19/11/2014
L'information économique n'est pas compréhensible...
Les "politiques sont les moins "crédibles" ! Seuls, 3% des français les consultent...
De Gauche ou de Droite, les politiques n'ont aucune pédagogie ! En économie, comme dans d'autres domaines, la présentation de projets et de nouvelles mesures est couverte par des appellations "absconses" : Pacte de responsabilité, Pacte de compétitivité... des termes, qui n'ont aucun rapport avec les mesures réelles présentées...
Le Premier Ministre, Manuel Valls, présente aujourd'hui la "prime d'activité" pour les travailleurs pauvres ! tout simplement le remplacement du RSA "Activité" et de la Prime pour l'emploi... un revenu "administré" d'un côté, de l'autre une "réduction d'impôt"...
L'incidence économique de ces deux mesures est de l'ordre de 4 milliards d'euros... elles sont versées selon des critères tellement complexes (2 ans de mise en route du RSA Activité...), que 40% des "redevables" ne font pas la démarche...
L'idée de base est d'encourager par le RSA Activité la "reprise du travail", sans pénaliser les revenus "administrés", la PPE étant, elle, considérée comme un crédit d'impôt !
Le mariage est déclaré "impossible par les économistes... les politiques, eux, s'en emparent pour en faire un élément de propagande auprès des "travailleurs pauvres" !
Mais comment ajuster la mesure selon le niveau de "pauvreté" ?
Selon les critères administratifs, le SMIC est l'élément de référence ! mais avant de proposer une valeur, encore faut-il pouvoir évaluer les "revenus réels" du redevable, pour y ajouter les "revenus administrés"...
Faut-il aider les vieux ? les jeunes de moins de 25 ans ?
Bref la Gauche est en train de "solidifier" le système des revenus "administrés", ce qui détruit inévitablement les "revenus libres" du marché du travail... Un résultat contraire au but recherché !
Pourquoi il est urgent de mieux expliquer l’économie
Les Echos du 17 novembre 2014
Jean-Marc Vittori
Trois Français sur cinq trouvent que l’information économique n’est pas compréhensible. La faute aux journalistes, aux économistes... et aux Français eux-mêmes. De cette incompréhension naît une terrible défiance.
Soudain ressurgit un souvenir ancien.
Un souvenir d’élève qui va à l’école en traînant des pieds parce qu’il sait qu’il va ramasser une sale note. C’était samedi matin, lors des Journées de l’économie (JECO) qui ont rassemblé des milliers de passionnés à Lyon, en allant assister à une session intitulée « Parle-t-on mal d’économie ? ». La vraie question étant « Parle-t-on mal d’économie… dans les médias ». C’est un jeune maître de conférences de l’université Lyon II, Martin Fournier, qui en est à l’origine. Ce spécialiste de l’évolution des revenus en Chine s’est interrogé un beau jour, en entendant les chaînes d’information répéter en boucle que « la Banque centrale européenne a réduit son taux directeur de 25 points de base. » Qu’est-ce que ça peut bien vouloir signifier ? Lui-même était bien en peine de le dire. Au sein de son laboratoire de recherche, le GATE (Groupe d’analyse théorique et économique), il a donc décidé de monter une enquête nationale , sous la forme d’un sondage, pour questionner le rapport des Français à l’information économique. Ses résultats méritent d’être connus.
D’abord, l’enquête confirme que l’économie intéresse les Français – c’est du moins ce que disent plus de la moitié d’entre eux. Selon un autre sondage commandé par la Banque de France, cet intérêt est croissant… mais trois Français sur cinq trouvent que l’information économique n’est pas compréhensible. La radio leur paraît particulièrement hermétique – Fournier n’est donc pas le seul. Quand on les questionne sur les intervenants les plus compréhensibles, ils mettent au premier rang les économistes (40%) puis les journalistes (33%), la société civile (19%) les banquiers (6%) et les politiques (3%). Sans surprise, ils préfèrent l’information de proximité (territoire, emploi, pouvoir d’achat) aux nouvelles sur la finance ou la macroéconomie qu’ils ont du mal à comprendre.
Cette information économique peu compréhensible a deux effets redoutables. Elle est décourageante : quand ils tombent sur des informations obscures , 44% des Français passent à autre chose. Même si le sujet est au cœur des choix politiques (en 2012, l’économie était le sujet du tiers des propositions de Nicolas Sarkozy et de la moitié de celles de François Hollande). Pire encore : cette incompréhension crée de la défiance, en particulier parmi les moins favorisés. 56% des sondés font peu ou pas confiance aux informations économiques diffusées dans les médias, et 58% remettent en question l’honnêteté de l’intervenant quand ils ne comprennent pas !
D’où vient cette mésintelligence ?
Il y a au moins trois explications : les journalistes, les économistes… et les Français. Commençons par les journalistes . Parmi ceux qui suivent l’économie, certains ignorent ses rouages de base. Faute d’avoir pu devenir journalistes politiques, sportifs ou culturels, ils se sont formés sur le tas avec plus ou moins de succès. D’autres, qui avaient un solide bagage, l’ont perdu en route en devenant des vedettes. Quant aux écoles, elles ont longtemps donné le primat aux techniques du métier – même si elles commencent à bouger. Les jeunes professionnels sont certes mieux formés. Mais hors de la presse spécialisée, les rédactions en chef ont rarement de l’appétit pour l’économie. Quand elles s’y intéressent, c’est souvent avec une lecture purement politique. Dernier point : dans la compétition numérique qui se renforce chaque jour, la plupart des médias font pour l’instant la course au flux d’informations (comme la baisse des taux de la BCE) sans chercher à la faire comprendre.
Deuxième explication, les économistes.
Beaucoup d’entre eux n’ont aucune envie de venir expliquer l’économie à un large public. Parce qu’ils travaillent dans le secteur public où ils sont soumis à un devoir de réserve (Trésor), parce qu’ils travaillent à l’université où la priorité absolue est de publier dans les revues pointues pour ne pas périr, parce qu’il est plus simple de s’adresser seulement à des « sachants ». Quelques autres ont tellement pris le goût des micros et des caméras qu’ils n’ont plus du tout le temps de faire de l’économie. Et puis leur discipline est un gigantesque chantier. Les grands modèles généraux d’explication du monde ont failli. Sur des questions essentielles comme l’effet du salaire minimum, de la rigueur budgétaire ou de l’ouverture des frontières, il est impossible de trouver le moindre consensus parmi eux. L’essor des travaux empiriques aboutit à des recommandations précises et souvent moins débattues, mais à chaque fois dans un contexte bien particulier. Difficile de faire de la pédagogie sur des débats sans fin !
Troisième explication, les Français eux-mêmes.
Car nous avons collectivement un rapport bien particulier à l’économie. L’Etat étant au cœur de la construction de l’identité française, nous nous méfions du marché. Le banquier Jean Peyrelevade décortique cette mécanique dans son dernier livre, Histoire d’une névrose, la France et son économie. La croissance par tête ayant été parmi les plus faibles des pays avancés depuis vingt ans, nous sommes parmi les plus pessimistes au monde sur l’avenir économique. A en croire la dernière étude du Pew Research Center , 17% des Français estiment que la situation économique va s’améliorer dans l’année à venir contrer 19% des Grecs, 25% des Italiens, 26% des Palestiniens et des Allemands, 35% des Américains, 36% des Pakistanais, 63% des Brésiliens, 80% des Chinois. Seuls les Japonais sont plus pessimistes. Mal expliquée, mal pilotée, l’économie est aussi mal vécue. Ce cercle vicieux est auto-entretenu. Pour le casser, il n’y a qu’une solution : formation et pédagogie. Retroussons-nous les manches.
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Travailleurs pauvres, une prime d’activité dès 2016 mais sans rallonge budgétaire
Les Echos du 18 novembre 2014
Solveig Godeluck
Manuel Valls présentera jeudi en conseil des ministres le dispositif qui remplacera la prime pour l’emploi et le RSA activité.
En quelques jours, tout s’est débloqué. La réforme impossible des aides aux travailleurs pauvres sur laquelle le gouvernement butait depuis deux ans se concrétise. Une semaine après avoir annoncé la suppression de la prime pour l’emploi (PPE), un crédit d’impôt pour les salariés aux faibles revenus, dans le budget rectificatif, le Premier ministre, Manuel Valls, doit annoncer jeudi en conseil des ministres les contours du nouveau dispositif.
A partir de janvier 2016, une « prime d’activité » va remplacer la PPE et le RSA activité. Les ménages seront éligibles en dessous d’un certain seuil de revenus proche du Smic mais pas encore arrêté. La prestation sera ensuite versée individuellement aux membres du foyer qui travaillent. La réforme se veut complémentaire de la baisse d’impôt sur le revenu, qui entrera en vigueur l’an prochain et qui cible les classes moyennes. « Les ménages les plus modestes, qui ne sont pas imposables, ne vont pas bénéficier de la baisse d’impôt, explique-t-on à Matignon. Il n’était pas question d’exclure ces salariés de l’effort pour l’amélioration du pouvoir d’achat». Nouveauté : les jeunes de moins de 25 ans qui n’étaient pas éligibles au RSA activité pourront prétendre à la « prime d’activité », dans des conditions qui restent encore à définir.
La prestation sera en outre simplifiée. Comme le demandait la Caisse nationale d’allocation familiale, gestionnaire du RSA activité et du futur dispositif, le calcul de la prestation sera figé tous les trois mois, alors qu’il évolue tous les mois aujourd’hui.
La réforme se fera à budget constant, c’est à dire en reprenant l’intégralité des crédits alloués au RSA activité (un peu moins de 2 milliards d’euros) ainsi que l’économie générée par la suppression de la PPE à compter de 2016 (1,9 milliard d’euros),soit au total un peu moins de 4 milliards d’euros par an. « La PPE était gelée depuis plusieurs années, son montant décroît de 200 millions par an, plaide Matignon. Cela ne sera a priori pas le cas pour la nouvelle prestation ». Le souhait initial de l’exécutif était pourtant d’augmenter le budget dédié.
La réforme va donc faire des perdants, comme l’ont montré les différents rapports parlementaires sur le sujet. L’exécutif assume ce choix : « Il y avait parmi les bénéficiaires de la PPE des ménages issus des classes moyennes, ceux-là ne percevront plus la prestation. Cela permettra de dégager des marges de manœuvre pour une redistribution au voisinage du SMIC ».
Reste que les défauts du RSA activité risquent de demeurer, comme le niveau très élevé du taux de non recours. Un grand nombre de gens y renoncent du fait de la lourdeur des formalités ou parce qu’ils pensent ne pas y avoir droit. Certains ménages pourraient en outre être rebutés par une prime de quelques euros seulement.
La suppression de la PPE sera votée cette année pour s’appliquer en 2016 car c’est un crédit d’impôt. Mais le reste de la réforme fera l’objet d’une concertation avec les parlementaires et les partenaires sociaux. « Il faut décider plus finement de la population éligible, décider des niveaux de revenus » , explique-t-on à Matignon. Le plancher sera-t-il fixé autour de 0,3 Smic ? Le plafond autour de 1,2 ou 1,3 Smic ? Quel sera le montant ? Quel mécanisme de lissage ? Nombre de questions restent en suspens. La nouvelle « prime d’activité » fera l’objet d’un texte de loi ad hoc l’année prochaine.
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Commission de régulation de l’énergie (CRE)
Publié sur Gouv.fr le 18 novembre 2014
Gaz : - 0,79 % en moyenne sur les tarifs réglementés de GDF Suez à compter du 1er décembre 2014
Publié le 18.11.2014 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Les tarifs réglementés du gaz naturel proposés par GDF Suez à compter du 1er décembre 2014 doivent baisser de 0,79 % en moyenne par rapport aux tarifs en vigueur au 1er novembre 2014. C’est ce qu’indique une délibération de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) en date du 13 novembre 2014.
Tarif Évolution de la facture
Base (cuisson) - 0,3 %
B0 (cuisson et eau chaude) - 0,5 %
B1 (chauffage) - 0,8 %
Les clients qui ont souscrit une offre de marché à prix libre, y compris chez GDF Suez, ne sont concernés ni par les baisses, ni par les hausses du tarif réglementé pendant la durée de leur contrat.
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