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20/11/2014

Plus vert que vert !

Gaz de France (Suez) gagne le prix de cette catégorie du "développement durable"...

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Areva va mal.jpg

Dans une conjoncture tourmentée du marché de l'énergie, Gaz de France n'a plus de boussole ! Convaincue, comme beaucoup de pays européen, la France a tout misé sur l'importation de gaz "russe" (30%), qui se révèle une source d'approvisionnement compromise à court terme... Depuis la fin des gisements de Lacq, le gaz est "importé" ! Les achats pèsent donc sur la balance commerciale de la France et l'indexation sur les cours du pétrole de son prix le rend de moins en moins compétitif par rapport à l'électricité nucléaire !

Las, Areva, une "production française" à la Montebourg, étale ses déboires en Finlande et à Flamanville et risque de livrer des réacteurs au double du prix, conclu à l'origine...une opération, qui échappe aux calculs d'EDF sur la baisse du kWh "nucléaire"... sans compter sur les incidences financières de cette mauvaise affaire sur le budget de l'Etat pour renflouer Areva, champion des pertes "made in France" !

Ce qui explique pourquoi les chinois aujourd'hui préfèrent la technologie américaine, vendue par les Japonais, à celle de notre pays...

Les pressions des Verts sur la sécurité des centrales ne sont pas étrangères sur cette montée des prix et des retards... alors que la filière "nucléaire", totalement "décarbonnée", est préférable à celle du gaz !

Restent la filière "éolienne", la filière "hydrolienne" et la filière "photovoltaïque"...


Shell, GDF Suez et Samsung, cancres du développement durable
Blog du Monde du 18 novembre 2014
Audrey Garric

En vitrine, elles tiennent un discours vertueux sur le développement durable. Mais en coulisses, elles adoptent des comportements et des pratiques néfastes pour l'environnement et les droits sociaux. Elles, ce sont les entreprises Shell, GDF Suez et Samsung. Elles ne sont pas les seules — loin s'en faut — mais les pires, aux yeux de 61 000 internautes qui ont voté à l'occasion des prix Pinocchio du développement durable.

Mardi 18 novembre, les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires et le Centre de recherche et d'information pour le développement (CRID), leur ont décerné cette anti-récompense qui épingle, pour la 7e année, les plus gros mensonges et les plus graves omissions des groupes en la matière.
Comme chaque année, les prix sont répartis en trois catégories.

La première, "Une pour tous, tous pour moi", qui concerne l'appropriation ou la destruction des ressources naturelles, a été remportée par Shell, avec 43 % des votes. En cause : la multiplication des projets de gaz de schiste du pétrolier anglo-néerlandais dans le monde, sauf aux Pays-Bas, son pays d'origine, soumis à un moratoire sur la fracturation hydraulique – la seule technique disponible pour extraire les hydrocarbures non conventionnels.

"En Argentine, plus de 550 puits de pétrole et gaz non conventionnels ont déjà été forés. En raison d'un vide juridique, les permis sont donnés, dans le bassin de Vaca Muerta, en Patagonie, sur des terres agricoles et à proximité ou même à l'intérieur d'une aire naturelle protégée", regrette Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre, qui a réalisé une enquête sur place suivie d'un rapport publié en mai.

Shell, qui dispose de cinq concessions qui s'étendent sur 1 000 km2, n'est pas la seule entreprise à convoiter les immenses réserves argentines de gaz de schiste – les deuxièmes plus vastes au monde, avec 23 000 milliards de m3, selon l'agence américaine d'information de l'énergie. L'opérateur historique YPF, Chevron, Total, ExxonMobil, Petrobras et Wintershall (filiale de BASF) participent également de cette ruée vers le schiste argentin. "Mais Shell possède aussi des concessions aux Etats-Unis, en Turquie, en Chine, en Afrique du Sud ou encore en Ukraine, où les eaux de fracturation toxiques sont stockées dans des bassins à ciel ouvert, explique Julie Renaud. Partout, ce sont les mêmes problèmes : opacité financière, atteinte aux droits des populations, risques pour l’environnement." "Nous opérons avec des principes de sécurité et de responsabilité, quelle que soit la région du monde", se contente de répondre Shell France, interrogé par Le Monde.

Dans la catégorie "Plus vert que vert", qui concerne le greenwashing, c'est-à-dire l'usage abusif d'arguments environnementaux dans la publicité et le marketing, c'est GDF Suez qui remporte la mise (avec 42 % des votes). En mai, le groupe énergétique français avait annoncé avoir émis la plus importante "obligation verte" jamais réalisée par une entreprise privée, récoltant 2,5 milliards d'euros auprès d'investisseurs privés pour financer des projets énergétiques propres.

"Il n'y a pas de transparence, dénonce Juliette Renaud. Aucun critère social et environnemental clair n'est associé à ces obligations et l'entreprise n'a pas publié la liste des projets financés. En outre, ce 'green bond' n’empêche en rien GDF Suez de continuer à investir massivement dans les énergies fossiles : le groupe construit ou projette de construire de nouvelles centrales au charbon en Europe et en Afrique du Sud."

Une accusation que récuse GDF Suez, qui affirme avoir émis ce "green bond" dans une perspective "de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique". "Cette émission a été développée avec l’agence de notation extra financière Vigéo qui garantit la transparence du processus, notamment sur les critères d’éligibilité des projets, dont la liste sera rendue publique à la fin du premier trimestre 2015", indique le service de communication du groupe. Et de préciser : "Sur les 7 500 MW du groupe actuellement en construction dans le monde, 80 % sont à faible émission de CO2, dont 50 % renouvelables."

Dernière lauréate, l'entreprise coréenne Samsung a décroché, avec 40 % des votes, le prix "Mains sales, poches pleines", pour les conditions de travail "indignes" dans les usines qui fabriquent ses produits en Chine : heures de travail excessives, salaires de misère, travail des enfants, etc. "Malgré des enquêtes et interpellations répétées de la société civile, et le dépôt d'une plainte en France en février 2013, suivie de l'ouverture d'une enquête préliminaire, ce leader de la high tech s'entête à nier ces accusations", regrette l'ONG. Interrogé par Le Monde, Samsung a répondu "avoir une politique de tolérance zéro concernant le travail des enfants".

Une assertion régulièrement contredite par des enquêtes d'ONG, telles que China Labor Watch, et de médias, notamment l'émission de France 2 Cash Investigation "Les secrets inavouables de nos téléphones portables", diffusée le 4 novembre.

Quant aux prix Pinocchio, les ONG veulent croire qu’ils contribuent à modifier les pratiques des entreprises. "En mettant un coup de projecteur sur les violations des droits de l'homme ou de l'environnement, on fait pression sur les entreprises, via leur réputation, explique Juliette Renaud, qui se félicite de l'augmentation du nombre de votes des internautes au fur et à mesure des éditions de l'anti-cérémonie. Parfois les entreprises nominées reculent, comme Sime Darby et son projet d'usine d'huile de palme dans le sud de la France."


Nucléaire, Areva s’enfonce dans la crise, son titre plonge en Bourse
Les Echos du 18 novembre 2014
Veronique Le Billon

Le groupe français a annoncé ce mardi la révision de ses objectifs 2015 et 2016. EDF va se retrouver, qu’il le veuille ou non, en première ligne. Le titre Areva plongeait mercredi à la Bourse de Paris.

La situation s’aggrave chez Areva. Mardi, le groupe a annoncé qu’il ne tiendrait pas ses objectifs 2015 et 2016, confirmant des informations des « Echos », qui ont d’ailleurs conduit à la suspension de la cotation du titre dans l’après-midi. Le groupe, qui enregistre des pertes depuis 2011, s’achemine vers une lourde perte nette 2014 – il a déjà perdu 694 millions d’euros au premier semestre. Et il avait déjà révisé ses objectifs cet été. Areva, qui publiera ses nouveaux objectifs lors des résultats annuels 2014, en février, invoque notamment « l’atonie persistante du marché des services à la base installée, y compris en France » et « la révision des hypothèses de calendrier de lancement de nouvelles constructions de réacteurs ».

Cette annonce s’est doublée de la publication par EDF, dans la foulée, d’un communiqué annonçant le report à 2017, au lieu de 2016, de la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche). Un retard que l’électricien impute très directement... à Areva. « Cette révision du planning résulte des difficultés rencontrées par Areva sur les livraisons d’équipements » et par « la mise en place de la réglementation des équipements sous pression nucléaires »., indique EDF.

Areva est désormais sous forte pression financière. Début octobre, pour parer à la menace d’une dégradation de sa notation par l’agence Standard & Poor’s, le conseil de surveillance a déjà annoncé une baisse des investissements de 200 millions d’euros sur la période 2015-2016, des cessions d’actifs à hauteur de 450 millions d’euros d’ici à fin 2016 et la préparation, « dans les meilleurs délais », d’une émission d’obligations hybrides. Mais, début novembre, le groupe n’a pas pu placer cette émission, invoquant de mauvaises conditions de marché. Elle s’élevait, selon nos informations, à quelques centaines de millions d’euros. Si Areva assure ne pas avoir de problème de liquidité à court terme, la perspective de la dégradation de sa notation – aujourd’hui BBB –, assortie d’une perspective négative depuis le mois dernier, se rapproche donc dangereusement. Contacté, S&P n’a pas souhaité commenté l’annonce d’Areva. Mais l’agence avait indiqué début novembre que l’absence de renforcement rapide des fonds propres ou de soutien de l’Etat pourrait la conduire à baisser la note du groupe, détenu directement ou indirectement par l’Etat à hauteur de 87 %, d’un cran.

La réaction de l’Etat
C’est bien la question de la réaction de l’Etat qui se pose désormais. Et EDF va se trouver, qu’il le veuille ou non, en première ligne. Le groupe ne souhaite pas une intégration verticale avec son fournisseur qui serait « haïe par les marchés et par les clients », estime-t-on dans l’entourage de l’électricien. Selon nos informations, EDF avait travaillé avec Areva, ces derniers mois, à un accord de coopération sur la conception et la commercialisation des nouveaux réacteurs, notamment pour rationaliser l’activité des ingénieries des deux groupes.

L’exécutif compte en tout cas lier davantage les deux futurs conseils d’administration. Alors que Philippe Varin, futur président d’Areva, figure sur la liste des futurs administrateurs d’EDF, Bercy souhaite qu’EDF et Areva aient au total trois administrateurs communs. L’option d’une augmentation de capital sera aussi forcément étudiée, même si Areva estimait ne pas en avoir besoin en l’absence d'une opération stratégique.Le conseil de surveillance d’Areva, qui devait se tenir en fin de semaine pour acter la liste des administrateurs qui seront proposés à l’assemblée générale, devrait être reporté à la semaine prochaine.
A l’ouverture de la Bourse de Paris mercredi, le titre Areva dévissait, perdant 18,91% à 9,787 euros .

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