14/04/2016
Chine, Etats Unis et France...
La "chaîne" de la lecture moderne est "complexe" !
A Vannes, dans les archives départementales, on répare, restaure, conserve et met à disposition des "kilomètres" de linéaire...
En Chine, on fabrique les liseuses d'Amazon, l'ogre du livre, longtemps dénoncé par le Directeur de la BNF...des liseuses de plus en plus légères, lumineuses, autonomes...
Entre les deux la numérisation professionnelle se doit d'être précise, exacte et de qualité. L'indexation a son rôle à jouer dans l'accès à l'information.
Des "petites mains" en France et en Chine...
Archives départementales de Vannes, des milliers de documents...
Télégramme du 14 avril 2016
Pierre Guyon
Catherine Marin applique du papier japon pour restaurer et renforcer un document recensant les habitants d'Erdeven au début du XXe siècle.
Depuis 1796, les archives départementales du Morbihan se consultent à Vannes. Des dizaines de milliers de documents y sont restaurés, triés et conservés dans les locaux, rue des Vénètes. Ces derniers renferment quelques trésors comme cette donation pieuse datant de l'an 1108...
Dans son atelier, Catherine Marin s'applique. Aujourd'hui, elle planche sur un document qui recense les habitants d'Erdeven au début du XXe siècle. Sa mission ? Stopper sa dégradation. Tablier blanc et pinceau à la main, elle témoigne : « C'est un travail de patience, de minutie, de soin et surtout de goût ». De minutie, car il ne s'agit pas simplement de restaurer l'archive. « Il faut conserver son état de dégradation », insiste Florent Lenègre, directeur des archives départementales du Morbihan. À travers cet exercice, l'histoire et l'authenticité du document sont conservées. Installé sur une table, le sceau de la duchesse Anne de Bretagne a été restauré, direction la salle de tri !
Conserver et communiquer
Les archives départementales sont publiques. « Notre mission est de collecter, conserver, classer et communiquer le patrimoine documentaire du département », rappelle Florent Lenègre. Une porte, « dérobée », située derrière l'accueil des locaux donne accès à l'envers du décor. Au fond d'un couloir sombre, quelques palettes sont entreposées. Elles contiennent des actes administratifs ou des documents privés. Ils attendent d'être traités. « Avec le temps, l'archive gagne en vertu patrimoniale et historique », note Yves-Marie Evanno, chargé de l'action culturelle. En mauvais état, les écrits sont envoyés en restauration. Dans le cas contraire, ils atterrissent directement à l'étage, en salle de tri. David Boulé entre en jeu. Sur son bureau, les comptes de gestion et de budget de la commune de Loyat au début du XXe siècle. « Je vérifie l'état des documents et je les classe par ordre chronologique. Ensuite, ils sont répertoriés dans un logiciel », explique l'agent. Au fond de la pièce, sa collègue découvre un dossier, ligoté d'un élastique.
Problème ! Avec le temps, le fil en caoutchouc devient sec et colle le papier. « En le retirant, on peut vite arracher une ligne », déplore Yves-Marie Evanno. « Mais le pire, c'est le ruban adhésif », ajoute Florent Lenègre. « C'est l'ennemi de l'archiviste ». Environ un kilomètre linéaire d'archives est trié chaque année dans cette salle.
Une trentaine de « magasins »
Les documents sont envoyés en « magasin », après avoir été triés. Le mot est utilisé pour définir les salles où ils sont conservés. Au total, elles sont une trentaine dans les locaux des archives départementales, rue des Vénètes. « Avec la gestion informatique, nous n'avons plus besoin de les spécialiser », précise Florent Lenègre. Un système de ventilation assure un taux d'humidité de 50 % et une température de 18 degrés. Ni trop chaud, ni trop froid pour une conservation optimale. « Le temps passe et le document s'use forcément », admet, un peu fataliste, le directeur. « Nous devons simplement rendre cette usure la plus lente possible ». Outre le temps, la manipulation par l'homme accélère la dégradation des archives. Une mission antinomique pour les agents chargés de les conserver et de les rendre publiques. Mais pour Florent Lenègre, cela n'a rien de contradictoire : « Notre objectif est de résoudre ce problème. La communication des archives au public justifie notre travail de restauration et de conservation ».
L'avenir se prépare
Depuis plusieurs années déjà, la transition au numérique se prépare. « Moins d'un pour cent de nos documents sont numérisés », concèdent Yves-Marie Evanno. Mais sur Internet, toutes les archives les plus consultées et les plus précieuses sont disponibles. De l'État civil au Cadastre napoléonien, en passant par la presse locale... Rendez-vous dans 50 ans pour consulter cet article !
En complément
...Et quelques trésors !
Le document le plus ancien dans les murs des archives départementales du Morbihan date de... 1108. L'acte, écrit en latin, fait état d'une donation par un dénommé Josthon, vicomte de Porhoët, au prieuré de Saint-Maurice de Josselin. « Il s'agit d'une donation pieuse », précise Florent Lenègre, directeur. « En contrepartie, le prieuré programmait des prières pour l'âme du donateur ». Ce document, très ancien, n'est pas le seul trésor conservé dans les locaux. Une bulle de canonisation. Vincent Ferrier était un prêtre de l'Ordre dominicain. Il est mort en 1419 à Vannes, lors d'un voyage religieux. Depuis, ses répliques sont vénérées à la cathédrale Saint-Pierre de Vannes. Il est érigé au rang de Saint le 14 juillet 1455 par le pape Callixte III. La bulle de canonisation est conservée aux archives départementales. Acte de condamnation à mort. À quand remonte la dernière exécution publique dans le Morbihan ? Le 19 février 1929, à Lanouée, un certain Jean-Marie Gabillard assassine sa maîtresse de trois coups de rondins, avant de lui dérober 1.500 francs et de s'enfuir. Condamné à la peine capitale, il est guillotiné, place Nazareth à Vannes, le 26 juin 1930. Le dossier n'a pas pu être communiqué avant 2006. « Nous devons respecter un délai de 75 ans révolu pour ce type de document », souligne Florent Lenègre. À noter que le dernier condamné à mort dans le Morbihan se nomme Gildas-Marie Le Roux. Il meurt en 1942 lors d'une exécution à huis clos. En bref... Le registre paroissial de Beignon, de 1502 à 1540, est aussi conservé à Vannes. « C'est l'équivalent de nos actes de naissance aujourd'hui », spécifie Yves-Marie Evanno, chargé d'action culturelle. En 1990, le cabinet d'architecture chargé de construire le nouveau bâtiment des archives départementales (NDLR : l'actuel situé rue des Vénètes et inauguré en 1993) construit une maquette du site. Soucieux du détail, les architectes vont même jusqu'à y introduire des plastrons pour montrer une présence humaine. Tous ces documents sont consultables.
En cinq dates...
- Par la loi du V brumaire an V (26 octobre 1796), les archives départementales sont créées. Dans le Morbihan, elles sont conservées à Vannes dans l'ancien évêché, appelé palais de la Motte. Elles seront classées à partir de 1855. 1866. Premier déménagement dans l'aile gauche de la préfecture, (NLDR : l'actuelle) dont la construction vient de s'achever. 1921. Les archives départementales sont déplacées dans un bâtiment jouxtant celui de l'État, rue Alain-le-Grand. 1972. Pour la troisième fois, les documents déménagent, avenue Saint-Symphorien. Le bâtiment est actuellement occupé par les archives municipales de Vannes. 1993. Les locaux actuels sont inaugurés en décembre.
© Le Télégramme
Avec Kindle Oasis, Amazon monte en gamme pour dynamiser le marché des liseuses
Les Echos du 13 avril 2016
La dernière liseuse d’Amazon a été baptisée Kindle Oasis. - DR
Oasis, le dernier membre de la gamme Kindle, démultiplie son autonomie grâce à un étui doté d’une puissante batterie
Toujours plus fin, toujours plus léger. Pour répondre à ces deux impératifs, Amazon a imaginé un design particulier pour sa dernière liseuse. Baptisée Kindle Oasis, elle regroupe en effet tous les composants informatiques - donc l’essentiel du poids et du volume - sur un côté de l’écran. La tablette est donc asymétrique et le bandeau plus épais fait comme une poignée pour saisir l’objet.
« Nous nous sommes rendus compte en observant des lecteurs que la plupart d’entre eux tiennent une liseuse d’une seule main », explique Charlie Tritschler, vice-président de Amazon devices. Le nouveau produit est supposé être plus ergonomique. Et il peut changer de main sans inconvénient, l’affichage de l’écran s’inversant instantanément.
« C’est le plus fin et le plus léger des Kindle », se félicite la marque. Par rapport au reste de la gamme, s’il conserve un écran de six pouces, un standard dont Amazon s’est écarté une seule fois et sans succès en 2009 avec un Kindle DX de 9,7 pouces, il est en moyenne 20 % plus léger et 30 % plus fin. Dans le détail, cette huitième génération de liseuse pèse 131 grammes pour une épaisseur de 3,4 mm sur sa partie la plus fine et 8,5 mm du côté le plus épais.
Deux mois d’autonomie
Au delà de son look, la principale avancée du Kindle Oasis réside dans un double système de batterie. Les liseuses, peu gourmandes en énergie, disposent généralement d’une bonne autonomie, qui peut aller jusqu’à plusieurs semaines. La Kindle Oasis elle-même permet de bouquiner sans discontinuer pendant deux semaines, grâce à une batterie de 250 mAh. La grande innovation vient de l’étui spécialement conçu pour l’occasion, qui embarque lui aussi une batterie, mais de bien plus grande capacité. Avec 1290 mAh, elle permet d’afficher une autonomie record de deux mois. Grâce à un système d’aimants, elle se fixe facilement sur la liseuse, dont elle recharge automatiquement la batterie interne.
Leader du secteur depuis la sortie du premier Kindle en 2007, Amazon compte sur ces nouveautés pour persuader les lecteurs de e-books de renouveler leur matériel. Seront-elles suffisantes ? Le constructeur a fait une croix sur certaines évolutions proposées par ses concurrents comme la recharge solaire ou la résistance à l’eau. Et refuse toujours de s’aligner sur le standard de fichier ePub pour favoriser son système propriétaire. « Les lecteurs n’ont pas de problèmes pour accéder au contenu qu'ils recherchent dans notre format », explique Charlie Tritschler. « Et passer à l’ePub voudrait dire abandonner de riches fonctionnalités propres à Amazon, comme X-Ray qui permet d’accéder à des informations complémentaires sur les personnages, les lieux etc. »
Surtout, il faudra casser sa tirelire pour acheter la dernière Kindle. Disponible dès ce mercredi en précommande, la liseuse coûte 289,99 euros, étui inclus, et même 349,99 euros pour la version 3G et Wifi qui permet d’accéder au store n’importe où.
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