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13/09/2014

15000 euros d'amende et un an de prison !

L'absence de régulation est une absurdité !

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Tuer aujourd'hui un cormoran dans le golfe du Morbihan est difficile... mais que faire, quand ils prolifèrent sur toutes les îles ?

Cette plainte "écolo" pourrait s'appliquer aujourd'hui à notre système de santé, dont les dépenses en 2013 ont atteint 247 milliards d'euros, soit environ 2.843 euros par habitant...

Faute de régulation par les "prix", la demande croît rapidement et reste aujourd'hui hors de contrôle... comme les cormorans sur le golfe !

Tout système "complexe" a vraiment besoin d'une régulation !


Les Français dépensent moins pour leur santé
Le Figaro du 8 septembre 2014

La part des dépenses de santé à la charge des ménages a diminué en 2013 en France pour la seconde année consécutive pour revenir à 8,8%, (-0,2 point par rapport à 2012), à 16,5 milliards d'euros, selon les comptes nationaux de la Santé publiés lundi.

La direction des études du ministère de la Santé (Drees) explique cette baisse par un ralentissement des dépassements d'honoraires des médecins et la baisse de la consommation de médicaments non remboursables.
Dans le même temps, la part à la charge de la Sécurité sociale est restée quasi stable, à 76% (+0,1 point). Celle prise en charge par les organismes complémentaires est restée inchangée à 13,8% du total (14,6% en ajoutant leur contribution au Fonds CMU (couverture maladie universelle).

Le montant total des dépenses courantes de santé a atteint l'an passé 247,7 milliards d'euros (en nouvelle base 2010). La consommation de soins et biens médicaux (CSBM) représente sur ce total 186,7 milliards, ou 2.843 euros par habitant - soit l'équivalent de 8,8% du produit intérieur brut contre 8,7% en 2012. La progression en valeur de la CSBM est restée contenue nettement sous 3% pour la quatrième année consécutive - +2,2% après +2,1% en 2012, +2,7% en 2011 et +2,3% en 2010 - du fait notamment d'un recul de la consommation de médicaments.

Par comparaison, elle était de 5% à 6% en moyenne par an au début des années 2000 puis de l'ordre de 4% à partir de 2005 avant de ralentir nettement du fait de mesures d'économies et de régulation qui se sont poursuivies depuis.

Golfe du Morbihan, le nombre de cormorans décolle
Télégramme du 11 septembre 2014
Emeline Devauchelle

Les grands cormorans ont élu domicile sur les îles de Hent Tenn, Govihan, la Jument et Drenec. Ils se posent même aux abords du port de Vannes..

Installés dans le golfe au début des années 2000, les grands cormorans s'y plaisent. Leur population a triplé en dix ans. Quelques propriétaires d'îles, où ils construisent leurs nids, s'agacent de voir leurs arbres dépérir.

Ils nichent en haut des pins ou des cyprès, sur les îles, pour la tranquillité : pas de passage, ni de prédateur terrestre. Les grands cormorans sont arrivés dans le golfe au début des années 2000. Aujourd'hui, leur nombre est estimé à 300 couples contre une centaine en 2003.

« Une fiente acide » qui fait dépérir les arbres
« Quand j'étais adolescent, c'était exceptionnel d'en voir un. Nous le montrions aux autres », se souvient Patrick Mautin, propriétaire de l'île de Govihan. À présent, « plusieurs dizaines » de cormorans nichent sur son domaine, et cela ne l'amuse plus du tout. « Ils m'ont déjà coûté entre 30 et 40 arbres, s'agace-t-il. Je suis bon pour replanter ». Sur la pointe sud de l'île, des conifères squelettiques, sans aiguilles, se détachent du paysage. « Ils me protégeaient du vent », regrette le septuagénaire. « La fiente de ces oiseaux est acide et assez agressive, précise Matthieu Fortin, chargé de mission à la Réserve naturelle de Séné. Elle génère une mortalité chez les arbres qui leur servent de support. Au maximum, cinq îles sont concernées dans le golfe », assure-t-il.

« Catastrophe écologique »
Une grande colonie a élu domicile sur l'île Drenec, une autre sur celle de la Jument (chacune comprenant une centaine de couples). Au grand dam de Stéphane Mulliez qui y a une maison. « C'est une catastrophe écologique, lâche-t-il. Depuis cinq ou six ans, ils sont arrivés dans la zone où j'habite. Entre un et deux hectares d'un bois qui a été planté au début du XXe siècle ont été détruits. C'est un cimetière. Il suffit de deux ans pour que l'arbre soit asphyxié : il devient blanc, puis dessèche ». Remontés, ces deux propriétaires ne peuvent « rien faire », puisqu'il s'agit d'une espèce protégée. Les tuer est passible de 15.000 € d'amende et d'un an de prison. En 2011, un Morbihannais en a fait les frais lorsque, excédé, il a usé d'un fusil pour chasser les oiseaux de son île. Surpris par les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ce dernier a été verbalisé. « L'espèce n'est plus en voie de disparition mais la réglementation existe toujours », remarque Stéphane Mulliez. « L'absence de régulation est une absurdité », estime Patrick Mautin.

Des dérogations pour la pisciculture
« L'augmentation des colonies de cormorans n'a pas d'impact sur la biodiversité », rétorque Matthieu Fortin. Des tirs de prélèvements ont été autorisés par les préfectures dans certaines régions françaises (Centre, Ile-de-France, Normandie...). Ces dérogations se justifient par « l'activité économique de la pisciculture, très peu présente dans le golfe ». « Les seuls soucis causés par les grands cormorans concernent les propriétaires d'îles, atterrés, et quelques pêcheurs un peu grognons, poursuit David Lédan, chargé de mission au projet Parc naturel régional (PNR). Mais le golfe est assez poissonneux pour tout le monde ». La reproduction de ces oiseaux marins pourrait, par ailleurs, « se stabiliser », relativise Matthieu Fortin sans préciser d'échéance. « Ils n'iront pas partout et ne menacent pas tous les arbres. Certains endroits ne sont pas attractifs ». Et ce dernier de rappeler : « Au début du XXe siècle, les îles et la côte étaient à ras. Le boisement a commencé vers 1920 ».

En complément

Ibis, l'éradication en cours depuis 2008

C'est une autre espèce d'oiseaux marins dont l'acidité des fientes peut entraîner la mort des arbres. Celle-ci a été jugée invasive par les pouvoirs publics et des naturalistes. L'éradication de l'ibis sacré en France, commencée en 2008, n'est pas terminée. « Nous en voyons encore dans le Morbihan, de septembre à mars, en dehors de la période de nidification », témoigne Frédéric Mussier, responsable de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage dans le Morbihan (ONCFS).

De la petite mer de Gâvres jusqu'à la Loire-Atlantique
La destruction de l'espèce, introduite par l'homme, fait partie des priorités des treize agents de l'ONCFS. « L'opération n'est pas simple, précise Frédéric Mussier. La zone où vivent ces oiseaux s'étend de la Petite mer de Gâvres à la limite de la Loire-Atlantique ». Le problème se serait « déplacé » dans le département voisin. « Il n'y a plus de reproduction dans le Morbihan à notre connaissance ». Évadés, pour les premiers, du parc animalier de Branféré vers 1988, ces oiseaux égyptiens étaient appréciés pour leur beauté au départ. Mais l'animal est devenu envahissant. « À partir de 1990, nous en comptions entre 150 et 200, détaille David Lédan, ornithologue au projet de Parc naturel régional (PNR). En 2000, ils étaient 6.000 ». Contrairement aux cormorans, l'ibis n'est pas arrivé naturellement dans un milieu propice à son développement. « Le problème, c'est la compétition avec les autres espèces », indique Frédéric Mussier. « Des cas de prédation ont, par exemple, été observés sur des oeufs de sternes sur l'île de Ré, détaille David Lédan. Et il y a eu des suspicions pour les guifettes noires ». L'ibis sacré est opportuniste. « Il mange ce qu'il trouve ». L'oiseau se nourrit même dans les décharges. La campagne d'éradication a engendré de vifs débats : un collectif de défense, représenté par Bertrand Deléon, s'y est opposé, estimant que « la France a manqué à son obligation de protection de l'ibis sacré, espèce protégée par la convention de Berne ».

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