03/10/2014
Lutter contre la frilosité "numérique" !
Le déséquilibre de la balance commerciale, en partie due au retard numérique...
L'achat sur Internet n'assure aucunement de l'origine des produits vendus... et Montebourg de conclure, achetons "français" sur Internet !
Il est vrai que les grandes enseignes, qui cartonnent sur Internet, sont étrangères... et il n'est pas sur que les ventes d'Amazon en France ne surpassent pas les ventes de Lacoste aux Etats Unis !
Le passage de l'industrie française vers des modèles Internet est loin aujourd'hui d'être achevé !
Numérique, les entreprises sont encore très en retard
Les Echos du 29 septembre 2014
Nicolas Rauline
Les entreprises les plus matures dans leur mutation numérique sont les plus prospères.
Elles grandissent six fois plus vite que celles qui sont le plus en retard.
« Pour vivre heureux, vivons codés ». Ce pourrait être la conclusion de l'étude réalisée par le cabinet de conseil Roland Berger, en collaboration avec l'association Cap Digital, qui regroupe les professionnels français du numérique, et financée par Google. D'après cette étude, réalisée auprès de 500 entreprises françaises de plus de 50 salariés, tous secteurs confondus, le numérique a une influence directe sur la croissance des entreprises, mais aussi sur le bien-être des salariés.
Ainsi, les entreprises les plus matures dans leur transformation numérique ont une croissance six fois plus élevée que les entreprises les plus en retard. « Le plus urgent serait sans doute d'essayer de rattraper les entreprises qui ont décroché, pour leur permettre de ne pas être exclues du cercle vertueux de la croissance, réservé aux entreprises plus avancées », affirme Jérôme Colin, expert chez Roland Berger, en charge des secteurs télécoms, médias et numérique.
Le réservoir de croissance est, en outre, important : si elles accéléraient leur transformation numérique, les entreprises françaises pourraient doubler leur taux de croissance, estime l'étude. « Il y a de réels signes d'optimisme, note Jérôme Colin. Certaines entreprises montrent la voie et doivent être considérées comme des exemples. Et surtout, les capacités des salariés existent et sont sous-exploitées. »
Allant dans le sens d'une autre étude réalisée sur le sujet par McKinsey la semaine dernière, l'étude souligne qu'un décalage demeure entre les comportements des particuliers et les habitudes des entreprises : 59 % des Français, par exemple, achètent en ligne, quand seulement 11 % des entreprises vendent en ligne. Parmi les exemples réussis de transformation, l'étude cite, entre autres, l'opticien Essilor ou encore l'imprimeur Jouve. Enfin, le numérique aurait un impact sur le bien-être des salariés : celui-ci serait plus élevé de 50 % dans les entreprises déjà largement numérisées par rapport aux firmes qui sont moins avancées.
Lutter contre la frilosité
Plusieurs freins sont identifiés par les entreprises pour expliquer la lenteur de leur mutation. Le premier est financier : 62 % d'entre elles affirment que le coût est la principale barrière. Elles sont notamment inquiètes par rapport à leur retour sur investissement, jugé peu lisible et difficile à mesurer. La résistance au changement, notamment dans un contexte où les grands plans de transformation se sont succédé depuis les années 1990, est aussi citée comme un frein important (à 52 %), devant les manques de compétence (40 %).
Roland Berger formule plusieurs recommandations pour favoriser la mutation numérique : s'appuyer, par exemple, sur la direction marketing, « en général très avancée sur ces questions et au contact direct des clients », ou sur la direction des systèmes d'information ; ouvrir les entreprises à une logique de partenariats en créant un écosystème autour d'elles, comme Seb, qui a fédéré un environnement autour de la cuisine. « Les grandes entreprises jouent un rôle important, souligne Jérôme Colin. Elles peuvent embarquer leurs fournisseurs dans cette mutation. »
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