08/01/2016
Rapports, projets de loi, adéquation avec les besoins fondamentaux !
La gestion publique française est totalement "bousculée" par les initiatives privées...
Vieille rengaine, déjà dénoncée par Schumpeter, qui estime avec raison que l'action de l'entrepreneur est d'innover, pour changer les rapports économiques à son profit et déstabiliser les monopoles existants.
Aujourd'hui, Emmanuel Macron passe 3 jours à Las Vegas, chez Apple et Google Research... loin des couloirs de Bercy.
L'apport des américains en matière de communication, d'utilisation quotidienne du numérique est en train de faire exploser une grande partie des vieux métiers de l'Europe, avec bien entendu une "bonne" rémunération en retour !
Pêle-mêle : Facebook Messenger, 800 millions de clients, pour enterrer le vieux téléphone d'Orange, 18 milliards de dollars de vente sur l'Apple Store en 2015 (musique, livres, applications...qui viennent de l'étranger ), Netflix à l'assaut de Canal+, Orange Cinéma et autres diffuseurs au petit pied, Google, qui "piste" et "oriente" l'internaute vers des commerçants, qui payent leur dû, Booking .com, qui prélève 30% de la note d'hôtel, et qui oppresse tant le groupe Accor...
Pendant ce temps le gouvernement français réglemente le "doggy bag" des ripailleurs, qui ont les yeux plus gros que le ventre !
A Courbevoie le pilotage de la municipalité prend un virage "numérique", qu'il convient de saluer, tant les vieilles habitudes ont pris racine dans les collectivités locales, temples de la mauvaise gestion et du gaspillage inouï du pactole des impôts locaux !
Un rapport de plus, aujourd'hui... Combien de mesures efficaces, demain ?
Numérique, agir, au-delà des rapports
LE MONDE ECONOMIE du 7 janvier 2016
Bouclier, ceinture, bretelles et parachute… on ne peut pas dire que le gouvernement français aborde la révolution numérique dans l’impréparation. En tout cas, à défaut de loi ambitieuse, elle aura suscité une belle collection de rapports.
Dorénavant, la bibliothèque de tout ministre de la République conscient des enjeux économique et sociaux pourra s’enrichir des 300 pages du rapport Lemoine, remis aux ministres en poste à Bercy fin 2014, des 400 pages de celui du Conseil national du numérique (CNN) livré au premier ministre en juin 2015, des plus modestes 60 pages du rapport Mettling de septembre 2015 à destination de la ministre du travail. Et cette dernière pourra occuper le temps qui lui reste à dévorer un nouvel opus du CNN, remis cette semaine, sur le même sujet, et en février celui du député PS Pascal Terrasse commandé par Manuel Valls. Liste non exhaustive.
On aura donc compris que le gouvernement prend à bras-le-corps le thème fondamental de l’évolution de la société sous les coups de boutoirs des nouveaux acteurs du numérique. L’ubérisation de l’économie est en marche, et Uber lui-même devrait être à nouveau sur le devant de la scène médiatique vers la fin janvier à l’occasion d’une nouvelle manifestation des taxis.
C’est cette montée des périls qui justifie la mobilisation soudaine des pouvoirs publics. Il est donc parfaitement justifié qu’ils cherchent à prendre de la hauteur avant d’agir. Mais le risque est grand qu’il perde rapidement de l’altitude sous la contrainte des pressions de court terme.
Cette abondante littérature raconte toujours la même histoire. Le numérique diffuse dans tous les segments de l’économie et de la société. Il est porteur de grandes promesses de croissance, mais aussi de risques de déstabilisation de nos structures politiques et sociales, dont la réinvention devient urgente. Mais peut-on embrasser l’avenir tout en protégeant l’existant ?
Expérimentations tous azimuts
Un grand écart illustré par les ambitions d’origine de la loi Macron 1, savamment taillée en pièce par les résistances corporatistes de tous ordres, et par le naufrage annoncé de la loi Macron 2 sur les nouvelles opportunités économiques (Noé). Du moins sa partie essentielle, sur la réforme du travail, qui devrait être intégrée dans un texte de loi préparé par sa collègue Myriam El Khomri.
L’enjeu consiste notamment à imaginer une nouvelle protection dans un contexte de travail diffus, mariant multiactivité, indépendance et salariat. S’ajoute à cela la question de l’économie collaborative, façon Airbnb, qui prospère aux marges des réglementations actuelles, économiques, sociales et fiscales.
Le risque n’est désormais plus de ne pas savoir, mais d’agir à l’ancienne, à partir d’un schéma préconçu en haut lieu et amendé par les lobbies de toute sorte, sans considération des usages qui se développent sur le terrain à la vitesse de la lumière. L’heure est aux expérimentations tous azimuts et à leur analyse plutôt qu’à celle des grandes théories et des gros rapports.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/07/numerique-agir-au-dela-des-rapports_4843189_3234.html#7viUw4et1A8ZTx14.99
Le doggy bag obligatoire dans les restaurants depuis le 1er janvier 2016
Les Echos du 3 janvier 2015
Désormais, les restaurateurs qui servent « entre 150 et 200 couverts par jour » ont l’obligation de proposer à leurs clients d’emporter leurs restes. - AFP
la loi sur les biodéchets ,votée en 2011.
Depuis ce 1er janvier 2016, plus la peine de se forcer à finir ses plats au restaurant, par peur d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre. Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire , les restaurateurs ont désormais l’obligation de proposer à leurs clients, un « doggy bag » pour qu’ils puissent repartir avec ce qu’ils ont laissé dans leur assiette, comme le rappelle Le Parisien.
Il s’agit en fait de la mise en application du dernier seuil de la loi sur les biodéchets (déchets liés à la préparation des plats, restes des plats servis, aliments périmés...), votée en 2011. Mise en place dès e début de l’année 2012, elle était prévue pour être progressive. Elle ne s’appliquait en effet, au départ, qu’aux plus gros producteurs de biodéchets et son seuil diminuait ensuite.
Seuls les gros restaurants concernés
Désormais, la loi s’applique à toutes les entreprises de restauration qui produisent plus de 10 tonnes de ce type d’ordures. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), rapporte le Parisien, ce nouveau seuil concernerait les restaurants qui servent « entre 150 et 200 couverts par jour ». Seuls les gros établissements semblent donc concernés. Il est donc légitime de se demander qu’elle sera la véritable portée de cette mesure, pour lutter contre le gaspillage.
D’autant que, si cette habitude est très répandue dans les pays anglo-saxons, les Français ne sont pas coutumier du fait d’emporter leurs restes. A tel point que, en Rhône-Alpes, la Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt a mis en place une nouvelle appellation et un slogan pour démocratiser cette pratique. Le « doggy bag » s’appelle désormais le « gourmet bag » et le message : « c’est si bon, je finis à la maison ! » Une image plus positive donc, que l’impression de pingrerie que peuvent avoir certains français s’ils avaient à demander à leur restaurateur d’emporter leurs restes.
Les Big Data pour mieux piloter la gestion municipale
Les Echos du 6 janvier 2016
Un tableau de bord numérique permet de centraliser et trier les données informatiques pour évaluer les actions de la Ville.
D'un seul coup d'oeil, en fonction du rouge ou du vert qui s'affiche sur l'écran, les agents de Courbevoie pourront désormais savoir si les actions vont dans le bon sens. Le rouge signifie que les objectifs ne sont pas atteints, le vert, en revanche, salue leur bonne avancée. La commune des Hauts-de-Seine, une des plus peuplées d'Ile-de-France (89.222 habitants), à cheval sur le quartier de la Défense, a mis en place un tableau de bord numérique permettant de juger de la réalisation des projets. Ce « guide », qui se présente sous la forme d'un logiciel réalisée par la société Cofely Ineo, est alimenté par les données disponibles, les fameuses Big Data. Ces éléments sont analysés, triés et comparés, puis restitués sous forme de cartes, de valeurs ou de graphiques. L'indicateur peut être global ou plus affiné. Il est aussi possible d'avoir accès à l'évolution historique des données pour dégager une tendance.
Un projet inédit
Cela fait deux ans que la Ville travaille sur ce projet inédit dans le monde des collectivités territoriales. Le tableau, ouvert aux élus et aux directions des services, sera utilisé par les agents progressivement. Puis une partie des informations seront rendues accessible au public. L'outil est aujourd'hui utilisé pour évaluer la consommation énérgétique des bâtiments communaux et la qualité de l'accueil du public, que ce soit à la mairie ou sur Internet.
Dans les prochains mois, il s'ouvrira à d'autres compétences de la Ville, à commencer par la petite enfance. « Il est pour l'instant très difficile d'évaluer le taux de rotation des places, ce tableau apportera de la visibilité », indique Marie-Pierre Limoge, adjointe déléguée au numérique à la Ville de Courbevoie. Puis ce sera la sécurité, la voirie, l'éclairage public, et le stationnement.
La mairie utilisait jusqu'alors 74 logiciels utilisés par les services (gestion du courrier, des cimetières, collecte d'ordures ménagères, comptabilité…) de manière séparée. « Grâce au tableau de bord, il est désormais possible de coupler des données très différentes les unes des autres et donc de faire des comparatifs impossibles à réaliser jusque-là », expliquent les services de la Ville. Courbevoie a investi 215.000 euros dans l'acquisition du logiciel et le développement des premières thématiques. Pour la commune, portée sur le déploiement dans le digital, c'est un « premier pas vers la smart city ». Le tableau de bord est consultable sur tablette et smartphone. La commune a reçu le prix Territoria d'or 2015, qui récompense chaque année les initiatives innovantes des collectivités territoriales pour l'efficience du service public, dans la catégorie pilotage-évaluation.
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