18/01/2015
La "France" administrée...
La fixation de la rémunération du livret A est décidée par l'Etat !
La France "économique" ne se livre "aux marchés", que lorsqu'elle y est contrainte !
Dans la semaine passée, l'Etat fédéral suisse a cessé d'intervenir contre le marché pour la fixation du franc suisse face à l'Euro : résultat, une appréciation de 15%, favorable aux expatriés français, qui travaillent en Suisse et vivent en France, défavorable aux emprunteurs, qui ont eu le malheur d'utiliser le rapport euro/franc suisse pour le calcul des intérêts (nombreuses communes étouffées par la toxicité...).
Pendant ce temps les "petits épargnants" se voient attribuer par un Etat, malade de dettes, un taux d'intérêt net de 1%...une rémunération "misérable", qui devrait pousser les épargnants français à mieux placer leurs capitaux !
L'immobilier est "plombé" par la taxation des plus-values, l'assurance-vie par une défiscalisation progressive, qui "maltraite" la rentabilité de ce placement !
Restent dans la corbeille la Bourse (notamment les prêts directs aux PME) ou les jeux de hasard... La France est devenue un pays de casinos !
La Suisse laisse le franc suisse s'envoler et provoque une onde de choc
Challenge.fr du 15 janvier 2015
Le pays a décidé d'abandonner le taux plancher fixé à 1,20 franc suisse pour 1 euro. Analyse des conséquences de cette décision pour l'économie helvétique et ses voisins européens.
La Suisse laisse s'envoler son franc et provoque un "jeudi noir" à la Bourse helvétique Arne Dedert/AP/SIPA
La Suisse est en pleine tempête. La Banque Nationale Suisse (BNS) a pris les marchés par surprise en annonçant jeudi 15 janvier l'abandon du taux plancher, déclenchant une montée en flèche du franc suisse et un "tsunami financier". Voici les questions que posent cette décision.
1. Qu'est-ce que le taux plancher ?
En septembre 2011, en pleine crise de l'euro, la banque centrale helvétique avait fixé un taux de change minimum à 1,20 franc suisse pour 1 euro afin de décourager les investisseurs de se retrancher derrière sa devise, une valeur refuge par excellence, alors que sa surévaluation avait lourdement impacté les entreprises exportatrices suisses.
"Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l'économie suisse de graves dommages", a expliqué la BNS dans un communiqué.
2. Pourquoi le taux plancher est-il supprimé?
Ces dernières semaines, cet axe central de sa politique monétaire a cependant été malmené par la chute de l'euro face au dollar, qui a entraîné par ricochet une dépréciation du franc suisse face au billet vert.
"Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu'il n'est plus justifié de maintenir le cours plancher", a-t-elle considéré.
L'an passé, le franc suisse s'était dangereusement rapproché du cours plancher alors que la BNS s'était retrouvée prise en étau entre la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui s'acheminait vers un assouplissement quantitatif, et celle de la Réserve fédérale américaine, qui s'orientait au contraire vers un relèvement des taux.
Lors d'une conférence de presse jeudi à Zurich au siège de la BNS, Thomas Jordan, son directeur général, a déclaré que compte tenu de l'évolution de la situation dans les principales zones monétaires "s'accrocher au taux plancher n'avait plus de sens à long terme", estimant qu'il s'agissait du "bon moment" pour y renoncer.
Selon François Chevallier , responsable de la stratégie à la Banque Leonardo, contacté par Challenges.fr, cette décision "traduit une anticipation par la Suisse d'un programme de Quantitative easing (QE) que devrait annoncer la Banque centrale européenne la semaine prochaine. Si la suisse supprime ce taux plancher c'est qu'elle a des informations sur un rachat massif des dettes souveraines par la BCE. Le QE libère de l'argent pour d'autres placements. Par cette décision, la BNS veut clairement dissuader les gens de placer leur argent sur du franc suisse. C'est une mesure de protection".
Dans la foulée la BNS a d'ailleurs annoncé qu'elle abaissait à nouveau son taux d'intérêt, à -0,75% (taux de dépôt négatif) afin de réduire l'attrait du franc suisse.
3. Quelles conséquences pour la Suisse ?
Cette décision a pris les investisseurs par surprise, déclenchant une véritable choc sur les marchés. "Le marché ne l'avait clairement pas vu venir", a réagi Andreas Ruhlmann, analyste chez IG Bank, évoquant un changement "drastique" de politique monétaire.
Le franc suisse est remonté en flèche face à l'euro, la parité se situant à 1,05, soit un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis plus de trois ans.
La Bourse suisse a quant à elle immédiatement dégringolé. A 14h00 locales (13h00 GMT), la Bourse suisse perdait -9,34% avec un indice SMI des 20 valeurs vedettes affichant 8.339,11 points. Les plus fortes baisses sont affichées par les valeurs du luxe, telles que Swatch (Breguet, Longines, Tissot) ou Richemont (Cartier, Van Cleef....), dont les produits s'arrachent à l'étranger. L'indice SMI a finalement clôturé en baisse de 8,67% après avoir perdu jusqu'à plus de 12% en séance.
"Il s'agit d'un mini krach. La crédibilité de la BNS est entamée", a jugé Christopher Dembik, Economiste chez Saxo Banque.
Livret A , Bercy décide de maintenir le taux de rémunération à 1 %
Les Echos du 16 janvier 2015
Le gouverneur de la Banque de France avait proposé d'abaisser le taux du Livret A de 1 % à 0,75 %.
Le gouvernement n'a pas voulu franchir le pas.
Le suspens aura à peine duré un jour. Bercy a en effet annoncé jeudi soir sa décision de maintenir le taux du Livret A à 1 %. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait pourtant préconisé d'abaisser la rémunération du placement à 0,75 %, compte tenu du niveau plancher de l'inflation de 0,1 %. Selon lui, c'était un moindre mal, alors qu'une application stricte de la formule aboutirait à un taux de rémunération de 0,25 %. « Economiquement, je devrais proposer un peu plus bas, 0,5 % sans aller jusqu'à 0,25 %, mais je veux tenir compte de la psychologie des épargnants. Donc je pense qu'il faut faire un mouvement d'une ampleur relativement limitée » , avait ainsi argumenté Christian Noyer sur Europe 1 jeudi matin.
Mais la décision revient à l'exécutif car si le gouverneur propose, le gouvernement dispose. De toute évidence, l'exécutif n'a pas osé franchir le seuil symbolique des 1 %. Selon nos informations,le président de la République ne voulait pas entendre parler d'un abaissement du taux en deça de 1 % alors même que depuis la création de ce produit en 1818 sa rémunération n'a jamais été inférieure à ce niveau.
La rémunération du PEL à 2 % au 1er février
Toutefois, en contrepartie de ce coup de pouce au pouvoir d'achat des Français Bercy a annoncé hier soir dans un communiqué avoir décidé de baisser la rémunération du plan d'épargne logement (PEL) pour les ceux ouverts à compter du 1er février. Celle-ci sera de 2%, alors qu'elle se situe pour un compte ouvert actuellement à 2,5%.En revanche, ces nouveaux PEL bénéficieront d'un taux d'intérêt plafond plus attractif pour les épargnants choisissant d'emprunter dans ce cadre puisqu'il se situera à 3,2 %, contre 4,2 % pour un plan d'épargne logement ouvert actuellement. « Ces nouvelles règles permettront de conforter le positionnement du PEL comme outil de la politique du logement et du soutien public à l'accession à la propriété. Elles s'appliqueront aux nouveaux PEL et ne concernent donc pas le stock de PEL existant », a précisé Bercy qui donne ainsi un gage au gouverneur de la banque de France pour compenser le désavoeu qui lui est fait.
Le placement reste attractif
En janvier dernier, l'exécutif avait pris ses distances par rapport à l'impératif de transmission de la politique monétaire de la BCE, invoqué par Christian Noyer via une baisse du taux à 1 %. Pour favoriser les épargnants, Pierre Moscovici alors ministre de l'Economie, avait annoncé le maintien du taux du Livret A à 1,25 %. Mais aujourd'hui, pour l'exécutif, qui avait déjà accepté de franchir un cap en perçant le plancher des 1,25 % en janvier dernier, il n'était pas question de faire plus. Même si la rémunération reste très attractive à 1 %, les épargnants se concentrent surtout sur le taux affiché du placement. En témoigne l'importance des retraits constatés en 2014 par la Caisse des Dépôts qui centralise la majorité des dépôts : 6,23 milliards d'euros ont ainsi été retirés sur onze mois.
Il reste que cette décision rapportera peu à l'épargnant Ainsi, fin 2013, un Livret A contenait en moyenne 4.063 euros. Avec un taux de 1%, un tel livret rapporte en année pleine 40,63 euros. A 0,75%, ce gain serait passé à 30,47 euros, soit une différence de 10,16 euros.
Par ailleurs, le taux de rémunération du Livret A détermine le coût des prêts fait au logement social. Son maintien au-dessus de l'inflation est une mauvaise nouvelle pour le secteur. Un taux plus bas permettrait à la Caisse des Dépôts, qui centralise 65 % de l'épargne du Livret A, d'octroyer des prêts moins onéreux, aux organismes HLM par exemple.
À noter
Pour un Livret A moyen qui contient 4.063 euros, les épargnants perdraient moins de 1 euro par mois si le taux devait baisser à 0,75 %.
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