11/08/2015
La formation des "prix" !
Dans un marché "unique" à 28 pays, un "prix" local est une anomalie économique...
La théorie de l'échange (Smith et Ricardo...) établit, que l'échange ne peut se produire, que si les deux parties y trouvent un intérêt économique !
Le marché du Porc breton, un élément important dans la fixation des prix des "cochons", n'est qu'une partie du "Marché" européen du Porc, soumis aux fluctuations des productions et des consommations. Avec l'informatique actuelle, la connaissance de ces différents prix "instantanés" est quotidienne !
La volonté "politique" d'influencer les cours à la hausse est une hérésie "économique" !
Marché du porc, Cooperl et Bigard refusent d'acheter au prix fixé
Télégramme du 11 août 2015
Frédérique Le Gall
Photo Claude Prigent
L'ambiance se tend au marché du porc.
Hier Bigard et Cooperl, les deux principaux abatteurs, ont refusé d'y faire leurs achats. Ils dénoncent une cotation « politique » totalement déconnectée du marché européen. La séance a été reportée.
Le marché du porc breton (MPB) a connu une situation inédite hier après-midi. Il y avait quatre acheteurs présents à la séance mais trois absents. Des absents de poids puisqu'il y avait parmi eux les deux plus importants opérateurs du secteur : Bigard-Socopa et Cooperl.
La semaine dernière, ces mêmes entreprises avaient déjà tiré la sonnette d'alarme, jugeant trop cher le cours du porc à 1,40 euro le kg, l'objectif fixé par le gouvernement avec les acteurs de la filière à la mi-juin, pour soutenir les éleveurs en crise.
« En conséquence, le MPB n'a pu être averti du prix de retrait du jour, communiqué par huissier. N'étant pas en mesure d'établir une cotation sur la totalité des porcs présentés, le MPB, sur décision du comité régional porcin, a décidé de reporter la séance du jour » expliquait hier après-midi le marché du porc dans son commentaire.
Le comportement de ces gros acteurs a provoqué la colère de Daniel Picard. « C'est une violation du règlement. On ne quitte pas le marché en laissant 20.000 cochons sans acheteurs " s'indignait le président du MPB. Le comité régional porcin a prévu de s'exprimer plus précisément sur le sujet aujourd'hui.
« On a créé une bulle »
Cet incident montre à quel point le contexte est explosif et qu'un prix déconnecté des réalités du marché n'est pas tenable sur le long terme pour les entreprises qui comme Bigard et Cooperl opèrent sur les marchés internationaux. À moins d'un coup de pouce des pouvoirs publics pour compenser le différentiel.
Selon le SNIV-SNCP, le syndicat des entreprises françaises des viandes, les prix du MPB ne peuvent pas s'écarter durablement des prix européens et surtout des prix pratiqués en Allemagne, le premier producteur de porc en Europe. « L'écart entre les prix français et allemands est de 35 centimes. Il va falloir un réajustement sinon c'est la porte ouverte aux importations. On a créé une bulle de prix pour soutenir les éleveurs mais ce n'est pas tenable dans un marché européen. Il faut que le marché reflète la réalité », insiste Paul Rouche, directeur délégué porc du SNIV -SNCP. Pour ce syndicat, cette cotation décalée va induire un désastre économique mortel pour la filière. « ll y a urgence à trouver les bonnes réformes structurelles plutôt qu'à imposer un prix politique obligatoirement éphémère » insiste le syndicat dans un communiqué.
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