05/04/2015
Le" Conseil du coin"...
La "dérèglementation" des professions réglementées est une "chimère"...
Le Ministre de l'Economie devrait s'occuper des entreprises publiques "malades" : la Poste, la SNCF, AREVA, la RATP, les Ports, BPI France, EDF et DCNS... qui ont un impact économique "dépressif" sur l'ensemble de l'économie.
Chez leurs fonctionnaires ou assimilés, il est difficile de passer de la carte perforée à la tablette interactive ! alors que les notaires, considérés il y a 20 ans comme faisant partie d' une profession archaïque, ont su marier l'informatique à l'écriture des actes, à leur diffusion et à leur stockage...
Bravo pour la démarche de protestation ! On ne voit guère aujourd'hui un fonctionnaire des impôts vous conseiller "au bistrot" !
Notaires, de l'Office à la table de café
Télégramme du 5 avril 2015
Gabriel Simon
Les conseils se font au café.
Les conseils au café au lieu de le faire dans leurs offices. C'est la riposte que les notaires ont lancée face à la loi Macron. Les particuliers qui se déplacent pour ces rencontres sans protocole repartent satisfaits. Rendez-vous est donné tous les premiers samedis du mois.
« Bonjour, je viens vous voir parce que je voudrais faire un testament ». « Bonjour, c'est à propos de la copropriété de mon lotissement ». « Bonjour, pourriez-vous me conseiller sur une donation que je voudrais faire à mes enfants ? ». Trois jeunes notaires sont installés à l'étage du Tarmac au port. Pas de cravate pour deux d'entre eux. On reçoit en toute décontraction à une table de café. Benoît Macé officie à Baud, Jérôme Davos, à Sarzeau et Laurent Guillou, à Pontivy. Ils faisaient partie, hier, à Vannes, des trois notaires retenus pour participer aux « Conseils du coin », une opération imaginée au niveau national et destinée à populariser le rôle du notaire et combattre l'idée de nantis et de protégés.
« On fait du gratuit »
« On est ici pour conseiller gratuitement. Mais il faut savoir qu'on fait la même chose dans nos études. Il y a des gens qui demandent combien on vous doit. Souvent, ils sont étonnés de voir que c'est gratuit. 80 % de mon travail, c'est du conseil gratuit », assure Benoît Macé, avant, toutefois, d'ajouter : « Pour l'instant, on ne prend rien... ». Ce notaire de 39 ans, installé à son compte depuis cinq ans, n'hésite pas à parler de sa situation. Il a racheté des parts dans un office. « Je rembourse un prêt de 4.000 € par mois pendant 15 ans », précise-t-il. Difficile pour lui d'accepter « la baisse arbitraire de 15 à 20 % sur les actes ». « Ce n'est pas étonnant que les jeunes qui ont emprunté se rebellent », dit-il.
L'indépendance
Ces rendez-vous notariés dans les cafés, les premiers samedis du mois, ont été lancés en janvier dernier et fleurissent un peu partout en France à l'initiative du mouvement civique du Conseil du coin. Une manière pour les notaires d'insister sur leur neutralité dans leur mission de conseil. « D'ailleurs, dit Benoît Macé, on ne donne ni nom, ni téléphone. On n'est pas là pour se faire de la clientèle, mais pour défendre l'utilité de notre profession ». Quelle utilité précisément ? « L'indépendance et pour cela il faut que nous puissions garder notre indépendance financière et institutionnelle », répond Benoît Macé. « Quand un couple vient me voir pour une donation, si ce n'est pas utile dans son cas, je ne la lui conseille pas, alors qu'il serait dans mon intérêt financier de le faire. Et demain, si ce sont les banques qui conseillent ? ».
« Pas des rentiers »
Ces notaires mettent, aussi, en avant leur poids économique et leur couverture du territoire, notamment dans la ruralité. « On compte cinq à six salariés par notaire. Dans le Morbihan, cela fait 600 personnes, l'équivalent d'une très grosse entreprise ». La réforme vient en discussion devant le Sénat ce mois-ci et pour eux la reculade d'Emmanuel Macron sur les tarifs « ne change rien ». La situation des notaires en province n'est pas la même qu'à Paris, indique Benoît Macé. Et sur l'immobilier ? « On gagne 1 % », dit-il. « On nous présente comme des rentiers, ajoute Jérôme Davost. On n'est pas forcément fils de notaire. Sans compter la durée des études, les prêts et les assurances, car si on se trompe ce n'est pas au client de payer ».
En savoir plus sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/notaires-de-l-office-a-la-table-de-cafe-05-04-2015-10584083.php#AqtZTco9is0U9IDg.99
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