29/03/2016
15 000 euros par médecin s’installant dans « un désert médical » !
La région Bretagne présente un budget en demi-teinte…
1,32 milliard d’euros, soit plus de 400 fois le budget de Saint Pierre Quiberon !
La fin des dotations pour la ligne LGV assure un équilibre léger. Elle laisse également une enveloppe de 500 millions d’euros pour les investissements de 2016 !
Carte grise en augmentation (vive la voiture en Bretagne !) et suppression du chèque-livre… Le comité régional de tourisme est mis également au « pain sec » cette année, en espérant une meilleure coordination avec les comités départementaux !
Pour Marc Le Fur, les crédits destinés à l’agriculture et à l’apprentissage sont insuffisants !
Budget régional de Bretagne, rigueur et renoncements
Télégramme du 26 mars 2016
Alain Le Bloas
Premier budget pour le rapporteur général Stéphane Perrin : « Nous devons réaliser 5,5 Millions d’euros d’économies nouvelles chaque année ».
Un budget en légère baisse, des dotations d’État qui diminuent, des dépenses de fonctionnement qui amorcent une cure d’amaigrissement et une fiscalité en hausse : voilà la nouvelle équation contrainte et rigoureuse étrennée hier et jeudi par le conseil régional.
Le budget présenté par le rapporteur général Stéphane Perrin (PRG) s’équilibre à 1,32 milliard d’euros, en baisse de 4,9 % par rapport aux deux précédents. Cette régression s’explique par la baisse des dotations de l’État (22,2 M€, soit 10,4 % des recettes) que ne suffisent pas à compenser l’augmentation des taux de la fiscalité (+9,8 M€) et les économies sur les dépenses de fonctionnement (-5,5 M€). C’est la baisse du financement de Bretagne grande vitesse (le pic du chantier de la LGV étant passé) qui permet d’ajuster l’équilibre tout en préservant un montant d’investissements de 515 millions.
Impôts, rabot, auto
Plus d’impôts et des politiques rabotées, ce n’est jamais sans douleur. L’essentiel du nouvel apport fiscal provient du relèvement de la taxe sur les cartes grises dont le montant passe de 46 à 51 € le cheval, soit une recette en hausse de 6,6 M€. « C’est marginal pour un budget de plus d’un milliard, et l’impact est limité pour le contribuable », a estimé Stéphane Perrin, en précisant qu’un abattement de 50 % est prévu pour les véhicules de plus de 10 ans et les utilitaires. Les oppositions Droite-Centre et Front national ont exprimé leur désaccord avec la mesure.
La fin du chèque-livre
Quatre mesures d’économie devront permettre de réduire le budget de 5,5 M€. Il s’agit de la baisse de la contribution au Comité régional du tourisme, dont la meilleure coordination avec les comités départementaux permet de rester tout aussi performant quoique moins doté. Bretagne-développement-innovation et Bretagne-commerce-international devront aussi faire autant avec 5 % de ressources en moins.
Mais la plus contestée des économies de fonctionnement aura été la suppression du « chèque-livre » des lycéens (un bon d’achat de 60 € à valoir chez les libraires) qui touche les familles. « C’est une disposition coûteuse (près de 7 M€ en 2015), alors que les familles pourront arriver à un résultat équivalent par une gestion collective des manuels », estime le rapporteur. Là également, Droite-Centre et FN ont défendu les intérêts des familles, des libraires indépendants et plus généralement du livre et de la culture.
Les raisons de voter contre
Les deux oppositions ont, plus globalement, porté des appréciations négatives sur le budget. « Opaque, illisible, il ne permet pas d’analyser les dépenses en détail », regrette Gilles Pennelle (FN) qui renchérit : « C’est un budget de routine qui n’est pas à la mesure des défis de la crise agricole et de la fracture territoriale ». « Pas question de voter ce budget, pour cinq raisons », résume Marc Le Fur (Les Républicains) : « L’investissement en baisse, le chèque-livres, l’augmentation fiscale, et l’insuffisance des crédits régionaux pour l’agriculture et l’apprentissage ». « C’est un budget en trompe-l’oeil », ajoute Bernard Marboeuf (UDI, président de la commission des finances). « Je sens une forme de lucidité dans la réduction des dépenses de fonctionnement mais je ne vois pas encore un début de commencement de réalisme. La Région ne doit pas être une collectivité de gestion obèse ».
Consensus médical
Un point de consensus quand même : l’amendement proposé par Stéphane de Sallier-Dupin (Droite-Centre) sur l’instauration d’une prime de 15.000 € pour les médecins s’installant dans les secteurs en voie de désertification médicale. Rejeté en commission par la majorité, le contenu de l’amendement a été sauvé en session par le président Le Drian qui a retenu l’intérêt de la démarche et annoncé la création d’un groupe de travail.
© Le Télégramme
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