22/01/2015
Les décisions d'un Ministre, de la justice prud'homale sont inefficaces !
Mory-Ducros, une fusion ratée, alors que les transports Mory étaient un leader des transports, il y a 20 ans !
Plusieurs redressements judiciaires, reprises à la barre, des plans sociaux recalés ont introduit dans cette entreprise une ambiance "peu propice" au travail sérieux. Ajouter des interventions "politiques" de circonstance (faire baisser le chômage...), le retour de salariés, exclus par les plans sociaux (en général des délégués syndicaux...), la reprise par des dirigeants ne connaissant pas la branche "transport", la rigidité des horaires de travail des chauffeurs routiers, la hausse continue des carburants (le tiers de charges d'une entreprise de transport), le non-renouvellement du parc de véhicules (gage de productivité), aucun chef d'entreprise ne peut réussir "un redressement" dans de telles conditions !
Small is beautiful...
Mory Ducros au bord de la faillite
Le Figaro du 21 janvier 2015
Arnaud Montebourg s’était démené pour obtenir la reprise partielle du transporteur il y a un an. Même réduit de moitié, le groupe est de nouveau à bout de souffle. 2 400 emplois en jeu.
Ivan Letessier Valérie Collet
Fin de trajet en vue pour Mory Global et ses 2 400 salariés. Quatorze mois seulement après le dépôt de bilan de Mory Ducros, onze mois après sa reprise partielle, assortie de la suppression de 2 800 postes et d’un changement de nom, le géant français de la messagerie est à nouveau au plus mal. Cette fois, il pourrait bien ne pas échapper à la liquidation judiciaire.
Les comptes de l’exercice clos fin décembre 2014 ne sont pas encore publiés, mais Mory Global devrait, selon nos informations, afficher une perte nette de 40 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 330 millions. Le groupe prévoit pour cette année une nouvelle perte de 10 à 20 millions d’euros. Une situation plus noire encore que celle prévue dans le plan de reprise début 2014.
Le dossier ultrasensible est de nouveau suivi de près par les services de Bercy et le cabinet du ministre de l’Économie depuis la fin de l’été. Grâce au soutien de Bercy, Mory Global n’est certes pas encore légalement obligé de déposer une déclaration de cessation des paiements au tribunal de Pontoise.
Mais cette situation n’est pas tenable à terme. « Il y a un déni de réalité de la part de nombreux acteurs du dossier, assure un bon connaisseur de l’entreprise. La société Mory Global n’est pas viable, elle va droit dans le mur. » Le dépôt de bilan n’est dès lors plus qu’une question de semaines, de mois tout au plus.
En fait, il y a bien longtemps que le transporteur peine à tenir la route. Bicentenaire, Mory a certes traversé et survécu à de nombreuses crises. Mais de fusion en restructuration, de redressement judiciaire en opération de sauvetage, elle s’est affaiblie. Ses propriétaires et dirigeants successifs n’ont pas su trouver le modèle économique qui lui permette de s’adapter.
En 1999, Mory fait partie des actifs du Crédit lyonnais que le consortium de réalisation (CDR) doit liquider. Alain Bréau, ancien directeur de cabinet de la SNCF et directeur général du groupe Sceta, reprend l’entreprise en s’associant à des fonds. À cette époque, le dirigeant imagine une introduction en Bourse. Mais les performances très en deçà de ses espérances le conduisent à envisager de vendre tout ou partie de Mory Group, dont l’activité est répartie entre le transport routier domestique (50 %), l’international (25 %) et la logistique (25 %). En 2008, malgré les dénégations du PDG sur la santé de Mory, un mandataire est nommé pour trouver des solutions pour sa survie.
Actionnaires ambitieux
Dès lors, Bercy met Mory sous perfusion. Cela n’empêchera pas la descente aux enfers de s’accélérer. À l’époque, le groupe Mory compte 7 000 salariés et réalise plus de 800 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Une partie de poker menteur semble s’être jouée autour de la société. De chaque côté de la table, des financiers peu avisés, des dirigeants sans stratégie et des gouvernements soucieux de ne pas être éclaboussés par un bain de sang social. Pourtant, les sociétés d’investissement Caravelle puis Arcole Industries débordaient d’ambition pour cette entreprise de transport. Lorsque Caravelle, propriétaire de Ducros, une autre entreprise de transport, rachète en 2011 Mory, déjà en redressement judiciaire, pour former un géant des transports, elle supprime 800 emplois et se recentre sur la messagerie, ce transport de colis organisé en réseau grâce à un maillage régional.
Son plan ? Atteindre une taille critique dans la messagerie. Les autres activités de Mory, comme la logistique et le transport international, sont revendues à d’autres groupes. Mais le transport express s’effondre, et Mory Ducros replonge. Deux ans plus tard, l’entreprise de 5 000 salariés se retrouve à nouveau en redressement judiciaire.
Affaire d’État
Beaucoup craignent alors une liquidation judiciaire et le plus important plan social depuis Moulinex en 2001. Le dirigeant de l’époque confie alors au Figaro que Mory Ducros n’est pas viable en l’état. Selon lui, pour survivre, Mory Ducros doit sortir de l’activité de messagerie, qui représente 65 % du chiffre d’affaires…
Plus préoccupés de sauver le maximum d’emplois à court terme que d’assurer la viabilité de l’entreprise à long terme, pas moins de trois ministres se mobilisent alors, Arnaud Montebourg en tête. À ses côtés, Michel Sapin, ministre du Travail, et Frédéric Cuvillier, aux Transports.
Le dossier Mory Ducros devient une véritable affaire d’État. Une seule offre de reprise est proposée, celle d’Arcole Industries, l’actionnaire principal, qui propose de continuer l’aventure avec 3 000 salariés en moins, soit 1 900 personnes. Finalement, 2 800 personnes sont licenciées. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, avocat de profession, s’exclame : « C’est quand même une victoire ! », lorsque Arcole Industrie avait amélioré son offre de reprise d’une centaine d’emplois supplémentaires. Une victoire de très courte durée.
En juillet dernier, l’homologation du plan social par l’administration du Travail, qui avait conduit au licenciement des 2 800 salariés de Mory Ducros, a en effet été invalidée par le tribunal administratif. Une décision confirmée par la cour administrative d’appel de Versailles en octobre. Cela signifie qu’outre les indemnités de licenciement les salariés pourront réclamer légitimement des dommages et intérêts devant le conseil de prud’hommes…
Ces déboires, qui illustrent les nombreuses anomalies dans la gestion du dossier, n’ont pour la plupart pas d’impact sur les comptes de Mory Global, mais le groupe est tout de même obligé de réintégrer 211 salariés protégés (représentants du personnel). Or certains appartenaient à des agences Mory Ducros qui n’existent plus… Et sont donc depuis juillet chez eux, payer à ne rien faire.
La semaine passée, le ministère du Travail a confirmé que 82 des salariés ne pourront bénéficier du plan social initial. Pour eux, Mory Global devra donc engager un nouveau plan de départ. Une gageure qui risque de s’avérer très coûteuse.
Preuve qu’il ne croit pas dans la viabilité à moyen terme de l’entreprise, le tribunal de commerce de Pontoise a une nouvelle fois refusé, en fin de semaine passée, un programme de cession d’actifs qui aurait permis de faire rentrer dans les caisses 25 millions d’euros. Et notamment de financer le plan social pour les 82 salariés protégés. Les connaisseurs du dossier estiment sans doute que le fruit des ventes d’actifs sera plus utile, le moment venu, pour financer le remboursement des créanciers.
Morbihan, la société Fideli Course emploie 110 personnes
Ouest france du 20 février 2014
Restructuré et baptisé Park avenue, le site de l'ex-Saupiquet à Saint-Avé, près de Vannes accueille de nombreuses entreprises dont Fideli course, spécialisée dans la distribution de colis avec 110 personnes.
La société Fideli Course emploie 110
Fideli Course est la société qui emploie le plus de personnes, à Park Avenue. Cette société spécialisée dans la distribution de colis se trouvait déjà à Saint-Avé, zone de Kermelin. Créée en 1987, elle a été reprise par Stéphane Roussée en 2001. La société comptait alors 17 salariés. Aujourd'hui, Fideli Course emploie 110 personnes.
« En 2001, c'était le démarrage du e-commerce », rappelle Stéphane Roussée. Les ventes sur internet ont boosté l'activité. Il a pour clients des sociétés plus grandes qui, depuis Rennes ou Nantes, lui envoient leurs colis. Sa société les redistribue ensuite dans tout le Morbihan.
Il a ainsi pour clients Chronopost, TNT, ou encore UPS. Ça ne chôme pas dans l'immense hangar où les camionnettes effectuent des allers-retours chaque jour pour faire le plein des colis et sillonner les routes du département afin de les distribuer à leurs destinataires. Fideli Course fait aussi l'inverse, collectant des colis qui partent ensuite dans le monde entier.
4 500 colis par jour
Chaque jour, ce sont près de 4 500 colis qui sont traités. « Fin avril, nous serons sans doute à 6 000 colis par jour avec l'arrivée d'un nouveau client. »
Les horaires? Quasiment du 24 heures sur 24 et ce, sept jours sur sept. « À 3 h du matin, on traite la presse parisienne. On démarre par la manutention et préparation des piles de journaux et à 5 h, les tournées partent. On continue ensuite avec l'optique, à 5 h 30 du matin. Nous devrons en effet livrer les opticiens avant l'ouverture de leurs magasins. Quinze personnes travaillent sur ce poste particulier. »
La journée continue avec d'autres envois de colis pour diverses activités. « Nous travaillons essentiellement avec des professionnels mais nous aimerions développer le secteur des particuliers. »
Fideli Course compte 80 véhicules. « Nous avons notre propre mécanicien et une station de lavage. » Le chef d'entreprise s'est attaché à remplacer au fur et à mesure ses véhicules pour améliorer le confort des fauteuils. « Un conducteur livre entre 50 et 55 points par jour. Il monte et descend autant de fois de son véhicule. »
Déménager était indispensable pour le développement de l'activité. Le chef d'entreprise apprécie aussi la bonne ambiance sur le site et les échanges avec les autres sociétés présentes.
« À Kermelin, nous avions un bâtiment de 600 m2. Ici, nous avons 4000 m2 et cela permet de travailler à l'abri et dans de meilleures conditions. » Une chaîne mécanisée a été installée. Ce nouvel espace va répondre à ses perspectives de développement. Sa société embauchera dix nouvelles personnes d'ici fin juin.
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