19/01/2015
Echalote, Centrale-Supélec, les prix suivent des trajets inverses...
Marier "Centrale" à "Supélec", est-ce une hybridation ?
Les Hollandais, nos cousins européens, ont inventé un oignon, qui ressemble à l'échalote, mais surtout, qui se sème... panique en Bretagne, où les producteurs d'échalote crient à la concurrence déloyale !
Centrale se marie avec Supélec et envisage des droits de scolarité de 2.570 euros en 2017 ! Par arrêté ministériel, les étudiants en cours de formation échappent à la hausse...
Bretons en détresse, Centraliens, qui rient...
La course à la vraie fausse échalote
LE MONDE ECONOMIE du 17 janvier 2015
La guerre de l’échalote est relancée. Une fois de plus, les Bretons sont à l’offensive. Avec un mot d’ordre : chasser l’intrus des rayons des supermarchés. Et inciter les consommateurs et les pouvoirs publics à soulever la tunique de l’échalote. Les curieux découvriront que se cache de plus en plus souvent sous des habits trompeurs un vulgaire oignon.
Vous pourrez toujours rétorquer, en tant qu’expert ès botanique, qu’oignon comme échalote appartiennent à la même famille, celle des Amaryllidaceae. Mais les amateurs de cuisine sont unanimes pour défendre sa spécificité. Qu’elle accompagne un onglet de bœuf, assaisonne une salade ou parfume une poêlée de champignons, cette plante condiment se distingue aisément.
Les paysans bretons, eux, ne s’en laissent pas conter. Même avec des mensurations allongées, un oignon reste un oignon. Et l’oignon déguisé en échalote est, pour eux, une histoire triste à pleurer. Ils ont fait partager leur courroux, mercredi 14 janvier, partant de Saint-Pol-de-Léon, de Cléder et de Kerlouan, dans le Finistère, pour former un cortège de 300 tracteurs et déverser 3 000 tonnes d’authentiques échalotes sur la RN12 près de Morlaix.
« Une concurrence déloyale »
L’instigatrice de cette opération coup de poing n’est autre que la puissante coopérative légumière bretonne Sica, qui avait déjà déversé artichauts, oignons et autres choux-fleurs sur le pavé breton en septembre 2014. Différence notable, aucune attaque de bâtiment public n’est cette fois à déplorer.
Les 500 producteurs français d’échalotes traditionnelles, dont plus de 300 en Bretagne, se battent depuis 2012, suite à la montée en puissance de ces variétés dites de semis en provenance de Hollande. C’est en effet au pays de la tulipe que l’oignon a été hybridé pour imiter l’échalote. Ils dénoncent « une concurrence déloyale ». « Un oignon se sème quand une échalote se plante. Soit une heure de travail par hectare d’un côté, contre cent vingt heures de l’autre », assène Hubert Le Nan, producteur à Plouescat et président de la section échalote.
La vraie-fausse échalote a séduit les céréaliers de la Beauce et sa production est passée de 4 000 à plus de 10 000 tonnes en trois ans. De quoi gonfler le volume total, qui est passé de 40 000 à 50 000 tonnes. Un trop-plein porté également par une conjoncture météo favorable aux cultures légumières. Résultat, les prix plongent inexorablement. « En novembre 2013, nous vendions notre kilo d’échalotes à 40 centimes d’euro le kilo. Le prix est tombé à moins de 10 centimes depuis mai 2014, loin de notre coût de revient », souligne M. Le Nan.
S’appuyant sur les résultats d’une étude menée par le Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences, sous l’égide du ministère de l’agriculture, les manifestants demandent le retrait des variétés incriminées. Ils veulent que ces hybrides soient rayés du catalogue de semences proposé par la Hollande et que le produit ne soit plus commercialisé en France sous le nom d’échalote.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/17/la-course-a-la-vraie-fausse-echalote_4558273_3234.html#G8yCYsCs8E1CRV5t.99
Grandes écoles, en se rapprochant de Supélec, Centrale fait bondir ses droits de scolarité
Les Echos du 5 janvier 2015
Les droits de scolarité de CentraleSupélec atteindront 2.570 euros à compter de 2017. Soit quatre fois plus que les 620 euros que paient aujourd’hui les étudiants de Centrale.
Le premier effet du rapprochement entre Centrale et Supélec, officialisé fin décembre , ne s’est pas fait attendre. Les droits de scolarité des nouveaux inscrits vont passer des 620 euros actuels à 2.570 euros d’ici à 2017. Ils commenceront à augmenter dès la prochaine rentrée universitaire, à hauteur de 1.850 euros. Avant de grimper à 2.200 euros à la rentrée 2016 puis à 2.570 euros l’année suivante. Les étudiants actuellement en cours de formation échappent à la hausse, précise l’arrêté ministériel qui vient d’être publié au « Journal officiel ».
Dans un contexte de restriction budgétaire
Après les écoles des Mines et Télécom, la hausse des droits de scolarité dans cette école d’ingénieurs était attendue. Les frais de scolarité de Centrale Paris, école publique sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’élevaient à 620 euros à la rentrée 2014. Tandis que ceux de l’école privée sous co-tutelle (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et ministère du Redressement productif) Supélec pour obtenir le diplôme d’ingénieur étaient de 1.320 euros. Le rapprochement des deux écoles sous la forme d’un grand établissement dénommé CentraleSupélec, et « placé sous la tutelle conjointe du ministre chargé de l’Industrie et du ministre chargé de l’Enseignement supérieur », induit donc plus qu’un alignement sur les droits de scolarité les plus élevés.
Le quadruplement des droits de scolarité à l’horizon 2017 intervient dans un contexte de restriction budgétaire qui faisait dire à l’automne dernier au président de la conférence des grandes écoles (CGE) et directeur de l’Institut Mines-Télécom Philippe Jamet que la tendance haussière n’était « pas réversible » . L’Institut Mines-Télécom avait fait passer l’an dernier ses frais de scolarité de 900 à 1.850 euros.
Les commentaires sont fermés.