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07/02/2015

Le "retraité", un être fiscal ou un acteur de la "silver économie"...

Après la population des actifs, celle des retraités (12 millions de plus de 65 ans) devient par sa taille un enjeu politique !

Retraités au boulot.jpg

La "Gauche" aurait aujourd'hui renoncé définitivement à l'égalité entre fonctionnaires et non-fonctionnaires ! L'inégalité des situations entre les deux catégories devient choquante et résulte de choix "macro-économiques, mal évalués depuis 2012.

La 4ème branche de la Sécurité sociale  de Sarkozy est enterrée discrètement, car difficile à financer  en France par une population active en voie de rétrécissement, alors qu'une autre catégorie, celle des chômeurs se développe à raison de près 200.000 têtes par an !

Aujourd'hui le Chef de l'Etat, après l'épisode "comique" de la taxe de 75%, voudrait "écrémer" les avantages familiaux en matière de retraite. Ce qui dévoile ici aussi les inégalités entre fonctionnaires et non-fonctionnaires ! Mission impossible, sans remettre en cause les avantages de la fonction publique !

La distribution de l'APA, actuellement par les départements, pourrait être confiée  aux Régions, selon les projets de la troisième loi de "décentralisation" en attente à l'Assemblée Nationale. Son montant global "explose", créant ici aussi des déficits financiers, qui risquent de se cumuler bientôt avec les déséquilibres des retraites AGIRC et ARRCO !

Les hébergements pour personne dépendante (EHPAD) ne sont plus assez nombreux pour satisfaire la demande des seniors, malgré leur envie de rester "à domicile" le plus longtemps possible. Au lieu d'insister sur les logements sociaux (loi SRU), il serait pertinent aujourd'hui d'encourager les bailleurs sociaux, les communes et Intercommunalités à construire ces hébergements, selon la loi du marché !

En respectant ainsi les choix des seniors et la diversité des revenus : de la maison de retraite communale à la résidence pour seniors...

Les "seniors", le deuxième pouvoir de vote en France !

 


 

Premières pistes explosives pour réformer les avantages familiaux des retraités

 

Le Figaro du 28 janvier 2015

 

 Guillaume Guichard

 

 

 

 

La majoration de pension de 10 % pour famille nombreuse pourrait être forfaitisée ou plafonnée. Il pourrait y avoir des perdants parmi les classes supérieures.

 

La majoration des avantages familiaux des retraités est un sujet tellement brûlant et complexe que le gouvernement avait préféré, lors de la réforme des retraites votée fin 2013, le remettre à plus tard. C'est tout juste si, à l'époque, mission avait été donnée à Bertrand Fragonard, président du Haut conseil à la famille, de rendre un rapport sur le sujet en 2015. Ce grand spécialiste de la Sécurité sociale a présenté les grandes lignes de sa réflexion, lors d'une réunion du Conseil d'orientation des retraites mercredi matin.

 

Ces pistes, même si elles ne sont pas encore finalisées, sont déjà potentiellement explosives. Si elles se transformaient en réforme concrètes, «il y aura des perdants parmi les classes supérieures», note un bon connaisseur du dossier. La première piste évoquée consisterait en effet à plafonner la majoration de pension servie aux parents à la retraite de trois enfants et qui s'élève à 10% de la pension dans le privé. Toutefois, si plafond il y a, a prévenu Bertrand Fragonard, il ne doit pas être trop bas. Il ne faudrait pas, a-t-il en effet justifié, que le gouvernement ne cède à la facilité en ponctionnant trop lourdement les ménages les plus aisés. «Le sujet est très sensible: dès qu'on touche à un paramètre, on touche à une population», approuve Serge Lavagna, «Monsieur Retraites» de la CFE-CGC, le syndicat des cadres.

 

L'autre solution étudiée, la «forfaitisation», pénaliserait moins les grosses retraites. Il s'agirait de transformer les 10 % de majoration en un montant moyen calculé à partir des pensions des deux conjoints. Cela aurait l'avantage de corriger un dispositif strictement proportionnel qui profite jusqu'à présent davantage aux hommes, car ils gagnent en moyenne de plus grosses retraites. Paradoxal, alors que ce sont surtout les femmes qui sacrifient une partie de leur carrière, donc de leur future pension, à la maternité. S'il présente des avantages, le calcul du forfait promet cependant de devenir un véritable casse-tête pour les couples remariés.

 

Les fonctionnaires favorisés

 

Réformer la majoration de pension est d'autant plus complexe que les règles sont différentes selon les régimes. Les professionnels libéraux, par exemple, n'en bénéficient pas. Bertrand Fragonard prépare donc une proposition visant à leur accorder une majoration. En revanche, les fonctionnaires sont clairement avantagés. En plus de la majoration de 10 % pour le troisième enfant, s'ajoute une autre de 5% par enfant supplémentaire. Il faudrait donc aligner les conditions. De quoi faire, là encore, des perdants. Bertrand Fragonard préconise donc une mise en œuvre progressive. En tout état de cause, les personnes déjà à la retraite ne seraient pas concernées.

 

Mais le gouvernement touchera-t-il vraiment à ce sujet sensible? «Pour lancer cette réforme lourde et chargée en émotion, prévient Patrick Poizat, en charge des retraites à la CFTC, il faut être sûr de soi et solide». Prudent, Bertrand Fragonard devrait présenter à Manuel Valls et à la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine un catalogue des scénarios possibles. Il rendra son travail mi-février.

 

 

 

Ehpad, la demande va exploser d’ici à 2030

 

Le Figaro du 2 février 2015

 

La pression pour obtenir une place en établissement d’hébergement pour personne âgée dépendante va s’accroître fortement.

 

Dr Nathalie Szapiro-Manoukian

 

GÉRONTOLOGIE On ne cesse de nous dire que l’on meurt à des âges de plus en plus élevés et c’est vrai. On nous dit aussi que les progrès médicaux profitent aux plus âgés et c’est encore vrai. « Mais ce que les médias oublient souvent de préciser, c’est que si l’espérance de vie explose, l’espérance de vie sans incapacité, elle, stagne. Les années de vie que l’on gagne ne sont pas identiques à celles de nos vingt ans, mais plutôt à celles de nos quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans ! Autrement dit, il y aura de plus en plus de gens très âgés et fragiles. Et cette période de fragilité est susceptible de basculer à tout moment vers une perte de l’autonomie. Or, lorsqu’il y a des troubles cognitifs à la clé, le choix se limite à partir vivre chez un enfant suffisamment disponible ou à rentrer dans une institution comme l’Ehpad », explique Jean-Marie Robine, gérontologue, démographe et directeur de recherche Inserm.

 

Y aura-t-il assez de places en Ehpad pour tout le monde ? Là est la question ! Aujourd’hui, la réponse est oui car « même si des listes d’attente existent, une même personne dépose souvent son dossier dans différents Ehpad. Quand elle trouve une place, cela fait donc autant de demandes en moins, ailleurs », estime Éric Dubois, directeur d’Ehpad en Côtes-d’Armor (Penvénan). Mais demain ? « Pour des raisons démographiques, le gros flot des nonagénaires dépendants est surtout attendu dans les années 2030. Cependant, un léger pic devrait déjà se faire sentir dès 2019 », précise Jean-Marie Robine.

 

« Être dépendant n’impose pas systématiquement d’aller en Ehpad, tempère le Pr Gilles Berrut, gériatre et chef de service du pôle hospitalo-universitaire de gérontologie clinique de Nantes. Et d’ail­leurs, 80 % des Français souhaitent rester le plus longtemps possible à domicile, raison pour laquelle le secteur des aides à domicile a connu également une forte croissance. Toutefois, en cas d’altérations des fonctions cognitives (et donc du jugement) et de troubles du comportement, l’Ehpad représente souvent la solution la plus adéquate. »

 

Avis partagé par le Dr Jean-Luc Nicodeme, médecin coordinateur d’Ehpad dans les Côtes-d’Armor (secteur Tréguier-Penvénan) et gériatre (CH Tréguier) : « Ce sont vraiment les troubles des fonctions supérieures qui empêchent les personnes âgées de rester à domicile et qui les font venir chez nous car elles bénéficient alors de la présence du personnel, de jour comme de nuit. »

 

Réparties un peu partout sur le territoire, les Ehpad permettent en outre de jouer la carte de la proximité avec la famille : « la venue fréquente des proches et l’animation des maisons de retraite - une composante du traitement à part entière - contribuent à faire de ces établissements, des lieux de vie », insiste le Pr Berrut qui prône, par ailleurs, une meilleure collaboration entre hôpital et Ehpad pour mieux soigner les résidents malades.

 

« Au CHU de Rouen (comme dans d’autres CHU), nous avons passé une convention avec vingt-six Ehpad pour faciliter l’entrée directe des résidents dans notre service de gériatrie », explique le ­­­Pr Philippe Chassagne, chef du service de médecine interne gériatrique au CHU de Rouen. « Qu’il s’agisse d’une infection, d’une aggravation d’un état démentiel ou d’une maladie chronique qui décompense (trois motifs fréquents d’hospitalisation), pouvoir les envoyer directement dans un service de gériatrie sans passer par la case urgence, est une vraie avancée. Une fois soigné, le résident retourne dans son ­Ehpad : c’est le meilleur circuit possible ».

 

Malheureusement, tous les Ehpad n’ont pas ce type de con­vention et/ou ne jouent pas le jeu. Il y aurait donc des améliorations à apporter dans ce domaine. « Cela passe aussi par un nombre suffisant de soignants bien formés en Ehpad : or beaucoup de ces structures n’ont pas d’infirmier de nuit ou le week-end et lorsqu’ils sont appelés, les médecins traitants des résidents ne sont pas forcément disponibles rapidement. C’est vraiment un point noir qu’il va falloir améliorer dans les années à venir », insiste le Pr Chassagne.

 

Il n’y a pas que les infirmiers et les aides-soignants qui doivent être mieux formés et en nombre suffisant. « Nous attendons que l’actuel diplôme d’études spécialisées complémentaires de gériatrie, soit transformé en diplôme d’études spécialisées à part entière : la formation spécifique serait plus longue, plus poussée et donc mieux reconnue », poursuit le Pr Berrut. « Enfin, sachant que les demandes pour entrer en Ehpad risquent d’exploser, que tous les résidents n’auront pas les moyens de se payer une structure privée souvent plus onéreuse, il faut aussi se préoccuper d’accroître le parc des Ehpad publics, notamment dans les régions déjà saturées », conclut Jean-Marie Robine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Résidences seniors, un marché en pleine forme

 

 

 

Télégramme du  3 février 2015

 

 

 

Si la construction de logements se réduit comme peau de chagrin, le marché des résidences services seniors, lui, bondit, porté par le vieillissement de la population et promettant de corriger les erreurs du passé, tout en offrant une rentabilité attractive aux investisseurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Alors que les personnes âgées de 60 ans et plus, qui sont aujourd'hui 15,5 millions, seront 20 millions en 2030 en France, le gouvernement a annoncé vouloir faire de la « silver économie » (domotique, tourisme...), le secteur dédié au vieillissement, une vraie filière industrielle.

 

 

 

 Dans ce contexte, le marché de niche de la résidence services senior, à mi-chemin entre le maintien à domicile et la maison de retraite, promet confort, sécurité et convivialité aux personnes âgées autonomes. Promis à une forte croissance, il fait saliver un nombre croissant de promoteurs.

 

 

 

Parmi eux, on trouve Cogedim, qui a créé sa propre enseigne « Cogedim Club », Les Jardins d'Arcadie, dans laquelle Bouygues Immobilier a pris une participation à l'automne, Ovelia, dont Vinci Immobilier est devenu l'actionnaire majoritaire, ou encore Les Senioriales, filiale de Pierre et Vacances.

 

 

 

 Tous promettent des résidences « nouvelle génération », avec des offres de services à la carte. Car « les établissements construits dans les années 90 ont été fustigés pour leurs charges excessives », rappelle Clément Moreau, cofondateur du site Logement-seniors.com.

 

 

 

 Jusqu'à 3.000 euros

 

 

 

Le cadre légal autour de la facturation va d'ailleurs évoluer pour corriger les erreurs du passé. Le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, en cours d'examen au Parlement, prévoit que dans les futures résidences, les services non utilisés n'auront plus à être payés. « Beaucoup de résidences ont une tarification de base attractive sur le papier, mais ensuite tout est à la carte, même le changement d'une ampoule grillée », explique Yoann Joubert, P-DG du promoteur Realités, qui livrera fin 2016 son premier programme à Nantes. Les tarifs de location, abordables à première vue mais souvent bien plus élevés dans les faits, sont peu compatibles avec la moyenne mensuelle des pensions de retraite, environ 1.300 euros.

 

 

 

 Des promoteurs à la vision « court-termiste, ont développé l'activité d'exploitation de résidences pour booster leur promotion immobilière, or il y a conflit d'intérêts entre les deux. Ils ont promis des loyers qu'ils étaient incapables de tenir. Des résidents se sont retrouvés avec des factures de 3.000 euros par mois ! », poursuit Yoann Joubert. À Nantes, Realités, via sa filiale Heurus, ambitionne de « combler un trou d'offre » en proposant des logements permettant aux couples de poursuivre la vie commune lorsque l'un des deux est en perte d'autonomie.

 

 

 

 La rentabilité annuelle promise aux investisseurs est de 4,25 % pendant neuf ans. « Le marché n'est pas exponentiel comme certains ont voulu le croire, mais il existe », conclut-il.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/residences-seniors-un-marche-en-pleine-forme-03-02-2015-10513593.php

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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