13/07/2015
Le "subtil" équilibre entre investissement et fonctionnement...
L'autocar devient "la coqueluche" des autorités concédantes !
La concurrence, concept horrible pour la Gauche au pouvoir, devrait faire de vrais ravages dans les comptes de la SNCF, notamment par la baisse du coût marginal de transport...
Le calcul économique à outrance, l'investissement excessif dans des lignes TGV, non rentables, la mauvaise gestion du personnel, là où le pouvoir syndical est développé ,plombent les comptes annuels de la SNCF, pour des années... sans espoir d'amélioration !
L'autocar, plus proche de la gestion de PME, peut grâce à Attali-Macron proposer des tarifs compétitifs d'affichage.
La grande question éternelle dans l'industrie des transports est le "taux de remplissage", qui doit dépasser 70% pour afficher quelques profits...
Le grand danger, déjà affronté par la SNCF, est la concurrence de la "voiture individuelle", à coût global réduit lorsque l'on transporte une famille, dont l'avenir est la voiture sans conducteur !
Entre demande individuelle et transport collectif, le jeu du coût et du remplissage est un va-et-vient très aléatoire !
Transports en France, la revanche des autocars
Télégramme du 13 juillet 2015
Flore Limantour
Photo AFP
10 euros l'aller-retour Brest-Nantes !
L'ouverture des lignes intérieures aux autocaristes va bouleverser la donne. Pour s'en convaincre, comparaison entre l'avion, le train, la voiture, le covoiturage et l'autocar sur la base de critères de durée, confort, tarif, sécurité...
1. L'autocar, version loi Macron
Un coup d'oeil sur internet et... surprise : avec Isilines, il suffit de dix euros pour un aller-retour Brest-Nantes en car. C'est tout nouveau. La filiale d'Eurolines (groupe Transdev), dont la flotte d'autocars permet de relier les grandes villes européennes, a anticipé la loi Macron. Dans ce texte fourre-tout se niche l'autorisation, pour les autocaristes, de créer des lignes de transports entre les régions. Ce qui n'était jusqu'à présent autorisé que lors d'étapes sur un trajet à destination d'une ville européenne. (Anne LESSARD)
2. Étonnante fourchette de prix
Pour une comparaison entre les différents types de transports, il suffit de se fixer des dates. Ce sera un départ de Brest le mercredi 15 juillet - date souvent retenue pour partir en vacances - avec un retour de Nantes le mardi 21 juillet. Pour le car, ça tombe bien. Le lendemain, 16 juillet, la liaison n'est pas assurée par Isilines. En consultant le comparateur en ligne Kelbillet (Rennes) une semaine avant le départ, on découvre une étonnante fourchette de prix. Après le car à dix euros l'aller-retour, le « mieux-disant » est le covoiturage. Aller avec un conducteur de 29 ans qui propose sur Blablacar une place dans sa Passat pour 16,73 euros et retour avec Baptiste dans sa Clio pour 20,08 euros. Au total : 36,81 euros. Vient ensuite la voiture personnelle à 65 euros aller-retour (sans compter évidemment l'usure du véhicule, ni l'empreinte carbone). Les billets de train pour un aller-retour commencent à 96 euros (sous conditions). Et enfin, l'avion bat des records avec l'aller (dans la journée car on peut y passer deux jours !) à 296,35 euros et le retour à 260 euros en 8 h 35 en passant par Lyon. Soit au total 556 euros ! Carrément inadapté au voyage d'une semaine à 300 km de distance.
3. Plus rapide en voiture
On l'a vu, le plus rapide entre la capitale du Ponant et la cité des Ducs de Bretagne n'est pas l'avion. En voiture, le site Mappy annonce un trajet de 3 h 28 sans pause... Pour leur part, les « covoitureurs » ne prévoient souvent que trois heures. Attention à la vitesse au volant ! Et surtout ne pas trop compter sur les horaires annoncés s'il faut déposer les passagers sur le parcours. En choisissant un train direct - une minorité d'entre eux - on peut tabler sur quatre heures. Idem en car : Isilines annonce 4 h 15. Méfiance : comme pour la voiture, les embouteillages peuvent tout changer.
4. Autocar en classe confort
Fini les cars à l'ancienne. Isilines met en avant la taille de ses sièges, la WiFi, la climatisation, la présence de prises électriques... Nécessaire pour trois heures ? À voir et à comparer avec le covoiturage où on se serre souvent à cinq dans l'habitacle. Quant aux bagages, l'autocariste propose d'en embarquer un deuxième gratuit, à titre promotionnel. Bien que l'addition des trois côtés additionnés du sac ne doive pas dépasser les 150 cm, ça reste intéressant. La SNCF, en revanche, est moins pointilleuse sur le volume. En covoiturage, mieux vaut généralement voyager léger. Sauf à prendre son sac sur les genoux.
5. Demain, la guerre des prix ?
Dès les décrets d'application de la loi Macron (août), les opérateurs vont se déchaîner sur les lignes intérieures. Après Isilines, le Breton Ocelorn (29) va lui aussi lancer ses cars sous l'enseigne Starshipper (regroupement des indépendants) entre Brest et Nantes avec des arrêts en périphérie de Quimper et Lorient. Ce qui va inévitablement allonger le trajet. La SNCF annonce des IdBus. Des concurrents européens pourraient, eux aussi, être tentés d'approcher la Bretagne, mais sans doute davantage du côté de Rennes et Nantes. La guerre sera rude pour s'imposer sur le marché et les tarifs imbattables dans les premières années. À noter que le comparateur breton Kelbillet vient de lancer un site consacré aux bus : Kelbus.
En complément
Le Breton Ocelorn dans les starting blocks Alain Roué, le patron des cars Ocelorn, de Landivisiau (29), est dans les starting blocks. Dès la publication des décrets d'application de la loi Macron, il lancera sa première ligne Brest-Nantes-Bordeaux sous la bannière commerciale Starshipper avec des étapes dans les grandes villes. Pourquoi l'entreprise Ocelorn a-t-elle décidé de se positionner sur le marché des grandes lignes nationales ? Pour nous, c'est une nouvelle page du transport qui s'ouvre. Avec les dessertes actuelles des lignes SNCF, on constate de réelles déficiences. Il y a un marché à prendre, mais nous n'irons pas sur les lignes bien desservies par les trains. Au Royaume-Uni, où ce type de transport a toujours existé, on compte 20 millions de voyageurs. En Allemagne, où le marché s'est ouvert il y a trois ou quatre ans, ils en sont à huit millions ! Pour nous, ce sera un nouvel axe de développement de l'entreprise qui compte plus de 400 salariés, une flotte de 370 cars - dont trois tout récents - pour un chiffre d'affaires de 28 millions d'euros. Il y aura des embauches en fonction du nombre de lignes que l'on ouvrira et aussi des cadences sur chaque ligne. Quelle ligne allez-vous lancer en premier ? Nous allons commencer par une ligne Brest-Nantes-Bordeaux à partir de 46 euros. En train, il faut neuf heures et 180 euros. Nous prendrons à peu près le même temps, mais le tarif sera fixé à 46 euros. Nous voulons marquer notre territoire vis-à-vis de la concurrence qui devrait être rude. C'est pourquoi je ne veux pas encore dévoiler mes horaires de départ et d'arrivée, ni les villes étapes, pour ne pas être copié.
Emmanuel Macron reçoit la profession le 30 juillet,
je pense que les premiers départs se feront dès le début août. En Bretagne, je ne suis pas le seul. Mon collègue Jollivet, de Bruz (*), proposera des cars au départ de Rennes. Tous les deux, nous sommes des indépendants au sein du réseau Réunir qui commercialisera nos lignes sur sa plateforme commerciale Starshipper.
Quel public visez-vous ?
Les jeunes et les beaucoup moins jeunes, en gros de Fun à Nostalgie. Les actifs, eux, n'hésitent pas, ils prennent leur voiture. Les jeunes et les retraités comptent leurs sous. Les premiers partent souvent en covoiturage avec Blablacar. Ce qu'on en dit pour plaisanter : « Arrête le blabla, prends le car et amène ton bazar ». En car, il y a de la place pour les bagages. C'est un professionnel qui conduit et pas quelqu'un dont on ne sait même pas si on lui a retiré le permis la veille. En plus, on est obligé de se taper la discute avec un inconnu... En car, les sièges sont larges et inclinables, il y a la WiFi, des prises, des journaux, des toilettes...
48 personnes dans un 13 mètres. (*)
Il est également implanté depuis peu à Saint-Jacques-de-la-Lande (35).
Les étapes de la libéralisation du bus longue distance
Octobre 2009. Une directive européenne impose à la France d'ouvrir le transport des passagers à la concurrence internationale. Juillet 2011. Lancement des premières liaisons nationales en cabotage international, c'est-à-dire assurées par des transporteurs européens non-établis en France. Février 2014. L'Autorité de la concurrence préconise l'ouverture plus large du marché avec l'abandon des contraintes du cabotage sur les lignes internationales. Juillet 2015. Adoption définitive du projet de loi Macron à l'Assemblée nationale. Le texte inclut la libéralisation du transport en bus longue distance.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/transports-les-autocars-dans-le-match-13-07-2015-10702941.php
Transport en commun à Auray, la ligne jaune en taxi oui, en bus c'est fini
Télégramme du 11 juillet 2015
Loïc Berthy
Très peu utilisés et donc très coûteux pour la communauté d'agglomération Aqta, les bus de la ligne jaune seront supprimés à la rentrée.
À la place, les usagers feront appel à un transport à la demande, en taxi. À réserver la veille.
Les résultats d'une étude diagnostique sur les deux lignes de bus rouge et jaune, commandée à un cabinet indépendant, sont implacables. Ils pointent du doigt un service au coût très élevé, en rapport à l'usage qu'en font les Alréens, et les habitants des deux autres communes concernées Brec'h et Pluneret.
Pour la ligne rouge (Porte Océane, la gare via le centre-ville), cela passe encore. Avec 4.000 passagers par mois, on peut considérer que les navettes rendent un service utile à la population.
En revanche, en ce qui concerne la ligne jaune (Pluneret-Saint-Goustan-Brec'h), ça ne va pas du tout. En deux ans d'existence, elle n'a su s'imposer comme un besoin auprès des habitants et ne totalise pas plus de 1.000 voyages mensuels. « Le nombre de voyageurs par jour et par kilomètre parcouru est de 0,08. Alors qu'il faudrait que ce ratio se situe à 1 pour être économiquement rentable », soutient Jean Dumoulin, maire d'Auray, qui finance 90.000 des 507.000 € que coûte ce service à Aqta (Auray Quiberon Terre Atlantique).
« Beaucoup de gens nous font des remarques concernant des bus qui roulent à vide. Il fallait reconsidérer notre façon d'utiliser l'argent public et proposer une nouvelle offre », ajoute Fabrice Robelet, maire de Brec'h et vice-président d'Aqta en charge des transports.
227.000 € d'économies
Elle va entrer en vigueur au 1er septembre 2015 et se traduire par la suppression pure et simple des bus sur la ligne jaune.
À la place, les personnes pourront être transportées en taxi, à un coût identique. Les modalités pratiques seront forcément moins souples. Les clients devront appeler la veille avant 17 h un numéro vert d'une plateforme téléphonique du conseil départemental (0800 01 01 56) pour réserver leur voyage du lendemain.
« Et les points de départ et d'arrêt se feront à des points de passage de la ligne jaune. En revanche, cela ira plus vite parce que le chauffeur ne passera pas devant tous les points d'arrêt s'il n'en a pas l'utilité », assure Fabrice Robelet.
Ce service ne fonctionnera que du lundi au vendredi. Les scolaires qui avaient l'habitude de prendre le bus sur cette ligne, seront dorénavant pris en charge par le réseau Tim du conseil général. Cette réorganisation va faire passer de 16,5 € à 7 € le coût du trajet pour la collectivité. La ligne rouge est également impactée, mais dans une bien moindre mesure. Sept passages quotidiens, en coeur de journée, sont supprimés. Là aussi car jugés inutiles en rapport à la dépense.
Au global, Aqta va faire une économie substantielle de 227.000 €, en ramenant ce budget transport de 507 à 280.000 €.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/transport-en-commun-la-ligne-jaune-en-taxi-oui-en-bus-c-est-fini-11-07-2015-10701956.php?xtor=EPR-3-[quotidienne]-20150711-[article]&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne
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