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15/06/2016

La dématérialisation des processus n'est pas forcément un succès !

Le Ticket-restaurant, la signature électronique, le dossier médical personnel sont de véritables échecs d'usage...

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Avec des coûts de lancement non négligeables...La transposition "numérique" d'un traitement manuel ne suffit pas ! et surtout ne doit pas être dictée par des ingénieurs et techniciens, qui ne s'appuient pas assez sur les difficultés de compréhension et d'usage des processus nouveaux !

La signature électronique, autorisée et définie en 1999, reste cantonnée dans le secteur des professions réglementées, tels les notaires, les expert-comptables et les banques, tant le processus est complexe à mettre en œuvre. C'est bien simple, l'e-commerce réalise des millions de transactions sans signature électronique...la confiance, facteur-clé du commerce, est insérée par une "simple frappe" (touche "OK")...

Le paiement peut, lui, être fortement simplifié, si le processus est "joué" en dehors des intermédiaires financiers, qui exigent un formalisme "hors d'âge"...

Apple propose aujourd'hui, à travers ses iPhones et ses iWatches une transaction financière entièrement dématérialisée, à partir de ses bases de données, à travers une puce NFC et à l'aide de programmes situés sur ses iTerminaux.

La carte à puce risque d'être vite revendue chez les antiquaires...

Une technologie propriétaire (Apple Pay) peut-elle aujourd'hui devenir une application universelle ?


Ce que les banques attendent de la signature électronique 2.0

Les Echos du 10 juin 2016

Edouard Lederer

Un nouveau règlement européen va simplifier la signature électronique. Les ventes à distance des banques et des fintech vont en bénéficier.

Voilà une innovation attendue de pied ferme par les banquiers traditionnels, comme par les jeunes start-up de la finance. A partir du 1er juillet, un big bang silencieux va affecter le monde - très technique, mais stratégique - de la signature de contrats en ligne. Ce jour-là va entrer en vigueur un nouveau cadre européen qui vise à simplifier la signature électronique et à la rendre encore plus courante qu'aujourd'hui.

Les financiers y voient plusieurs intérêts : la vente à distance (sur Internet ou par téléphone) se développe et les réseaux physiques d'agences se réduisent. Il faut donc assurer une parfaite fluidité des process de souscription en ligne. Autre avantage, comme tout texte européen qui se respecte, le nouveau cadre crée des standards compatibles en Europe. Cela pourrait faciliter pour une banque la vente de produits et de services au-delà de ses frontières domestiques. Enfin, cette signature 2.0 permet de faire des économies : le traitement d'un contrat 100 % papier peut coûter entre 15 et 20 euros, contre 3 à 5 euros pour un dossier dématérialisé. En pratique, les clients ne verront pas forcément leurs habitudes changer. Les principales innovations apparaîtront en effet en coulisses.

Vaincre les réticences du public

« Une directive reconnaît déjà depuis 1999 la valeur légale de la signature électronique mais imposait jusqu'à présent un contrôle physique de l'identité du signataire en face-à-face. Le nouveau règlement prévoit une identification à distance », détaille Julien Stern, directeur général de l'éditeur français Cryptolog, qui gère la plate-forme Universign. Par ailleurs, l'utilisation d'une carte à puce destinée à conserver l'identifiant numérique du client n'est plus nécessaire, remplacée par le cloud (conservation de données sur des serveurs externes). Autre innovation apportée par le texte : les professionnels de la signature électronique recevront à partir de juillet un nouveau label de « prestataire de service de confiance » (PSCo). Travailler avec un de ces prestataires certifiés - et le faire savoir - permettrait aux jeunes start-up de la finance (voir ci-dessous) de gagner en crédibilité et de vaincre les éventuelles réticences du public.

Dans ces conditions, le nombre de signatures électroniques devrait croître rapidement. Au point d'inciter les banques à se lancer à leur tour dans des services de signature ? Elles soulignent déjà volontiers jouer le rôle de « tiers de confiance ». « Certaines ont proposé des services de ce type par le passé mais de façon assez ciblée, elles ne sont pas très actives », relève Julien Stern. « Ce n'est pas d'actualité, mais nous ne nous interdisons rien », temporise un banquier français. L'activité connaît en tout cas une croissance rapide. Selon des estimations de marché, les acteurs européens de la signature électronique - capables de certifier l'intégrité du contrat à signer et l'identité du client - verraient leur chiffre d'affaires annuel doubler à l'horizon 2020, pour dépasser le milliard d'euros.

Edouard Lederer, Les Echos

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211013297503-ce-que-les-banques-attendent-de-la-signature-electronique-20-2005397.php?UosRLKG7hgFdU6uL.99

 

 

Titres restaurant, une dématérialisation semée d’embûches

Le Figaro du 9 juin 2016

À peine plus de 5 % du marché est passé à la carte. Le leader Edenred en revendique 180 000.

Mathilde Visseyrias

La vitesse du passage à la carte, pour les titres restaurant, continue de diviser les professionnels. Dans le cadre de la loi Sapin 2, un amendement signé par dix-neuf députés a été déposé la semaine dernière, militant pour une mort très rapide du titre papier. Cet amendement prévoit qu’« à compter du 1er janvier 2017, les titres restaurant ne peuvent être émis que sous forme dématérialisée » et qu’« à compter du 31 mars 2017, les titres restaurant sous format papier détenus par les restaurateurs ou affiliés restaurateurs ne sont plus remboursés ». De l’aveu même du député Christophe Premat, l’amendement qu’il porte pourrait ne pas être soutenu. Pourtant, il ravive les tensions entre les nouveaux venus partisans d’une transition rapide et les émetteurs historiques, moins pressés. Encadrée par un décret en vigueur depuis avril 2014, la dématérialisation des titres restaurant a depuis conquis à peine plus de 5 % des 3,8 millions de bénéficiaires. Depuis des années, quatre émetteurs historiques se partageaient le marché du titre papier. La dématérialisation a attiré de nouveaux venus : Moneo, Monetico Resto, Digibon et Resto Flash.

« Il faut fixer un calendrier, martèle Serge Ragozin, PDG de Moneo, qui soutien l’amendement de Christophe Premat. La souplesse de l’usage du papier l’emporte sur l’utilisation la carte, qui impose de se plier strictement à la loi. À force de dévoyer l’usage du titre restaurant, on risque de perdre tout ou partie de l’avantage fiscal et social qui lui est attaché (plus de 2 milliards d’euros de subventions annuelles). »

« Plus de transparence »

Pour Christophe Premat, « la dématérialisation permettra le suivi des transactions en ligne et diminuer les abus. On n’est pas dans un cas de fraudes majeures, mais il faut plus de transparence ».

La Commission nationale des titres restaurant (CNTR), qui réunit les organisations syndicales, patronales, les restaurateurs et les émetteurs, est pourtant farouchement opposée à cet amendement. Elle a adressé aux ministres concernés par la loi et à la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) une recommandation pour un avis défavorable. L’Association professionnelle des émetteurs de titres restaurant (Apetr) - qui regroupe les quatre acteurs historiques et Monetico Resto - a relayé ce courrier auprès de députés et membres de cabinet minsitériels. « La dématérialisation nous paraît avancer de manière normale. Pourquoi mettre la pression ?, déclare Youssef Achour, président de l’Apetr et directeur général France du Groupe Up, dont moins de 5 % des bénéficiaires sont passés à la carte. Nous sommes très attachés à la dématérialisation, dans la concertation. Il n’a jamais été dit que le papier s’arrêtait mais qu’un autre support dématérialisé s’y ajoutait. » « Cet amendement n’est pas réaliste, insiste Julien Tanguy, directeur général adjoint d’Edenred France. Il faudra de cinq à sept ans pour installer la dématérialisation du titre restaurant en France. Ce rythme n’est ni plus rapide ni plus lent qu’ailleurs. » Edenred est l’émetteur le plus avancé en France dans la dématérialisation, avec 180 000 cartes en France, soit 14 % de ses bénéficiaires, et, selon lui, environ deux tiers du marché de la carte.

 

Le service de paiement sur iPhone d’Apple arrive en France cet été

Le Figaro du 15 juin 2016

Les Français vont pouvoir payer avec leur smartphone dans les prochaines semaines.

Elsa Bembaron

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Deux ans après les débuts d’Apple Pay aux États-Unis, le service de paiement sur iPhone arrive en France. Son lancement a été annoncé lundi soir, lors de la conférence développeurs (WWDC) d’Apple, avec un démarrage cet été pour les premiers établissements.

Apple Pay permet de régler ses achats en magasins ou en ligne depuis un iPhone, un iPad ou une Apple Watch. Plus besoin de sortir sa carte bancaire et de saisir le code. Chez un commerçant, le terminal de paiement lit directement les informations contenues dans le téléphone. La transaction, physique ou en ligne, est ensuite validée par la reconnaissance d’empreinte digitale (Touch ID) ou par la saisie d’un code sur iPhone ou sur Apple Watch. Plus besoin de saisir le numéro de sa carte bancaire pour régler un achat en ligne. « Le numéro de carte bancaire ne circule pas sur les réseaux. Il est stocké dans le téléphone de façon cryptée et à chaque fois un numéro de transaction unique est généré », explique David Deschamps, responsable paiements digitaux pour l’Europe de MasterCard. En cas de perte ou de vol du téléphone, le paiement sur Apple Pay peut être neutralisé, nul besoin de faire opposition à sa carte bancaire.

Le service de paiement d’Apple était très attendu. Les paiements sans contact (NFC) par carte ont déjà commencé à décoller en France. Au cours du premier trimestre, ils ont représenté plus de 3 milliards de transactions. Ils sont acceptés par 600 000 commerçants en France, 3 millions en Europe. Leur arrivée sur smartphone devrait encore accélérer leur adoption. Apple entre toutefois par la petite porte sur le marché français, avec quelques partenaires seulement, deux banques (BPCE-Banque populaire Caisse d’épargne et Carrefour Banque), Visa, MasterCard, Orange, Edenred (Ticket restaurant) et quelques grands noms de la distribution. De quoi toucher « quelques millions de clients ». Il faut à la fois être détenteur d’un iPhone ou d’un iPad récent (les modèles postérieurs aux iPhone 6 et 6 Plus et à l’iPad Air 2), être client d’une banque partenaire et disposer d’une carte Visa ou MasterCard.

De nouveaux usages

Le dispositif français est encore loin du « big bang » américain, qui a rassemblé dès le début la plupart des grandes banques américaines. « Au Royaume-Uni, Apple avait attendu que toutes les banques soient prêtes. En France, c’est un peu plus compliqué », glisse Gérard Nebouy, directeur exécutif de Visa Europe en France qui précise néanmoins : « Nous travaillons avec les autres établissements bancaires français. Il y a un appétit réel pour ce service. » L’extension à d’autres banques devrait se faire rapidement.

« Il y a aussi une véritable attente des consommateurs pour ce type de service. Le mobile est un élément important de la relation entre le client et sa banque. Il est logique de pouvoir payer avec », ajoute Jean-Yves Forel, directeur général du Groupe BPCE. De nouveaux services pourront être associés. Ainsi, les titulaires d’une carte Pass Carrefour retrouveront les avantages de leur carte de fidélité dans un seul endroit, sur leur mobile.

D’autres systèmes de paiement sur mobile commencent à se développer. En France, Orange avec Orange Cash a joué les précurseurs. Son service est disponible sur les terminaux récents sous Android, dotés d’une connexion NFC. Mais les transactions sont limitées à 20 euros. Ce qui n’est pas le cas d’Apple Pay. Selon les établissements, les transactions sont plafonnées à 300 euros, ou au montant associé à la carte.

Utiliser Apple Pay ne coûtera pas un centime de plus aux consommateurs, ni aux commerçants. L’émetteur de carte, Visa ou MasterCard, perçoit des « frais de traitement », les banques et Apple se partagent la commission bancaire. Les détails de la répartition n’ont pas été rendus publics.

 

 

 

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