05/11/2014
Départementales en 2015 ?
En Morbihan, si l'on extrapole les résultats des élections municipales, le Conseil Général devrait rester à droite !
L'intégration du canton de Belle-Ile risque d'être contestée, Houat et Hoëdic en faisant partie depuis toujours ! L'arrivée de communes rurales supplémentaires diminue la pression des communes côtières dont les intérêts sont différents...
4 mois, c'est peu pour faire une vraie campagne !
Elections départementales, la gauche en danger en Bretagne
Télégramme du 4 novembre 2014
René Perez
À l'Ouest, Nantes (ci-contre) et Rennes semblent en mesure de porter leur département respectif. Pour Brest, en revanche, cela s'annonce plus délicat....
Les élections départementales auront lieu dans cinq mois.
En Bretagne, trois départements sur quatre sont détenus par la gauche avec une large majorité. Mais le PS ne s'est-il pas tiré une balle dans le pied en changeant le mode d'élection ? Les départements, c'est comme la fiscalité : ça change sans arrêt depuis quelques années.
Si la réforme territoriale adoptée sous Sarkozy avait été appliquée, on aurait voté le même jour pour les conseillers territoriaux, siégeant à la fois à la Région et au Département. Mais la gauche, en arrivant au pouvoir, a balayé cette loi qui ouvrait pourtant la voie à une fusion au moindre coût entre les conseils régionaux et départementaux.
Puis, plus tard, François Hollande a annoncé que les départements allaient disparaître. Ce qui, aux dernières nouvelles, n'est plus tout à fait d'actualité... Donc, retour à la case départ.
On votera l'an prochain pour les cantonales (désormais appelées départementales), en mars, et les régionales, en décembre, avec cependant une modification majeure dans les départements où sera désormais élu un binôme homme-femme dans chaque canton élargi.
Une grande première qui impose un renouvellement complet de tous les conseils généraux alors qu'ils n'étaient jusqu'à présent renouvelés que par moitié, tous les trois ans.
La stricte parité
La gauche qui détient la majorité des départements français, s'est-elle tiré une balle dans le pied ?
En instituant cette modification pour imposer une stricte parité hommes-femmes, elle s'est, en tout cas, bougrement compliqué la tâche en Bretagne. Car avec le renouvellement par moitié, tel qu'il était de mise jusqu'à présent, elle partait avec une large avance. Dans le Finistère, la gauche est majoritaire avec 40 sièges contre 14 à la droite et au centre, le scénario étant identique dans les Côtes-d'Armor (38-14) et en Ille-et-Vilaine (35-18). Seul le Morbihan est à droite avec 24 sièges droite-centre contre 18 à la gauche. Au passage, on relève quelques particularités liées à la démographie passée : les Côtes-d'Armor ont un total de 52 sièges contre 42 au Morbihan, vestige du temps très lointain où les ex-Côtes-du-Nord étaient le département le plus peuplé de Bretagne. Idem pour le Finistère qui, dans les années 30, comptait 200.000 habitants de plus que l'Ille-et-Vilaine (le rapport s'est inversé) mais totalise toujours le nombre le plus élevé de sièges en Bretagne.
Les compteurs à zéro
Avec le système du renouvellement par moitié, la gauche aurait pu se friser les moustaches. Son avance était telle dans ces trois départements bretons qu'elle pouvait envisager sans dommage la perte de quelques sièges puisque la moitié non renouvelable lui assurait une marge confortable. Avec la réforme, ce n'est plus du tout la même chanson. Les compteurs sont remis à zéro et tous les sièges sont renouvelables. Autant dire que dans le contexte actuel, la gauche va devoir s'accrocher au bastingage ! Les élections municipales et européennes du printemps en ont donné une première illustration même si la gauche a mieux résisté que prévu aux municipales en Bretagne. En revanche, les élections européennes ont jeté une lumière crue. Certes, c'est une élection qui réussit rarement au PS mais avec 16 % seulement en cumul sur les quatre départements, il était devancé par la liste de l'UMP (18,4 %) et même par le Front national (17 %), injure suprême dans une région jusque-là peu perméable aux extrêmes.
Aux départementales, le FN ne rééditera pas sa performance des européennes, faute d'implantation locale. Mais le PS, de son côté, n'aura pas beaucoup de marge de progression tant ses rapports se sont compliqués avec les Verts (10,3 %), le Front de gauche (5 %) ou encore les régionalistes groupés derrière Christian Troadec (7,1 %).
La gauche peut toutefois compter sur un réseau d'élus encore dense dans les collectivités locales pour sauver les meubles. Et peut-être aussi sur l'ambiance délétère du côté de l'UMP au cas où la guerre des chefs virerait à l'affrontement ouvert.
En complément
Le poids des métropoles bretonnes Mardi dernier, devant le Sénat, Manuel Valls est resté évasif. Il n'a pas évoqué l'avenir des départements, sauf pour indiquer que l'État disposera de cinq années, entre les élections de mars 2015 et l'année 2020, pour définir le nouveau cadre des instances départementales, en fonction, a-t-il dit, « des spécificités locales ».
Il ouvre ainsi la voie à des solutions différenciées selon qu'on se situe en territoire fortement urbanisé ou, à l'inverse, dans des territoires ruraux où l'action des conseils généraux a encore toute sa pertinence. L'exemple de Lyon L'option urbaine est, d'ores et déjà, en cours d'élaboration dans le département du Rhône où la métropole lyonnaise va progressivement absorber toutes les compétences que le département exerce sur son territoire. Dès l'an prochain, le conseil général du Rhône n'interviendra donc plus sur l'agglomération lyonnaise et ne couvrira que la partie rurale de son territoire. À terme, l'agglomération finira probablement par absorber le département. Cette première fusion-absorption en province (Paris a un statut très particulier) sera suivie de près par les grandes villes françaises, et tout particulièrement par la Bretagne à cinq départements. Elle présente la particularité de grouper trois des 14 métropoles françaises nouvellement créées : Nantes, Rennes et Brest. En Loire-Atlantique, Nantes Métropole pèse la moitié du département en nombre d'habitants et plus encore en poids économique. Pour ses institutions locales, elle devrait donc, dans le futur, connaître une évolution identique à celle qui se dessine à Lyon. Rennes aussi devrait emboîter le pas mais ce ne sera probablement pas le cas pour Brest, la moins peuplée des 14 métropoles et qui doit son statut à sa position géographique particulière et aux fonctions qu'elle exerce. Son poids très relatif et sa situation excentrée dans le Finistère ne plaident pas pour qu'elle puisse, un jour, prétendre à une promotion à la lyonnaise.
Mode d'emploi
Quand ?
Les élections départementales des 22 et 29 mars prochains sont les premières du genre. Elles remplacent les élections cantonales.
Qui ?
Les conseillers départementaux seront élus, par binôme (un homme, une femme), au scrutin majoritaire à deux tours. Ils iront siéger au sein de l'assemblée départementale, jusqu'ici appelée conseil général (une appellation qui n'a jamais été claire pour les électeurs).
Combien ?
Si le nombre de cantons a été divisé par deux, ce n'est plus un conseiller général mais deux conseillers départementaux que choisiront les électeurs. Le nombre d'élus au sein de l'assemblée départementale restera, de fait, inchangé.
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Un gros canton littoral
Deux cantons vont disparaître : ceux de Belz et de Belle-Ile. Ils vont rejoindre celui de Quiberon pour former un gros canton de seize communes, tourné vers la mer. Celui-ci sera peuplé par 35 481 habitants. Si ce nouveau découpage satisfait les élus du continent, qui parlent de complémentarité littorale, il est loin d'être accepté par les Bellilois. Ces derniers mettent en avant l'exception insulaire. Absorbés dans ce grand canton, ils craignent, à juste titre, de ne plus avoir d'élu au sein de la future assemblée. Et donc d'être moins entendus
Commentaires
Campagne? elle est déjà en cours grâce à Ouest France et le télégramme qui sont ouvertement pour le conseiller general sortant Gérard Pierre.
Rien ne changera!
Tout continuera comme avant. Comme dans la mairie de Quiberon.
Si on fait comme il faut on a même droit à un bonbon.
La soupe est bonne! On a affaire à des specialistes de la chose.
Les bien-pensants recevront des subventions s'ils votent aux sénatoriales pour le bon sénateur ( communiste!) les autres verront leurs transports maritimes se raréfier et devenir très coûteux pour le plus grand bénéfice de Veolia.
Certains par ici s'interrogent sur la nature semi-maffieuse du milieu politique départemental. On peut se demander si ils n'ont pas raison.
Écrit par : JR | 05/11/2014
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