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07/09/2014

Télécommunications : y-a-t-il vraiment concurrence ?

Le dégroupage des lignes fixes n'a pas été aussi efficace que la concurrence par les prix...

Carte de France du dégroupement téléphonique.png

L'erreur de la France est d'avoir tout misé sur le dégroupage des lignes fixes pour créer une concurrence "virtuelle" entre opérateurs, alors que le réseau est géré par France Télecom.

En fait les usages (mobile contre ligne fixe) ont poussé les opérateurs à la concurrence, pure et dure, dans les mobiles, plus que dans la partie fixe, qui est dominée encore par Orange.

C'est d'ailleurs pour cette raison, que l'Internet fixe risque de devenir plus cher, que l'internet sur mobile via la 4G.

La "fibre" pourrait stimuler la concurrence sur le fixe, mais l'investissement dans ces nouveaux réseaux est "à la traine", en raison de la rente de l'ADSL ! Il faut "privatiser" la construction du réseau "fibre" et forcer Orange à augmenter le nombre de NRA connectés !


90 % des lignes fixes en France sont désormais éligibles au dégroupage
Occupy NRA
Next Inpact du 17 août 2014

Une barre symbolique vient d'être récemment atteinte en matière de dégroupage : 90 % des lignes françaises sont désormais potentiellement éligibles au dégroupage. Une bonne nouvelle, fruit des efforts importants réalisés ces dernières années par SFR et Free, qui font tout pour dégrouper les NRA afin d'offrir plus de services.

Le dégroupage comme arme anti-Orange

Pour contrer Orange et attirer les abonnés, la meilleure méthode pour la concurrence est de dégrouper les NRA (Noeuds de Raccordement d'Abonnés). Si cela implique de se rendre dans chaque local technique afin d'y installer le matériel, cela permet surtout de toucher des centaines voire milliers de foyers à chaque fois. Pour l'opérateur, l'investissement offre un accès direct aux clients potentiels, ce qui permet à la fois d'accéder à plus de services (double play, triple play, etc.) et de se désabonner à l'abonnement de téléphonie fixe de base d'Orange.

Selon les dernières données de l'ARCEP, au 31 mars 2014, plus de 23,85 millions de lignes de téléphonie fixe passent par une large bande, et 18,5 millions en ADSL n'ont aucun abonnement en RTC (pour la téléphonie donc). « La quasi-totalité des abonnements internet à haut ou très haut débit (95%) sont par ailleurs couplés avec un service de téléphonie sur large bande » remarque l'autorité, qui rappelle que désormais, 61 % des abonnements de téléphonie fixe sont liés à des abonnements Internet.

Une guerre entre SFR et Free

Aujourd'hui, si Free et SFR cumulés comptent plus de clients qu'Orange, c'est en grande partie du fait du dégroupage. Il faut dire que les deux opérateurs font tout pour se rapprocher des clients. Chaque trimestre, Free se vante d'ailleurs de disposer du taux d'abonnés dégroupés le plus important en France parmi les grands opérateurs, avec un taux record de 95,30 % au 31 mars dernier, soit 5,44 millions d'abonnés sur 5,71 millions.

La carte SFR sur la fibre et le dégroupage (zones grises foncées)
L'opérateur au carré rouge le domine néanmoins en nombre de lignes dégroupées. Sur son site, SFR indique même être « le 1er dégroupeur en France avec un total de 6 200 NRA dégroupés à fin 2013, permettant à plus de 23 millions de Français (soit 85% des foyers) de bénéficier d’une offre ADSL Triple Play : Internet, TV, Télévision ».

Paris à 100 %, la Creuse un peu moins
Et les deux concurrents principaux d'Orange ont encore dégroupé massivement ces derniers mois. Résultat, selon Stats-Degroupage.fr, le taux de couverture du dégroupage potentiel en France est désormais de 90,06 % précisément.

Cela signifie donc qu'une partie non négligeable des 15 319 NRA du pays est concernée, et qu'environ 28 millions de lignes sont (ou seront) dégroupées par au moins un opérateur. Bien entendu, tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. Paris, la Seine Saint-Denis ou encore le Territoire de Belfort sont par exemple dégroupés à 100 % par SFR et Free, et de très nombreux départements dépassent les 90 %. À l'opposé, la Creuse est délaissée par Free (24,91 %) et SFR n'a que peu d'égard pour la Lozère (32,88 %).

Une progression gigantesque ces dernières années
S'il y a encore des efforts importants à faire dans plusieurs départements, notamment les moins peuplés ou encore les montagneux, aujourd'hui, toutes les grandes villes sont dégroupées par SFR et Free, même si cela n'implique pas forcément de bons débits il faut le rappeler. Et Bouygues Telecom n'est pas en reste, principalement en Île-de-France et les autres villes majeures du pays (Lyon, Marseille, etc.). Et rien n'indique que nous allons en rester là, le but ultime des opérateurs étant bien entendu de dégrouper quasi 100 % du territoire. Cela risque toutefois de prendre un certain temps.

Notez que selon l'ARCEP, 86,3 % des Français avaient accès à une ligne dégroupée en mars 2013, représentant ainsi 40 % des NRA. Cinq ans plus tôt, en mars 2008, le dégroupage total concernait à peine quatre millions de lignes (contre 11,1 millions aujourd'hui), « offrant ainsi à 69,7 % de la population française de bénéficier d'une offre en dégroupage ». Deux ans plus tôt, en mars 2006 donc, nous venions de passer la barre des 3 millions de lignes dégroupées, mais plus des deux tiers ne l'étaient que partiellement. Le chemin parcouru ces dernières années est donc gigantesque.

Recrutement, Free en tête avec 460 000 clients mobiles contre 86 000 pour SFR

24 000 seulement sur le fixe, en troisième position
Next Inpact du 29 aout 2014

Vivendi a publié ses résultats aujourd'hui, l'occasion d'en apprendre un peu plus sur l'état de SFR et de ses recrutements au premier semestre. Si l'opérateur progresse dans le mobile avec 86 000 clients de plus, ce n'est pas le cas du fixe ou il en perd 3 000. De son côté, Free revendique respectivement 460 000 et 24 000 clients de mieux.

L'actualité autour de SFR est relativement chargée ces derniers temps. Il faut dire qu'entre sa vente à Altice/Numericable et les pannes à répétition sur son réseau ou son service de domotique/vidéosurveillance, il y a de quoi faire. Quoi qu'il en soit, Vivendi a mis en ligne ses résultats pour le premier semestre de l'année, l'occasion de voir ce qu'il en est exactement pour SFR.

Mobile : 86 000 nouveaux clients pour SFR, 460 000 pour Free Mobile
Dans le mobile tout d'abord. Le nombre total de clients passe de 21,293 à 21,379 millions, ce qui est une progression non négligeable. Bien évidemment, ce sont les forfaits qui en ont le plus profité avec 182 000 nouveaux abonnés, le prépayé en faisant les frais. Cette fois-ci, l'opérateur ne donne pas d'indication concernant ceux qui sont en 4G. Dans le fixe, la situation n'est pas la même avec 3 000 clients de perdus au cours du second trimestre de l'année, ce qui donne 5,299 millions de clients.

Dans le même temps, Free dévoile également ses résultats avec une hausse de 460 000 du nombre de clients sur ses forfaits, contre « seulement » 24 000 sur le fixe. Il est évidemment en première position sur le mobile, loin devant ses petits camarades, même s'il s'agit d'un « mauvais » trimestre comparé aux précédents : 595 000, 605 000 et 640 000 sur les trois derniers.

C'est fait : Free dispose de plus de clients que Bouygues Telecom
Bouygues est désormais à un peu moins de 2 millions devant, mais la passation à bien eu lieu en ce qui concerne le nombre total de clients : 14,830 millions pour Free, contre 13,239 pour son concurrent direct. Avec respectivement plus de 37 et 26 millions de clients, Orange et SFR sont encore loin devant.

La répartition entre le nombre de clients d'un forfait à 0/2 euros et 15,99/19,99 n'est toujours pas précisée. Iliad indique seulement qu'en « décembre 2013, le Groupe a facilité l’accès aux terminaux en proposant notamment des offres de location et d’étalement des paiements. Cette initiative a permis au Groupe, sur le 1er semestre 2014, d’accélérer les ventes de terminaux mobiles et d’améliorer le mix d’abonnés dans ses recrutements, et ce, même si les recrutements sur l’offre à 2 euros/mois restent majoritaires ».

Bouygues :
• Mobile : 11,024 millions de clients (- 40 000)
• Fixe : 2,215 millions de clients (+ 102 000)
Orange :
• Mobile : 26,956 millions de clients (+6 000)
• Fixe : 10,174 millions (+ 35 000)
Free :
• Mobile : 9,095 millions (+ 460 000)
• Fixe : 5,735 millions (+24 000)
SFR :
• Mobile : 21,379 millions de clients (+ 86 000)
• Fixe : 5,299 millions clients (- 3000)

Quid de l'évolution de l'ARPU de Free avec les ventes privées ?
Récemment nous nous étions penchés sur la multiplication des ventes privées organisées par Free sur ses Freebox. Avec 24 000 nouveaux clients seulement, c'est un mauvais trimestre pour l'opérateur, malgré les promotions. Du côté de l'ARPU, il progresse de 0,3 euro, il suit la tendance inverse des autres trimestres où il y a eu une promotion. Voici un rapide rappel des faits :
• Mars 2013 : 5,45 millions (36 euros)
• Juin 2013 : 5,51 millions (35,9 euros)
• Septembre 2013 : 5,58 millions (36,1 euros)
• Décembre 2013 : 5,64 millions (36 euros)
• Mars 2014 : 5,71 millions (35,5 euros)
• Juin 2014 : 5,735 millions (35,8 euros)

D'un point de vue financier, Vivendi annonce que « le chiffre d’affaires de SFR s’établit à 4 909 millions d’euros, en baisse de 4,7% en base comparable (-3,9 %1en base réelle) par rapport au premier semestre 2013. Le recul du chiffre d’affaires ralentit : en base comparable, il s’établit à -3,5 % au deuxième trimestre 2014, contre -5,8 % au premier trimestre ». Illiad indique pour sa part que, « pour la première fois, le chiffre d’affaires semestriel du Groupe s’établit à plus de 2 milliards d’euros ». Pour rappel, il avait dépassé le milliard au 1er trimestre de l'année.

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