19/01/2015
Tortkuduk, la vie est belle !
Uranium, quand tu nous tiens !
La "transition énergétique", cheval de bataille de notre Président actuel, ne prévoit pas pour l'instant la fermeture de Tortkuduk au Kazakhstan, ni d'Arlit au Niger...
Ces crus d'Uranium de par leurs qualités ne donnent pas un "jus" différent, pour alimenter les centrales nucléaires françaises... les visites de courtoisie de la suite gouvernementale n'en sont pas moins empressées. Au Kazakhstan, plus qu'au Niger, s'ajoutent les réserves de gaz, découvertes par un cartel pétrolier français, qui pourraient remplacer le gaz russe en difficulté...
Dans les parfums, les hauts et les bas des ventes sont très influencés par "l'égérie" de la marque, Lancôme ayant dépassé Dior en 2014 !
Dans l'Uranium, le Président Nazarbaîev est "bien placé" !
Tortkuduk, l’uranium du bout du monde
Le Figaro du 6 décembre 2014
Jacques-Olivier Martin
EN VISITE officielle au Kazakhstan, François Hollande n’ira pas à Tortkuduk, un ensemble de quelques bâtiments perdus au milieu de la steppe ! À quoi bon, la neige recouvre déjà les dunes et les petits arbres-buissons sont saisis par le givre. Depuis mi-novembre, le thermomètre oscille entre -10 °C et - 30 °C degrés. Pourtant, le chef de l’État serait surpris : dans ce lieu improbable et inhospitalier, il est connu de tous : son portrait, côte à côte avec celui du président kazakh Nazarbaïev, trône au cœur de la base vie où vivent 1 200 mineurs. Un hasard ? Pas tout à fait : Tortkuduk, plus grande mine d’uranium au monde, appartient à Katco, copropriété de Kazatomprom, champion local de l’atome civil, et du français Areva (51 % du capital).
Chaque année, ce site produit 4 000 tonnes du précieux minerai, soit 6 % de la production mondiale, dans un pays qui, à lui seul, en écoule le tiers. « Nous avons le tableau de Mendeleïev sous nos pieds », plaisante le chef de laboratoire de la mine, en référence au fameux classement des éléments chimiques de la planète. Une bonne façon de résumer l’incroyable richesse du Kazakhstan. À l’ouest, sur la mer Caspienne, avec le champ de Tengiz et celui de Kashagan, le pays dispose des dixièmes réserves de pétrole de la planète. L’or noir représente à lui seul 60 % des revenus de l’État.
Au sud, sur 2 000 kilomètres, le long de la chaîne du Kalatau, qui culmine à plus de 7 000 mètres, les mines se succèdent : charbon, fer, chrome, manganèse, zinc… tout est là. Le sous-sol contient aussi de nombreux métaux rares : tantale, cadmium ou encore tungstène. « Le secteur minier concentre 30 % des investissements, attire une main-d’œuvre qualifiée, très bien payée et prête à travailler dans des conditions difficiles », explique le consultant Piotr Beeforezoliv.
Il faut compter cinq heures de route depuis Shymkent, la grande ville du Sud, pour atteindre la plus grande mine du monde. La route s’arrête avec le site industriel. Étrange décor. Pas de camions, ni de pelleteuses. Au loin, on ne voit que des foreuses qui carottent les dunes pour installer des puits tous les cinquante mètres. On se prend aisément à penser qu’il s’agit d’un champ de pétrole. Sauf que ce n’est pas de l’huile qui sort de ces puits, mais un liquide transparent contenant une très faible quantité d’uranium.
L’extraction de ce minerai est une opération très compliquée. Contrairement à l’or par exemple, il n’existe pas de pépite. L’uranium est partout sur la planète, y compris dans l’eau de mer, mais en quantité infinitésimale. L’exploiter, c’est l’extraire de poches où la concentration est plus élevée que la moyenne, en injectant un mélange d’eau et d’acide sulfurique dans la roche pour dissoudre et fixer l’uranium, puis pomper le mélange. Cette technique, dite de lixiviation, peut se faire directement dans le sol, à 300 mètres de profondeur dans le cas de la mine de Tortkuduk, ou bien sur un site extérieur après avoir sorti la roche du sous-sol.
L’opération tient plus de la chimie que de la géologie. Dans les zones les plus concentrées en uranium, la quantité extraite reste faible, à peine 0,1 gramme par litre de liquide pompé à Tortkuduk. Tout l’art consiste à concentrer l’uranium au maximum.
Katco a investi un peu moins d’un demi-milliard d’euros pour l’exploitation. Le sol est ainsi couvert de centaines de puits d’injection de liquide et de pompage. Le débit est considérable, 6 000 m3 à l’heure, soit l’équivalent de deux piscines olympiques. Le mélange récupéré est acheminé dans une immense usine où l’on sépare et surtout concentre l’uranium avant de renvoyer le liquide dans le circuit. À la sortie, des fûts reçoivent une poudre noire, qui n’est autre que le minerai destiné à être enrichi pour alimenter les centrales nucléaires de la planète.
La quasi-totalité de la production de Katco rejoint une gare au milieu de nulle part, où seuls quelques troupeaux de chameaux regardent partir des trains qui empruntent toujours les anciennes routes de la soie. Le plus souvent vers la Chine. D’autres convois partent à l’ouest, vers les usines d’enrichissement d’Areva.
Parfums, la guerre des égéries
LE MONDE ECONOMIE du 17 janvier 2015
Le classement des parfums les plus vendus dans l’année est attendu avec fébrilité dans les groupes de cosmétiques. Il est souvent corrélé aux égéries que les marques choisissent pour défendre leurs fragrances, sur papier glacé, petit ou grand écran. Et ce moyennant des contrats toujours plus astronomiques.
En 2014, selon l’institut NPD, La Vie est belle, de Lancôme (L’Oréal), est arrivé en tête des ventes en France, en réalisant 66,9 millions d’euros de ventes et s’octroyant 5,3 % des parts de marché. Ce parfum, « porté » par le sourire radieux de l’actrice hollywoodienne Julia Roberts, a réussi à détrôner J’adore, de Dior (59,8 millions d’euros de ventes), pour qui Charlize Theron traverse, d’un pas décidé, en fourreau doré, la galerie des Glaces de Versailles.
La Petite Robe noire, de Guerlain (LVHM), arrive en troisième place sur le podium, suivie par Coco Mademoiselle (Chanel), incarnée par Keira Knightley, tandis que l’historique N° 5 (Chanel), créé en 1921, descend à la cinquième place, malgré les services onéreux de la mannequin brésilienne Gisele Bündchen.
Chez les hommes, fait exceptionnel, une eau de toilette lancée en 2014 prend la tête des ventes dans l’Hexagone. Invictus, de Paco Rabanne – défendu par le rugbyman australien Nick Youngquest –, s’impose devant le désormais très classique Terre d’Hermès. One Million, (toujours Paco Rabanne) occupe la troisième place devant Bleu, de Chanel – vanté par Gaspard Ulliel –, puis Eau sauvage (Dior).
Les marques en usent et en abusent
Les grands noms du luxe ont plutôt tendance à remplacer fréquemment les visages qui les incarnent. « Les marques usent et abusent d’égéries en tout genre », qu’il s’agisse de top-modèles, d’acteurs, de chanteurs, de célébrités confirmées ou de célébrités d’un jour, constate une étude menée par l’agence de communication BBDO Beau.
L’exemple de Dior et de Charlize Theron, qui travaille pour la marque depuis onze ans, reste un cas assez isolé. Les contrats dans cette maison sont signés pour trois ou cinq ans, et les égéries sont placées sous contrat d’exclusivité. C’est le cas de Natalie Portman pour Miss Dior depuis cinq ans, ou du jeune acteur britannique Robert Pattinson depuis quatre ans chez Dior Homme.
Yves Saint Laurent a utilisé dix-sept égéries depuis 2011, Chanel quinze et Dior une douzaine
En incluant la mode et les parfums, Yves Saint Laurent a utilisé dix-sept égéries depuis 2011, Chanel quinze et Dior une douzaine, recense l’auteur de l’étude, Marie-Pierre Benitah, vice-présidente de CLM, en charge de BBDO Beau. Depuis sa première pose pour Calvin Klein en 1992, Kate Moss a prêté son visage au moins à vingt-sept marques, dont la quasi-totalité du spectre des marques de luxe : Dior, Burberry, Chanel, Gucci, Yves Saint Laurent…
La compétition est telle entre marques que cette valse des égéries conduit à des « surenchères » et à des « répercussions financières toujours plus rocambolesques », assure l’étude de BBDO. « Dans le parfum, les marques se battent pour obtenir ces égéries », explique son auteure. Les célébrités et leurs agents en profitent pour se vendre aux plus offrants.
« Désacralisation »
Mais, dans ce domaine, les marques de parfums sont aussi réticentes à communiquer le montant des contrats conclus avec ces fameuses célébrités qu’à donner des indications sur la formule de leurs fragrances. Ces informations sont strictement verrouillées. Le cachet de la mannequin brésilienne Gisele Bündchen, qui figure dans le film Chanel N° 5, « dépasse les 4 millions d’euros », croit savoir Marie-Pierre Benitah, qui dirige BBDO Beau, qui accompagne les marques de luxe.
Ces cachets sont en fait comptabilisés dans les dépenses publicitaires : celles-ci ont atteint par exemple 6,39 milliards d’euros, ou 30 % du chiffre d’affaires total de L’Oréal en 2013 ; 3,3 milliards d’euros, soit 11,4 % des ventes chez LVMH ; ou encore 796 millions d’euros, soit 14,2 % des ventes de Chanel (Le Monde du 27 décembre 2014).
Les changements fréquents des visages chargés de porter l’image d’une marque ou d’un produit ne sont toutefois pas sans risque pour les groupes de luxe. L’étude BBDO souligne « les dangers de désacralisation au fur et à mesure qu’elles démultiplient leurs incarnations ».
Contre-exemples absolus mais très rares, La Petite Robe noire ou encore les parfums Hermès se vendent comme des petits pains sans faire appel à une égérie. Preuve qu’il existe des consommateurs insensibles à ce type de technique publicitaire.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/17/parfums-la-guerre-des-egeries_4558247_3234.html#XZ9mE6ZfY3zCE4oU.99
Commentaires
Pourrais-tu nous mettre au parfum de la concentration des richesses dans le monde dont il est question dans "Le Monde" et même dans ton cher "Les Echos"?
Parles en à Charlize Theron et compagnie!
Écrit par : JPD | 19/01/2015
Cette question sera traitée plus tard ! Il faut en effet absorber intelligemment le "Capitalisme au 21ème siècle" de Picketty,le "Suicide français" de Zemmour et "Soummission" de Houellebeck...
La concentration des richesses est la "tarte à la crème" des journalistes, qui ne lisent que les résumés des ouvrages qu'ils citent !
Cette théorie, non appuyée sur des chiffres universels, est l'inverse de celle de Karl Marx, qui évoquait la paupérisation croissante du capitalisme...
L'inflation, les régressions dues aux guerres compliquent le travail statistique, ainsi que les modifications de l'imposition des revenus et des fortunes, en France par exemple...
Le 19ème siècle a apporté les théories de la concentration monopolistique, avec l'augmentation de la rente correspondante...
Ce qui est probable, aujourd'hui en France, c'est la paupérisation des campagnes par rapport aux villes et la concentration du pouvoir industriel et financier dans les mains, proches du pouvoir !
Le "socialisme" à la française devient un catalyseur malsain, en concentrant le pouvoir financier dans des mains peu expertes !
Écrit par : jeanbart | 19/01/2015
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