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04/03/2015

Agriculture, literie...

Les activités économiques "traditionnelles" à la peine en 2014

Artichauts bretons.jpg

La France, et donc la Bretagne est "exportatrice" sur le marché mondial des produits agricoles. Elle devient "fragile", lorsque le marché russe se ferme, pour des raisons politiques.

Le monde agricole, qui fait vivre la Bretagne, est profondément touché par la crise de récession de 2014 : porcs, poulets, légumes...tout fout le camp, les résultats économiques des fermes sont fatalement dans le rouge !

Dans la literie, le dernier fabricant français se débat dans des crises de trésorerie "à répétition"... les "grandes surfaces", qui font la loi dans ce secteur et celui des produits alimentaires, laminent de façon continue les marges des fabricants, qui n'ont d'autre porte de sortie, que le dépôt de bilan...

Les "conséquences de l'année 2014 sont malheureusement "à venir" (avant le 15 avril 2015 !)

 


Sica de Saint-Pol-de-Léon, des légumes à la peine

Télégramme du  4 mars 2015

 

De mémoire de Léonard, la Sica de Saint-Pol-de-Léon aura rarement connu une année aussi noire que 2014. Son chiffre d'affaires, qui s'élève à 184,7 M€, est en baisse de 15 %. Chou-fleur, artichaut, échalote, pomme de terre primeur, endive : tous les légumes emblématiques de la zone légumière léonarde ont connu en 2014 l'une de leurs pires années.

« Il faut remonter à plus de 20 ans pour retrouver pareille situation qui met à mal le moral et les trésoreries des producteurs », s'inquiète Marc Kéranvéguen, secrétaire général de la coopérative qui rassemble 1.500 producteurs adhérents. Ainsi, le chou-fleur, poids-lourd de la gamme a vu son chiffre d'affaires reculer de 37 %.

Pour Marc Keranvéguen, cette crise provient d'abord de conditions météo très douces l'hiver dernier sur toute l'Europe qui ont favorisé la pousse des cultures sans réelle consommation en face. L'embargo russe a également déstabilisé l'équilibre déjà précaire des marchés.

« C'est une fraude ! » Sale temps aussi pour l'échalote qui doit faire face à la concurrence de produits de semis, moins chers à produire. De rage, les producteurs en ont déversé des tonnes cet hiver dans les rues de Morlaix. « On fait croire au consommateur qu'il mange de l'échalote alors que c'est de l'oignon. Qu'on arrête enfin cette fraude sinon on va se faire laminer », se désole Jean-François Jacob, le président de la Sica.

 En revanche, l'année a été bonne pour l'oignon breton. La Sica va investir 500.000 euros dans une station de conditionnement allium (ail, oignon, échalote) sur le site de l'entreprise Bizien.

 D'autres productions ont tiré leur épingle du jeu, comme la tomate le brocoli, la gamme bio et tous les produits de diversification qui représentent aujourd'hui le second chiffre d'affaires de la coop.

 Une gamme qui va s'élargir en 2015 aux légumes bottes, framboises et autres radis de couleur.

 Du côté de l'horticulture d'ornement, une activité qui souffre, la grande innovation est la création d'un pôle regroupant pépinières et plantes fleuries pour fournir la grande distribution avec la marque « Couleurs Jardin ». Vilargren toujours en stand by Globalement, 2014 laissera des traces dans les trésoreries des exploitants, d'autant que les aides promises ne sont toujours pas arrivées.

Quant au projet de la station de Vilargren, interrompu en 2011 par des recours successifs, il est toujours en stand-by, le temps que soit finalisé le plan local d'urbanisme de Saint-Pol-de-Léon. La Sica espère déposer une demande de permis de construire en avril pour un début de travaux avant fin 2015. « On nous empêche d'évoluer. Il est pourtant indispensable pour la pérennité de la zone que ces projets aboutissent », répètent les dirigeants de la Sica.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/sica-de-saint-pol-de-leon-des-legumes-a-la-peine-04-03-2015-10544865.php?xtor=EPR-3-[quotidienne]-20150304-[article]&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne

 

 

Le sort de Cauval, le leader français du meuble, suspendu à une médiation

 

LE MONDE ECONOMIE du 2 mars 2015

 

Denis Cosnard

 

Tombera, tombera pas ? A Bar-sur-Aube (Aube) comme dans les autres sites du groupe Cauval, le personnel, les élus, les fournisseurs et les sous-traitants retiennent leur souffle. Le leader français du meuble, connu pour ses marques Dunlopillo, Tréca ou encore Simmons, est sur la corde raide. Il risque de déposer le bilan d’un jour à l’autre. Ce serait l’une des plus importantes faillites des derniers mois. En jeu, près de 3 000 emplois directs, dont 1 800 en France. Un signe de plus de la fragilité de la filière du meuble, après le démantèlement en 2014 du groupe Mobilier européen (Fly, Atlas et Crozatier).

 

Les dirigeants de Cauval avaient tout préparé pour se déclarer en cessation de paiements dès lundi 2 mars. « C’est ce qu’ils nous avaient annoncé en comité d’entreprise », indique Moustapha Mamouri, délégué syndical CGT à Bar-sur-Aube. Les syndicats ont alors immédiatement appelé les responsables politiques à la rescousse. Dans l’Aube, deux manifestations ont eu lieu en deux jours. Bercy s’est mobilisé.

 

Si bien que, dans le courant de la semaine dernière, le projet a été suspendu, le temps d’explorer une dernière solution : une médiation entre Cauval et But, son deuxième grand client. Le grave conflit entre les deux groupes est la cause immédiate des difficultés actuelles, selon Cauval. Un accord de paix pourrait éviter la faillite.

 

Un conflit noué il y a plusieurs années

 

Les deux groupes se retrouveront mardi matin 3 mars rue de Richelieu, à Paris, dans les bureaux de la médiation interentreprises. Dans 80 % des cas, les médiations débouchent sur des accords. Mais les litiges sont souvent pris plus en amont. Cette fois-ci, il faudra démêler dans l’urgence un conflit complexe, noué apparemment il y a plusieurs années. « Dans ce genre de cas, il est essentiel de desserrer la contrainte de temps, pour ne pas négocier sous une énorme pression », glisse un habitué des problèmes de ce type. Or, en l’occurrence, chaque heure qui s’écoule compte. Vendredi 27 février, Cauval a annoncé à ses salariés qu’ils ne recevraient, dans l’immédiat, que la moitié de leur paie de février. La trésorerie est à sec.

 

Fondé au début des années 1990 par l’homme d’affaires Gilbert Wahnich et son avocat Gilles Silberman, deux « mousquetaires » qui avaient fait leurs armes grâce au Crédit lyonnais et à sa filiale Altus, Cauval a d’abord connu des heures glorieuses, en réunissant dans le même portefeuille plusieurs marques fameuses. Depuis plusieurs années, cependant, l’entreprise est en permanence à court d’argent, et les pouvoirs publics redoutent le pire, tout en ayant du mal à y voir clair dans l’écheveau des sociétés qui forment le groupe.

 

En 2008, la situation devient si tendue que Cauval est placé en procédure de sauvegarde. La faute à la crise financière qui bloque le renouvellement des crédits. Mais aussi à la difficulté de produire en France des articles parfois peu chers, et à la pression de la grande distribution, toute puissante dans ce secteur.

 

Le marché le mieux orienté du meuble : la literie

 

En 2010, les mesures prises semblent porter leurs fruits, et Cauval sort de la sauvegarde. Il paye ses créanciers en temps et en heure. Mais l’année 2011 se trouve compliquée par un conflit avec le premier client du groupe, Conforama. Et en octobre 2012, Cauval dépose le bilan de sa filiale spécialisée dans les canapés d’entrée de gamme, qu’il n’arrive pas à sortir du rouge. L’entreprise se concentre alors essentiellement sur la literie, sa branche maîtresse.

 

Plutôt un bon choix, a priori : Cauval est le leader européen du métier, et la literie est le marché le mieux orienté du meuble.

 

Le groupe de MM. Wahnich et Silberman n’arrive pas à s’en sortir pour autant, et peine à payer tant l’URSSAF que certains fournisseurs. C’est semble-t-il la raison du litige avec But. « Depuis des années, Cauval manque de trésorerie et n’arrive pas à produire ce qu’il doit nous livrer, explique Frank Maassen, le patron de But. Cela se traduit par des retards de livraison, et nous cause de gros soucis. »

 

« Une campagne de déstabilisation »

 

M. Silberman a une autre vision des faits. Pour lui, But n’est pas la victime, mais le coupable. « Ces dernières années, Cauval s’est profondément restructuré, explique-t-il. Nous avons changé de métier, et l’effectif a diminué de plus de 3 500 personnes. Un accord a été trouvé avec les pouvoirs publics sur nos dettes fiscales et sociales. Nous avons de meilleurs chiffres que le marché. Tous les voyants étaient donc au vert, quand nous avons découvert en décembre le problème avec But. »

 

Selon lui, But a brutalement baissé ses commandes auprès de Cauval et entamé une « campagne de déstabilisation » pour « acculer le groupe à la faillite en vue de récupérer l’entreprise ou même simplement ses marques à l’encan, à la barre du tribunal », a-t-il expliqué à Mediapart. Des manœuvres violemment démenties par But. « Nous sommes prêts à continuer avec Cauval, nous ne les boycottons pas et ne voulons pas les racheter, assure son directeur. Mais nous ne sommes pas responsables de leurs difficultés de trésorerie. Tout ce que nous voulons, c’est être livrés en temps et en heure. A eux de résoudre leurs problèmes ! » Le médiateur parviendra-t-il à réconcilier les points de vue ? Réponse dans les prochains jours.

 


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/02/le-sort-de-cauval-le-leader-francais-du-meuble-suspendu-a-une-mediation_4585753_3234.html#jOQUtEC411KJdZ5L.99

 

 

 

 

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