Transports scolaires, l’année de la transition

Ouest France du 6 septembre 2016

 

La compétence transport passe en partie du Département à la Région le 1er janvier 2017. Le secteur scolaire attendra janvier 2018. Une évolution anticipée pour éviter toute sortie de route.

Pourquoi ? Comment ? Que représentent les transports scolaires dans le département ?

Depuis la semaine dernière, 48 000 élèves morbihannais utilisent les transports scolaires (car, bus, train ou bateau) pour se rendre à leur école, collège ou lycée. Jusqu’au 1er septembre 2017 (date officielle mais un avenant a été passé avec la Région pour un passage finalement au 1er janvier 2018), le Département organise le transport pour près de 32 000 d’entre eux. Les communautés d’agglomération assurent, de leur côté, ce service dans les zones urbaines, le plus souvent avec des bus Kiceo, CTRL, Cap Atlantique.

Combien cela coûte-t-il au Département ?

Chaque année, le Morbihan consacre 28,5 millions d’euros aux transports scolaires. La part la plus conséquente de ce budget - 27 millions d’euros - est dédiée au transport quotidien des demi-pensionnaires. Cela représente 150 000 € par jour scolaire. Pour garantir une égalité d’accès à ce service public, la participation forfaitaire des familles s’élève à 135 € par an (une augmentation de 3 € cette année), soit moins de 14 € par mois, quels que soient la distance à parcourir, le type d’enseignement choisi ou les revenus de la famille. « Ainsi, pour un demi-pensionnaire de l’enseignement secondaire, environ 90 % du coût du transport est pris en charge par le Département », indique Gérard Pierre, vice-président en charge des transports au conseil départemental. En fait, le coût moyen par élève revient réellement à 830 € au Département.

Pas de soucis majeurs pour cette rentrée ?

« En général, à chaque rentrée, nous avons entre 20 et 30 demandes pour des problèmes d’arrêts pas prévus, d’inscriptions au dernier moment », indique Gérard Pierre, vice-président en charge des transports. La ligne Baud/AurayVannes a été reconfigurée et repris par le transporteur Keolys. « Pour l’instant, nous n’avons pas eu de retour sur des difficultés », assure Gérard Pierre. La ligne Grand-Champ/Vannes est désormais assurée par l’autocariste Morio. Enfin, la suppression de l’arrêt à Damgan du bus venant d’Ambon avait mobilisé les parents. Pour le Département, « il n’y a pas de solution miracle sauf à mettre un car pour dix enfants. Et ce serait un coût de … 40 000 €. C’est impensable ! »

Quels changements sont attendus à la rentrée 2017 ?

La réforme territoriale engagée par le gouvernement au travers de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) prévoit le transfert de la compétence transports maritimes, routiers et voyageurs au 1er janvier 2017 à la Région. Les transports scolaires attendront le 1er septembre 2018 (lire plus haut), à l’exception de celui des enfants handicapés qui restera la compétence du Département. Sur ce dernier point, deux agents ont été transférés à la direction santé et social pour gérer cette question du handicap. « 500 élèves, dont une vingtaine en fauteuil roulant, de tous niveaux sont concernés par cette question des transports et du handicap »,re connaît Gérard Pierre. Le transfert de la compétence transports au sens large a, par ailleurs, été anticipé avec une organisation pérenne déjà opérationnelle. Les seize agents, placés sous la direction d’Éric Le Mero, directeur des transports routier et maritime du département, ont intégré l’antenne départementale de la région dans des bâtiments situés au 2, rue de SaintTropez, à deux pas du conseil départemental.

Patrick CROGUENNEC.