09/01/2016
Les "soutiers" de la société française
L'économie réelle souffre en cette période de la baisse continue du prix des matières premières !
Dans un marché "mondialisé" des échanges la valeur d'une matière première est soumise au déséquilibre entre l'Offre et la Demande et aux fluctuations de la valeur de la monnaie de cotation...
En Europe, par rapport au reste du monde, certains prix sont "encadrés", notamment dans le domaine agricole (lait, viande...). les financiers de l'Europe penchent aujourd'hui pour une "libéralisation" des derniers prix agricoles sous contrôle, ce qui doit contraindre les exploitations les moins rentables "à fermer" !
La politique de "dévaluation" de l'Euro, entreprise en 2015 pour relancer les exportations européennes, se traduit par un renchérissement des prix des produits importés, ce qui protège un peu les agriculteurs de la concurrence de produits "hors d'Europe". Mais ce phénomène ne peut masquer l'effondrement des cours en cas de surproduction de certains produits (lait, viande de porc) et d'aléas climatiques, qui viennent bousculer l'équilibre des marchés.
L'agriculture française dans la zone Euro souffre bien entendu plus qu'auparavant de cette politique libérale et de l'affaiblissement de la consommation alimentaire, qui se réduit d'année en année dans le budget des ménages. Certains marchés "de niche", comme l'optique médicale, relèvent de l'exception économique française, en raison de l'existence d'un monopole de prescription et de remboursement, notre grand mère, la Sécu !
Quand il n'y aura plus rien à manger, il n'y aura plus rien à voir !
Coup de froid sur les prix des produits alimentaires
LE MONDE ECONOMIE du 8 janvier 2016
Laurence Girard
Le panier-repas est en solde. Une nouvelle qui ne peut que réjouir le consommateur. En 2015, le prix des denrées alimentaires a chuté de 19 % dans le monde et signe ainsi une quatrième année de baisse d’affilée. C’est le constat fait, jeudi 7 janvier, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cet organisme publie un indice des prix alimentaires mondiaux qui englobe un panier de denrées allant des céréales aux produits laitiers, du sucre aux huiles végétales en passant par la viande. Il a terminé sur un nouveau repli de 1 % en décembre 2015 à 154,1 points. Renouant ainsi avec des niveaux qu’il n’avait pas connus depuis 2009.
Sucre, lait, viande, huile, blé… aucune des denrées n’a échappé à la spirale baissière. Toutes ont été lestées par l’abondance de la production et par une croissance économique mondiale tournant au ralenti. La palme du plongeon a été décrochée par les produits laitiers, en chute de 28,5 % en 2015 selon la FAO. Vient ensuite le sucre, en recul de 21 %, puis les huiles (− 19 %), les céréales (− 15,4 %) et la viande (− 15,1 %).
35 500 éleveurs français en difficulté
Cette dégringolade n’est pas sans risque pour les agriculteurs. Les éleveurs français, producteurs de porcs, de bovins et de lait, ont fait éclater leur colère dans la rue durant l’été 2015. Des revendications qui se sont fait entendre aussi à Bruxelles où leurs homologues européens s’étaient donné rendez-vous pour réclamer une juste rémunération. Les agriculteurs, les plus fragiles, les plus endettés sont en effet étranglés financièrement par l’érosion des prix.
Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, l’a d’ailleurs reconnu, mercredi 6 janvier, à l’occasion d’un premier bilan du plan d’aide à l’élevage présenté à l’été par le gouvernement. Alors qu’il estimait à 25 000 le nombre d’éleveurs potentiellement en difficulté en France, les cellules de crise réparties sur le territoire ont reçu près de 35 500 dossiers éligibles. M. Le Foll affirme que plus de 11 000 ont déjà été traités pour une enveloppe de 180 millions d’euros.
Pour les éleveurs de porcs comme pour les producteurs de lait, le constat est identique. L’augmentation de la production a déséquilibré le marché. Le cheptel européen de cochons a encore progressé de 3 % en 2015, alors même que la consommation dans des pays comme la France ou l’Allemagne était atone, voire régressait, et que la levée de l’embargo russe n’était toujours pas d’actualité. Résultat, le prix payé aux producteurs, déjà plombé en 2014, a encore baissé de 10 % en France. Au Marché du porc breton de Plérin, le kilo de porc se négociait, jeudi 7 janvier, à 1,073 euro en hausse de 0,3 centime. Loin du 1,4 euro réclamé par les éleveurs en juillet 2015, pour vivre de leur métier.
Pour les éleveurs laitiers, la douche a été d’autant plus glacée en 2015, qu’au premier semestre 2014 le prix du lait flirtait avec les sommets. Mais, là encore, les vannes se sont ouvertes. Grisés par les cours élevés et la perspective de la fin des quotas européens fixée en mai 2015, nombre de pays de l’Union européenne ont fait déborder les cuves. Au moment même où le très convoité marché chinois prenait tout le monde à contre-pied en stoppant brusquement ses commandes de lait en poudre. De quoi précipiter le prix du lait tout près de la barre des 300 euros la tonne.
« Méandres » chinois
« La Chine, devenue le premier importateur mondial de matières premières agricoles, joue un rôle de plus en plus important », souligne Philippe Chalmin, économiste, professeur à l’université Paris-Dauphine. « Les besoins de ce pays sont en augmentation, mais les méandres de la politique agricole chinoise sont difficiles à décrypter. Ce qui contribue au caractère aléatoire des marchés », ajoute-t-il.
L’ex-empire du Milieu a toutefois avancé de nouveaux pions sur l’échiquier agricole mondial, un secteur considéré comme stratégique. Le plus grand conglomérat de l’agroalimentaire chinois, le groupe public Cofco, vient de s’offrir pour 750 millions de dollars (689,26 millions d’euros), les 49 % du capital de la filiale agricole du groupe Noble. Bousculée par la dégringolade combinée des cours des métaux et des matières premières agricoles, la maison de négoce singapourienne, financièrement aux abois, n’a eu d’autres choix que de se séparer de cette activité dont elle avait déjà cédé 51 % des parts un an plus tôt. En combinant Noble Agri et une autre acquisition, le néerlandais Nidera, Cofco veut concurrencer les grandes maisons de négoce de matières premières internationales, comme Cargill ou ADM.
Un autre groupe public chinois ChemChima serait, lui, prêt à s’emparer de l’agrochimiste suisse Syngenta. Le groupe a dû déjà repousser, en 2015, les assauts de l’américain Monsanto. Ce dernier vient d’annoncer 1 000 suppressions d’emplois supplémentaires portant le total à 3 600, soit 16 % de ses effectifs. Monsanto, comme Syngenta, fournisseurs de semences, pesticides et autres engrais, sont secoués par la baisse des cours des céréales qui contraint les agriculteurs à réduire leurs dépenses. L’abondance des récoltes et l’augmentation des stocks de blé et de maïs font pression sur les prix.
Pour 2016, « les facteurs climatiques pourraient jouer de façon plus forte et le mouvement de baisse pourrait s’arrêter », estime M. Chalmin. Et d’ajouter : « On pourrait assister à un rebond comme on le voit pour le sucre. » A la suite des intempéries en Inde et aux aléas climatiques au Brésil, le marché du sucre devrait afficher un déficit pour la première fois en 2016, après cinq années de surplus. Une perspective qui a fait remonter le cours. Une inflexion dont bénéficie également le soja en raison des incertitudes sur les récoltes brésiliennes.
Mais la météo n’est pas la seule boussole. La croissance économique mondiale, les fluctuations des monnaies et le prix du baril de Brent qui a entraîné dans sa glissade le cours des huiles conditionneront tout autant les marchés agricoles cette année.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/08/coup-de-froid-sur-les-prix-des-produits-alimentaires_4843873_3234.html#RiOFZIDBdwzt6KfS.99
Optique, 4.400 nouveaux magasins en dix ans
Télégramme du 17 novembre 2015
Franchises, indépendants... les magasins d'optique se sont développés très rapidement ces dernières années en centre-ville, dans les centres commerciaux et même dans les zones commerciales.
Entre 2003 et 2013, leur nombre est ainsi passé de 8.300 à 12.700, selon une étude de l'Insee. Soit une croissance de 4,3 % par an. Une évolution largement supérieure à celle des établissements du commerce de détail (+2,1 %) ou du commerce non alimentaire (+1 %).
Signe de la montée en puissance des franchises, un peu plus de la moitié des magasins d'optique appartient à un réseau d'enseignes, en 2013. Des boutiques que l'on retrouve principalement en centre-ville ou en banlieue. À l'inverse, en zone rurale, les indépendants font de la résistance, avec trois magasins sur quatre. Parallèlement, les créations d'emplois n'ont pas connu la même croissance. Le nombre moyen de salariés par magasin est passé de 3 à 2,9 entre 2003 et 2013.
Enfin si les prix pratiqués par le secteur ont augmenté plus lentement (+ 6 % entre 2005 et 2014) que l'ensemble des prix à la consommation (+14 %), la marge commerciale des magasins d'optique reste l'une des plus élevées du commerce de détail.
Selon l'Insee, une entreprise sur deux pratique un taux supérieur à 62 % ! Malgré tout, depuis 2010, les évolutions sont moins favorables. Le chiffre d'affaires stagnerait en 2014, après avoir progressé moins rapidement entre 2011 et 2013...
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