02/10/2014
Marché du Porc Breton, le yoyo des prix impacté par l'embargo russe !
Les prix du porc, en général, varient selon un cycle de 3 ans...
Après le creux de 2010, les années "11, 12 et 13" étaient à la hausse ! Aujourd'hui, le cours est de 1,24 € le kilogramme, alors que le prix de revient de 1,55 €...
La surproduction guette et la pression "allemande" sur les prix (différentiel d'inflation...) devient difficile à soutenir !
Malgré un marché européen du Porc, les différentiels d'inflation entre la France et les autres pays ne sont pas favorables à ses éleveurs ! Attention à la casse !
Embargo russe, les éleveurs de porcs passent à l'action
Télégramme du 2 octobre 2014
Frédérique Le Gall
Après les légumiers, les producteurs de porc entrent, à leur tour, dans l'action. Des syndicats du grand Ouest appellent les éleveurs à se rassembler ce matin au marché du porc breton à Plérin (22). Lundi, le prix de base du porc s'est établi à 1,24 euro du kilo, sur le cadran du marché du porc de Plérin contre 1,56 euro, il y a tout juste un an. Un tarif bien insuffisant aux yeux des éleveurs, car il est très inférieur à leur coût de production qui s'élève à 1,55 euro.
« En rythme annuel, la perte atteint 50.000 euros pour un élevage français moyen », calculent les FRSEA et les Jeunes Agriculteurs des trois régions de l'Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire et Basse-Normandie) qui invitent les producteurs de porc à se rassembler ce matin au marché du porc breton (MPB) pour assister à la fixation de la cotation.
Objectif affiché : demander aux acheteurs que sont les industriels, transformateurs de viande porcine et distributeurs de stabiliser le cours à son niveau actuel avant d'envisager une remontée. Pour ces syndicats, il s'agit d'appeler ces opérateurs à faire preuve de « patriotisme économique » et à privilégier l'approvisionnement en viande française. « Le cours descend à une vitesse très alarmante pour les éleveurs. Au prix de l'aliment tel qu'il est aujourd'hui et qui ne baisse pas assez rapidement, à notre goût, il nous manque 15 centimes du kilo de porc pour équilibrer nos comptes », indique Francois Valy, de la FRSEA Bretagne.
« Un coup de gueule symbolique » Très remontés, les producteurs de porc, en crise depuis 2008, vont-ils imiter les légumiers ? Réponse de François Valy : « Nous ne sommes pas pour des actions violentes. C'est un coup de gueule symbolique, gentil, que l'on va pousser ce jeudi. Mais le mouvement pourrait se durcir car sur le terrain on le voit bien, nos collègues ne supportent plus de travailler pour rien. Ils nous réclament des actions dures ».
Les syndicats ont déjà prévenu qu'ils iront vérifier dans les jours à venir « la bonne application de leurs recommandations concernant l'utilisation de la viande française ». Pour les éleveurs de porc, c'est l'embargo sanitaire russe, effectif depuis janvier 2014, qui est la principale cause de la chute des prix, car ce sont 750.000 tonnes de viande qui se retrouvent sur le marché européen au lieu d'être exportées. « Et comme l'Allemagne qui continue à augmenter sa production ne vend pas aux Russes, elle vient brader son jambon en France », ajoute Daniel Picard, président du MPB.
Les éleveurs sont d'autant plus frustrés que tous les voyants étaient au vert avant l'embargo. « Personne n'a refait de trésorerie cet été, ce qui fait que l'on aborde les mois d'hiver, traditionnellement plus difficiles, complètement à sec », se désole encore Daniel Picard. Outre la levée immédiate de l'embargo russe, les éleveurs de porcs réclament la mention de l'origine de la viande pour que le consommateur puisse choisir en connaissance de cause.
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