Les Secrets de Saint Pierre

 

L'innovation nautique décolle en baie de Quiberon

 

Ouest France du 12 juin 2015

 

La première « Semaine affoilante » rassemble d'incroyables engins navigants sur hydrofoils. Ils font le show ce week-end sur le plan d'eau exceptionnel de Saint-Pierre-Quiberon.

 

 

 

 

L'initiative

 

Les passionnés de catamarans, trimarans, Moth, windsurf, kitesurf, engins à foils ont rendez-vous jusqu'au 14 juin en baie de Quiberon pour la toute première édition de la « Semaine affoilante » organisée à l'école nationale de voile et des sports nautiques (ENSVN). Un événement taillé sur mesure dans cette baie idéalement placée quibénéficie de vents de secteurs sud-ouest à nord-ouest, et est propice aux événements nautiques.À découvrir, lors de cet événement nautique atypique, les foils de Philippe Roulin, architecte naval, créateur de Perspective Yacht Design, un bureau d'études basé à Saint-Avé.

 

Philippe Roulin en connaît un rayon en matière d'innovation nautique. L'architecte naval a oeuvré sur la conception de nombreux multicoques et monocoques, pendant plus de 15 ans au sein de VPLP, l'un des plus grands cabinets d'architectes navals au monde. Le voici engagé sur la semaine affoilante de Saint-Pierre-Quiberon où le Morbihannais présente l'AFS-One, un foil révolutionnaire appliqué au windsurf.

 

Ça plane en baie de Quiberon

 

Une spécialité connue pour filer à vitesse grand V sur les vagues quand le vent ne baisse pas les bras. Mais par petit temps ? « La spécificité de ce foil autorise la pratique du windsurf par petit temps, détaille Philippe Roulin. Entre 0 et 15 noeuds de vents, nombre d'amateurs ne sortent pas leur planche. Avec le concours de ce foil, on peut prendre plaisir à naviguer et à redécouvrir sa planche en planant littéralement au-dessus de la surface de l'eau. Pas besoin d'être une bête de course pour en profiter. Trente minutes suffisent pour en maîtriser l'usage et faire décoller sa planche. Sans souci. Sans risque ». L'engin élaboré en carbone autoclave est à la fois solide et ultra-léger (moins de 2 kg), se monte et se démonte sans outil. « C'est du haut de gamme, précise Philippe Roulin, capable de supporter tous les efforts ».

 

La technique développée par l'architecte et designer naval est au point depuis quelques années. « Je l'avais développé pour le Nautic 2010 à Paris. Sa commercialisation commence à décoller ». Philippe Roulin en fait la démonstration ce week-end. Il y présente également deux projets futuristes : le Voilavion, un concept foiler innovant à gréement basculant et l'Exocet Xtrem 19, un trimaran foiler en cours de construction en Lettonie.

 

Semaine Affoilante. Ce week-end sur le site du Rohu, à la base nautique de l'école nationale de voile de Saint-Pierre-Quiberon. Entrée libre.

 

 

 

Foils, l'avenir de la voile à Saint-Pierre Quiberon

 

Télégramme du  14 juin 2015

 

 

 

 

François Lys, avec Frédéric Monsonec, pionnier de la navigation avec foils et Maurice Gahagnon, créateur du blog référence « Foilers », les co-initiateurs de l'événement.

 

Belle ambiance pour cette première de la « Semaine Affoilante », qui s'est ouverte vendredi à l'Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques à Saint-Pierre Quiberon et qui s'achèvera mardi.

 

 25 « foilers » étaient sur l'eau, à voler sur des machines parfois surprenantes.

 

 François Lys, co-initiateurs de l'événement a répondu à nos questions.

 

 Est-ce nouveau de voler sur l'eau ?

 

 Cela fait 100 ans que l'on fait voler des bateaux. En 1919, déjà le record mondial de vitesse sur l'eau est établi par un hors-bord équipé de foils construit par Alexander Graham Bell et Frederick W. Baldwin. Il faudra pourtant attendre que des passionnés relancent l'idée. Frédéric Monsonnec a construit son premier bateau à foils en bricolant un Hobie Cat 18 en 1981. C'est un des pionniers, un des pères de l'épopée Loisirs 3000. Il est toujours aussi passionné pour faire évoluer les engins.

 

 Les sensations de navigation sont-elles similaires sur un bateau à foils ?

 

Le pilotage doit être très précis. On est obligé de ressentir complètement son bateau. La sensation est un peu celle d'une danseuse sur ses pointes. C'est à la fois magique et technique. Généralement, les gens qui viennent aux foils sont des navigateurs de multicoques à la recherche de vitesse et de sensations nouvelles. Par contre pour les planchistes, les foils permettent au contraire de sortir par petit temps, la recherche de vitesse n'est pas primordiale.

 

 Pensez-vous que ce sera la voile de demain ?

 

Je le pense, car on constate que l'on gagne de cinq à six noeuds et il y a un réel engouement de la nouvelle génération. Il faudra encore faire évoluer la technique, car si les foils sont adaptés aux faibles conditions de mer, pour le hauturier, il faudra doter les bateaux de palpeurs (capteurs d'altitude) capable de donner des informations aux foils. Par forte houle, il faut réguler pour épouser la surface de l'eau.

 

 Pratique

 

 Renseignements sur le site de l'ENVSN, sur Facebook « la semaine affoilante » et sur twitter : #lasemaineaffoilante.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-pierre-quiberon/foils-l-avenir-de-la-voile-14-06-2015-10665910.php