Les Secrets de Saint Pierre

Universités, les grandes manœuvres
Télégramme du 4 septembre 2014

La ComUE, coordination Bretagne - Pays-de-la-Loire, concernera 250.000 étudiants, dont ceux de l'UBO. (Photo d'archives Le Télégramme)

Ils y pensent depuis des années, ils y travaillent depuis trois ans, ils s'activent depuis six mois : les présidents des universités rennaises verront aboutir dans seize mois leur projet de fusion des deux établissements. Au même moment, la Communauté d'Universités et d'Établissements (ComUE) Bretagne-Loire sera créée.

Guy Cathelineau et Jean-Emile Gombert ont fait ce qu'il fallait pour que la nouvelle université de Rennes voie le jour. Mais les présidents ne verront pas naître leur bébé : ils ont annoncé qu'ils quitteront leurs fonctions le 31 décembre 2015, la veille du jour prévu pour l'événement. Ils ne verront pas non plus grandir ce nouveau-né, qui sera déjà costaud et en bonne santé.

Rennes 1 et Rennes 2 comptent aujourd'hui 50.000 étudiants, 5.000 salariés, et 500 M€ de budget (3erang français), et connaissent une progression d'effectifs aussi régulière que remarquable. L'une gagne des étudiants à un rythme constant (+9 % en quatre ans), l'autre fait un nouveau bond avec 1.000 étudiants de plus cette année. Cette attractivité, assez exceptionnelle alors que les formations universitaires connaissent une relative déprise, devrait être confortée par la fusion, estiment les présidents.

Une université unique à Rennes
Si le retour à une université unique (*) est désormais décidé, il reste à en élaborer les statuts (ça avance), à définir son organisation fonctionnelle (c'est en cours), à imaginer une structure adaptée (l'appel à candidature pour la maîtrise d'ouvrage va être lancé) et enfin à lui donner un projet d'établissement. Guy Cathelineau et Jean-Emile Gombert ne sont pas inquiets : tout avance bien dans un bon état d'esprit.

Coordination Bretagne Pays-de-la-Loire
De même, le projet interrégional de Communauté d'Universités et d'Établissements (ComUE) « Bretagne-Loire » est bien engagé et devrait lui aussi déboucher sur une nouvelle structure, le 1er janvier 2016. Il s'agit de fondre en un seul organisme les deux pôles de recherche d'enseignement supérieur des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, l'UEB (Université européenne de Bretagne) et l'Unam (Universités-Nantes-Angers-Le Mans).
Ce ne sera pas, cette fois, une structure intégrée mais un organe de coordination des formations et des stratégies de recherche et de transfert. Il s'agira d'un groupement de 25 établissements indépendants (dont sept universités) auquel travaillent les présidents ou directeurs, au fil des réunions mensuelles du comité de pilotage et des séances hebdomadaires du comité de coordination. Guy Cathelineau, qui a posé les bases du projet avant de passer le relais de la présidence de l'UEB à son collègue Pascal Olivard (UBO), se félicite, là encore, de la qualité de la relation partenariale qui se tisse entre les établissements, qui totalisent 250.000 étudiants.

* La scission s'est faite après 1968, pour éviter que la contamination contestataire portée par les étudiants en sciences humaines (psycho-socio surtout) vienne perturber les sages scientifiques concentrés sur leurs études.