
En bon gestionnaire, l'amélioration de la productivité passe inévitablement par la substitution massive de la main d'œuvre par des investissements économisant cette dernière... toute l'industrie informatise ses processus, la banque invente le guichet automatique, la Grande distribution force sur le libre-service...
Avant l'Euro, la France "dévalue" deux fois le Franc en fin 1981 et songe à sortir de l'Europe...
Aujourd'hui tous les économistes sont d'accord pour dénoncer l'excès français des charges salariales, qui tuent le travail "non qualifié" (Taux de chômage au dessus de 10%) et rendent "psychotiques" les managers, qui exportent.
La politique fiscale de François Hollande a déplacé en 5 ans 35 milliards d'impôts des entreprises vers les ménages, qui ne consomment plus ! La politique sociale se révèle également "un échec", en réduisant ces charges salariales que pour les salaires près du SMIC et en injectant des revenus supplémentaires vers des catégories sociales, qui ne travaillent pas (RSA, Prime jeunes...).
Le résultat "macro-économique" est un déficit de l'Etat en légère diminution, un déficit du Commerce extérieur, payé actuellement par les Allemands, une productivité "en berne, qui oblige tous les industriels à "délocaliser", une très faible incitation "à travailler", sauf chez les autoentrepreneurs !
Chez les moines de Kergonan, qui prient de 5 heures à 20 heures, la question des 35 heures est "saugrenue"... Dans une exploitation agricole bretonne, la durée du travail n'est pas non plus un paramètre contraignant...mais dans le contexte de concurrence européenne, la seule issue est de mécaniser les différents processus pour réduire la main d'œuvre !
A l'Université, le clivage est encore bien présent, entre "marxistes" et "Keynésiens", ou "Classiques"...
La France, depuis François Mitterrand, constitue un "cas" d'Ecole de commerce ! Trois présidents ont réussi à remettre à zéro l'économie du partage des fruits de la croissance !
La France se meurt ! et les "Diafoirus" s'écharpent encore !
35 heures, dans le monde de la science économique, c'est la guerre totale
L'Expansion du 11 septembre 2016
Julie Thoin-Bousquié
Les économistes français s'écharpent sur l'apport des 35 heures en matière de création d'emplois. afp.com/Daniel Janin
Le livre pamphlétaire de Pierre Cahuc et André Zylberberg, Le Négationnisme économique et comment s'en débarrasser, a relancé la guerre entre économistes "orthodoxes" et "hétérodoxes". A quelques mois de la présidentielle, les crispations se concentrent sur le bilan des 35 heures.
L'orage gronde dans le ciel de l'économie (à la) française. C'est l'ouvrage de Pierre Cahuc et André Zylberberg, Le Négationnisme économique et comment s'en débarrasser, paru mercredi, qui a tout déclenché. D'un côté, les économistes dits "orthodoxes" estiment que la régulation des marchés fonctionne plutôt bien. De l'autre, les économistes "hétérodoxes", prennent le contre-pied de cette idée et accusent leurs confrères d'avoir confisqué l'université.
A quelques mois de la présidentielle, ils s'écharpent sur le débat relatif aux effets des 35 heures sur l'emploi.
Libéralisme ou intervention de l'Etat
Entre les deux camps, la tension était déjà montée en 2014 et 2015, autour de la création d'une nouvelle section à la fac, réclamée par les "hétérodoxes". "Parmi les 209 professeurs d'économie recrutés à la faculté entre 2000 et 2011, seuls 22 (10,5%) sont hétérodoxes, c'est-à-dire marxistes, keynésiens et institutionnalistes", justifiait André Orléan dans L'Expansion. Seulement voilà: face à la fronde des "orthodoxes", le Nobel d'économie Jean Tirole en tête, le projet était tombé à l'eau.
En publiant leur livre, Pierre Cahuc et André Zylberberg ne font donc que raviver la vieille querelle entre les deux camps. Ces "orthodoxes" voient dans l'économie une science à part entière et accusent ceux qui remettraient en cause les résultats admis par la discipline d'être des négationnistes, à l'image de "ceux qui nient les dangers du tabac", expliquait André Zylberberg à L'Express.
En face, le sang des membres de l'Association française d'économie politique (Afep) n'a fait qu'un tour. "Voici donc la conception que ces économistes se font du débat scientifique: ils détiennent la vérité et leurs contradicteurs ne peuvent être qu'obscurantistes et négationnistes!" ont-ils dénoncé dans un communiqué.
Les Economistes atterrés ont aussi attaqué un "pamphlet aussi violent dans le ton qu'il est médiocre sur le fond", dénonçant une "attaque (qui) n'a été d'un aussi bas niveau" de la part de "docteurs Diafoirus".
Pour l'IGAS, les 35 heures ont créé 350 000 emplois
A neuf mois de l'élection présidentielle, cette guerre entre les deux chapelles se concentre sur la question des 35 heures. Un rapport - jamais publié - de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), relayé par Le Monde, sur les "politiques d'aménagement [et de] réduction du temps de travail dans la lutte contre le chômage", y contribue largement.
Ses auteurs concluent que "les politiques d'aménagement et de réduction du temps de travail contribuent, sous certaines conditions, à résorber le chômage", rapporte le quotidien. En s'appuyant sur des résultats donnés par l'OFCE et la Dares, le rapport secret de l'IGAS indique que les lois Aubry ont permis de créer 350 000 postes dans le secteur marchand entre 1998 et 2002. Le document de l'IGAS égratigne aussi les conclusions d'économistes ayant mis en doute l'efficacité des 35 heures. Parmi eux, les "orthodoxes" Pierre Cahuc, Francis Kramarz ou encore Stéphane Carcillo.
Sans surprise, ces affirmations ont suscité une vague de critiques, aussi bien sur les conclusions que sur le profil des auteurs. Au journal L'Opinion, André Zylberberg s'est dit "choqué", trouvant "curieux que dans un pays comme la France, on fasse évaluer les politiques publiques par des instances administratives ou politiques". Sur le fond, il met en avant "les revues scientifiques internationales", qui "montrent qu'il n'y a pas d'effet de la réduction du temps de travail sur la création d'emplois".
Efficacité de la baisse de la durée du travail ou de son coût?
"De telles études ont été faites sur l'Allemagne, la France et la province du Québec. En revanche, les recherches ont aussi montré qu'abaisser le coût du travail peu qualifié était favorable à l'emploi, argumente André Zylberberg auprès de L'Opinion. A la lumière de toutes ces études, les créations d'emplois attribuées aux lois Aubry devraient plutôt être portées au crédit de la baisse du coût du travail qu'à la réduction de sa durée".
L'avis est partagé par Francis Kramarz dans Le Monde. "Le passage aux 35 heures n'a pas créé d'emplois, mais la réduction des cotisations qui lui a été associée, elle, en a créé", explique l'économiste "orthodoxe". Au passage, il en remet une couche sur la méthode employée par l'IGAS: "Les travaux des économistes critiqués - Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo ou moi-même - ne peuvent pas être placés au même niveau que d'autres, également cités dans ce rapport mais qui, pour la plupart, n'ont été publiés que dans des revues à l'exigence scientifique infiniment plus faible", assène Francis Kramarz.
Excédés, Eric Heyer de l'OFCE, Stéphane Jugnot et Frédéric Lerais de l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ainsi que la sociologue Dominique Méda se sont fendus de leur propre tribune dans Le Monde. Pour eux, "une abondante littérature anglo-saxonne montre qu'à court terme, la baisse de la durée du travail crée des emplois", mais reconnaissent qu'on "ne peut rien conclure sur les effets à long terme". Ils égratignent aussi Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo et Francis Kramarz, qui "préfèrent le déni et le dénigrement". "L'arrogance, la suffisance et le mépris ne sont pas la meilleure façon de parvenir" à une évaluation des politiques publiques, lâchent-ils.
Alors, effet direct de la baisse de la durée du travail ou de son coût?
Le débat est loin d'être clos chez les économistes. Pas plus que la guerre entre les "hétérodoxes" et "orthodoxes".
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L’orgue est complice de notre prière
Ouest France du 2 septembre 2016
Le 25 septembre, le nouvel orgue de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan sera « exclusivement consacré à la louange de Dieu » par sa bénédiction. Un événement dans la vie d’une abbaye.
L’événement
Après la construction de l’église abbatiale, la tribune réalisée pour contenir l’orgue a été occupée par un petit orgue de salon. « Devenu très fatigué, totalement sous-dimensionné pour l’édifice, il était prévu de le remplacer. Plusieurs projets ont été élaborés avant que nous nous arrêtions, il y a 4 ans, sur l’orgue actuel, explique dom Philippe Piron, père abbé de Kergonan. Je me souviens que lors de l’avant-dernière présentation du projet, j’avais simplement dit que pour moi l’orgue était représenté par des tuyaux dans un placard avec un ange de-ci de-là, s’amuse le père abbé. Et lorsque la dernière maquette nous a été présentée, nous avons tous été séduits. »
Plutôt baroque
De forme arrondie, le buffet tranche avec l’édifice fait de lignes droites. « Il adoucit cet effet dans l’église », glisse le supérieur. Bien entendu, il a fallu faire un choix dans le style de l’instrument. « Mais d’esthétique plutôt baroque, cet instrument semble correspondre exactement à l’édifice et permettra aux organistes d’appréhender une large période de musique. » « L’orgue est un instrument important dans notre congrégation. C’est le complice de notre prière. Et contrairement aux paroisses où les instruments sont généralement utilisés le dimanche, l’orgue est utilisé chez nous tous les jours, ne seraitce que pour accompagner les vêpres », rappelle le père abbé. Bien entendu, cette opération représente un coût. « Nous y faisons face avec un apport personnel complété par des donateurs. Il nous reste encore un petit reliquat à trouver, explique le supérieur. Mais il me semble que le résultat est un succès. Car rien n’est plus cher qu’une chose ratée. » Aujourd’hui, l’instrument est terminé. « Il est utilisé exclusivement pour accompagner nos chants. Il faudra attendre sa bénédiction, moment symbolique de notre vie liturgique, pour qu’il prenne toute sa place. Il sera alors ordonné exclusivement à la louange de Dieu », explique le père abbé. De nombreux organistes sont déjà venus découvrir cette réalisation. Après la bénédiction de l’instrument, un concert d’inauguration sera donné par Florence Rousseau.
À Sainte-Hélène, les vaches sont au 5 étoiles !
Ouest France du 8 septembre 2016
Tout ou presque est robotisé à la ferme du Magouerec. Vendredi et samedi, Patrick et Alex Guillemoto, père et fils, font découvrir leur explotation aux professionnels et au grand public.
L’entreprise
« Ici, les vaches sont comme au Club Med ! » , lance Patrick Guillemoto. Avec humour mais avec sérieux. Car sa ferme, le Gaec de la Rivière, qu’il exploite en association avec son fils Alex, fait la part belle à la technologie dans une stabulation flambant neuve. Ici, au Magouerec, à SainteHélène, toutes les tâches ou presque sont robotisées. Patrick, 47 ans, et Alex, 20 ans, ont investi un million d’euros dans cette ferme du futur. « Dans un contexte agricole en crise, c’est pour nous l’occasion de témoigner de l’avenir de notre métier auprès des professionnels et du grand public » ,confient-ils. Leur objectif ? Produire plus de lait (1 million de litres par an), limiter les charges (ils ne sont que tous les deux) tout en améliorant le bien-être de leurs vaches Prim’holstein. Elles sont une centaine dans un espace prévu pour 140 animaux.
Le robot et la brosse
C’est l’heure du repas ! Une sorte de grand bol rouge à roulettes sort du bâtiment voisin et le voilà qui chemine, autonome, vers l’étable. « C’est le robot d’alimentation , explique Patrick Guillemoto. Il distribue l’aliment plusieurs fois par jour, en petites quantités. Tout a été programmé. » Le robot longe le couloir où les vaches tendent le cou pour manger. « Il scanne la hauteur d’aliment, s’il y en a moins de 10 cm, il recharge. » Pour nourrir leurs animaux, Patrick et Alex cultivent 140 hectares de terre : 50 hectares de maïs, 25 de blé, 15 de haricot, 10 de luzerne et le reste en herbe. La traite est également robotisée. La vache franchit une porte métallique pour passer dans la zone de traite. Elle se présente toute seule dans le robot et hop, la voilà soulagée à sa simple demande. « Le lait est analysé en temps réel » , précise Patrick Guillemoto. Toute anomalie est repérée immédiatement, le lait est stocké à part et la vache traitée par homéopathie. Avant de regagner sa logette, chaque vache peut à souhait se frotter contre la brosse articulée et ainsi se débarrasser le poil des poussières qui la démangent. Elles adorent ! La distribution de paille est elle aussi mécanisée. Au volant de la pailleuse, suspendue sous le toit du bâtiment, Alex ou Patrick passent et repassent au-dessus des animaux et saupoudrent de paille fraîche les logettes. Une à deux fois par jour.
Du fumier, pas de lisier
Et toutes les trois heures, un racleur automatique ramasse le fumier. « Comme ça, c’est toujours propre sous les vaches , reprend Patrick Guillemoto. Et comme c’est du fumier, il peut être épandu à 200 m de la rivière d’Étel, toute proche.
Charles JOSSE.
Vendredi 9 et samedi 10 septembre
, portes ouvertes au Gaec de la Rivière, de 10 h à 17 h, Magouerec, Sainte-Hélène. Ouvert à tous et gratuit. Visite de l’exploitation, explication des systèmes robotisés, etc. Restauration sur place. Regarder la vidéo sur YouTube (taper Gaec de la Rivière).
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