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15/06/2016

L'envers du décor des autocars "Macron"...

L'ouverture "à la concurrence" est un véritable rideau de fumée !

Ouibus se marie.jpg

La concurrence "pure et dure" se fait avec la SNCF, où le facteur "prix" est décisif ! Le bus revient trois fois moins cher au client que le train !

Mais un opérateur important "Ouibus" est en fait une filiale de la SNCF, habituée à vivre au dessus de ses moyens... 100 millions d'investissement pour un chiffre d'affaire de 4 à 5 millions d'euros par an...

La rentabilité est donc inférieure à 1%, soit une véritable misère. Ceci oblige la SNCF à se rapprocher de l'un des 5 opérateurs... l'ogre allemand, "Flixbus", se tient en embuscade pour avaler les derniers de la classe !

Transdev, maison-mère de l'opérateur "Isilines", se demande aujourd'hui comment "Ouibus" finance ses investissements...

Cars Macron, les chiffres.jpg

Sur ce marché "nouveau", l'Etat doit rappeler tout simplement les règles d'une vraie concurrence à tous les opérateurs et veiller à la disparition des opérateurs, qui ont déjà une grosse voie d'eau !

A moins que la CGT des "chauffeurs" ne se charge d'améliorer leurs statut et ne fasse couler rapidement tous les cars "Macron" !

 


Cars Macron, Transdev pointe le rôle de la SNCF

Le Figaro du 15 juin 2016

Le propriétaire d’Isilines accuse le groupe public de perturber ce marché en plein essor.

Valérie Collet

 Isilines, un car macron.jpg

« Le marché de l’autocar décolle », constate Laurence Broseta, la directrice France de Transdev, maison mère d’Isilines, la compagnie d’autocars créée il y a un an. Premier opérateur à se lancer à l’assaut de ce nouveau marché domestique, ouvert par la loi Macron, Isilines a fait ses comptes : « En un an, de mai 2015 à mai 2016, nous avons transporté 2,1 millions de passagers », rappelle la dirigeante. Ces chiffres permettent de comparer le trafic d’Isilines à celui de l’allemand Flixbus, qui annonce avoir dépassé le million de personnes transportées.

Mais la filiale du groupe Transdev est loin de dresser un bilan idyllique de la loi Macron. « Jusqu’en 2014, Eurolines - qui réalisait des liaisons internationales en autocar - était profitable, rappelle Richard Dujardin, membre du comité exécutif. Nous avons commencé à perdre de l’argent lorsque la SNCF est arrivée sur ce marché. » Le groupe public a accumulé des pertes depuis 2012, l’année de la création de iDBUS, devenu Ouibus. Ce que la SNCF a justifié en évoquant les investissements nécessaires pour conquérir ce nouveau marché pour elle. Un investissement d’autant plus lourd que la SNCF a voulu endosser pleinement cette activité (achat de cars, recrutement de conducteurs…). «La SNCF perd de 40 à 50 millions par an, estime Richard Dujardin. Il faudrait que l’on nous dise un jour d’où vient cet argent. »

3,3 centimes d’euro par passager au kilomètre

Pour Transdev, dont le capital est largement détenu par la Caisse des dépôts, comme pour d’autres opérateurs d’autocars, la présence du groupe public, en situation de monopole sur le ferroviaire, vient perturber un marché purement commercial où chacun espère devenir rentable rapidement. Mais la guerre des tarifs est dévastatrice.

À l’heure actuelle, le prix du trajet par passager au kilomètre avoisine 3,3 centimes d’euros en autocar alors que, par comparaison, il tourne autour de 8 centimes d’euros au kilomètre en covoiturage et de 10 centimes d’euros en train. Des conditions qui poussent les acteurs de l’autocar à la sous-traitance - environ 20 % chez Isilines-Eurolines - et à la consolidation. « Il y a un moment où l’on va cesser de perdre l’argent », rassure Laurence Broseta. Transdev s’attend toutefois à enregistrer des pertes dans les autocars ces deux prochaines années encore.

Pas question pour autant de baisser les bras. En plus des 29 nouvelles lignes créées, Isilines va ouvrir cet été des liaisons saisonnières vers l’Atlantique (Royan, Saintes, La Rochelle, Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye), la Provence, la Côte d’Azur et le Languedoc-Roussillon ou encore les Alpes.

Un partenariat avec les stations autoroutières Total devrait également offrir aux clients Isilines des interconnexions avec les différentes lignes de cars.

Le groupe prépare aussi la création d’un vaste réseau paneuropéen d’autocars pour permettre aux passagers de prendre un billet « porte à porte » grâce à une future plate-forme digitale. « Cette alliance offrira plus de 2000 destinations en un clic » promet Laurence Broseta. La mise en service de ce site est prévue à l’été 2017. Enfin Transdev se félicite de pouvoir désormais commercialiser son offre isilines sur le site voyages-sncf.com. Elle voisinera avec celle de Ouibus…

 

Ouibus rallie un concurrent sous sa bannière

Le Figaro du 14 juin 2016

En moins d’un an, 1,86 million de passagers ont pris les cars « Macron ».

Valérie Collet

 Ouibus se marie.jpg

Les grandes manœuvres ont déjà commencé dans les autocars. Moins d’un an après l’entrée en vigueur de la loi Macron libéralisant les lignes intérieures, Ouibus, filiale de la SNCF, vient d’annoncer son « rapprochement » avec le français Starshipper, qui fédère 32 autocaristes. Dans le cadre d’un contrat de franchise, la flotte Ouibus va passer de 150 à 200 autocars. En échange, Starshipper (115 salariés, 112 liaisons), dont le nom commercial disparaît, prend 5 % du capital de Ouibus.

C’est un tournant dans la stratégie de la filiale de la SNCF, qui avait choisi dans un premier temps d’investir dans sa propre flotte de véhicules et de recruter ses chauffeurs. « Il y a une course à la taille critique sur ce marché pour deux raisons, explique Roland de Barbentane, le directeur général de Ouibus. D’abord, en raison de la taille du réseau lui-même, ensuite parce que le développement de la plate-forme de distribution représente un coût important. »

Les dirigeants ont finalement décidé de ménager la trésorerie du groupe public, qui aurait dépensé plus de 100 millions d’euros dans le lancement de ses cars sans espérer de bénéfice avant plusieurs années.

En septembre, Ouibus avait d’abord changé son modèle économique en confiant 70 % de l’activité à huit sous-traitants. Un nouveau pas vient donc d’être franchi. « Nous avons désormais trois piliers, résume Roland de Barbentane, 20 % en propre, 50 % avec les sous-traitants et 30 % en franchise avec Starshipper. » Par ce biais, Ouibus va éviter de multiplier les dépenses comme la création de dépôts de cars en province dont chacun coûte 3 à 4 millions d’euros. Et Starshipper profitera de la force de frappe commerciale de Ouibus.

Cars Macron, les chiffres.jpg

Isilines signe avec Total et avec voyages-sncf.com

De son côté, Isilines, filiale de Transdev et grand concurrent français de Ouibus, devrait annoncer ce mardi plusieurs partenariats pour dynamiser sa distribution. Avec voyages-sncf.com, première agence de voyages sur Internet, mais aussi avec le réseau de stations-service Total.

Au bout de huit mois d’activité, 1,86 million de passagers ont été transportés en autocar, selon l’observatoire des transports et de la mobilité créé par l’Arafer, le régulateur des activités ferroviaires et routières.

Le chiffre d’affaires total des cinq principaux acteurs (Ouibus, Isilines, FlixBus, Megabus et Starshipper) s’élève à 21,5 millions d’euros hors taxe et la recette moyenne par passager pour 100 kilomètres est de 3,30 euros (hors taxe) seulement. Depuis la libéralisation du marché, 1 200 emplois ont été créés.

Le « quinté » des lignes commercialisées depuis l’ouverture de ce marché place en tête Ouibus, avec 58 lignes d’autocars mises en service. Avec 48 lignes, l’allemand FlixBus arrive en deuxième position ex aequo avec Isilines-Eurolines. À la quatrième place, Starshipper avec ses 21 lignes, qui seront exploitées désormais sous la livrée de Ouibus. ­Enfin Megabus, avec ses 16 lignes, ferme la marche.

On peut noter que sur l’ensemble de ces 191 lignes proposées par les cinq opérateurs, seulement dix font l’objet d’une « concurrence de services identiques », relève l’Arafer. Les opérateurs ont en effet choisi de se différencier sur les politiques d’arrêts intermédiaires ou finaux.

 

 

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