07/09/2014
Un ennemi, le beau temps !
Le "vide-maison", excellente solution pour vendre des meubles et du gros électro-ménager...
La date à retenir doit être en milieu de semaine, de façon à ne pas se retrouver en concurrence avec les brocantes traditionnelles du samedi ou du dimanche !
Au Petit Rohu, le prochain "vide-maison aura lieu en août 2015 !
Vide-maison, le plan bon débarras
Télégramme du 7 septembre 2014
Didier Déniel
Ouvrir la porte de sa maison pour se débarrasser de tout ce dont on n'a plus besoin : Une pratique qui se répand, en Bretagne comme ailleurs.. Photo Claude Prigent
Ces derniers mois, les vide-maisons et vide-dressings se sont multipliés dans notre pays. Le phénomène est tel que des sites spécialisés existent à présent. Attention car cette pratique, qui nous vient des États-Unis, est bien encadrée en France où elle est soumise à une déclaration préalable en mairie.
Ces derniers mois, Steven et Charlotte ont fait l'acquisition d'une maison familiale à Brest qui appartenait à une des grands-mères du couple. « Nous avons entrepris de la rénover de fond en comble. Avant cela, il fallait nous débarrasser du mobilier et des bibelots. Pas vraiment de notre génération », explique Steven. C'est sa compagne qui a eu l'idée d'organiser un vide-maison, le temps d'un week-end. Pour la publicité, le couple a fait confiance aux annonces du Télégramme mais aussi aux réseaux sociaux qui ont été sérieusement activés. « On était très présents sur Facebook. » Charlotte a aussi posé des affichettes dans le quartier de Saint-Martin où ils habitent. Ces efforts ont porté leurs fruits.
C'est en effet par dizaines que les acheteurs se sont déplacés. Une cinquantaine de personnes sont venues leur acheter des choses. « Surtout des potes, précise Steven. Mais aussi des brocanteurs professionnels. Ils sont arrivés très tôt et savaient exactement ce qu'ils voulaient : mobilier, bouquins, mais aussi des bijoux et des bibelots en rapport avec la Bretagne. » Loïc estime que 50 % des objets mis en vente ont trouvé preneurs. « Financièrement ça n'est pas une super affaire. C'est plutôt le service rendu qu'il faut voir. En quelques heures, la maison s'est bien vidée. »
300 personnes à Cast
Maelenn, qui déballait le week-end dernier, à Cast (29), est prête à recommencer. « Les objets mis en vente provenaient de chez ma mère, ma grand-mère et ma soeur et de chez moi. Le samedi, on n'a pas arrêté. Je pense que près de 300 personnes sont venues. On a bien vendu. On avait mis des annonces dans Le Télégramme mais aussi dans les commerces des communes alentour. » Françoise, dans les Côtes-d'Armor, est, elle aussi, très satisfaite d'avoir organisé son vide-maison. « On a revendu notre maison secondaire. Il fallait la vider. Comme on n'habite pas là, on a organisé ça sur plusieurs week-ends. J'ai passé des annonces mais c'est vraiment le bouche-à-oreille qui a fonctionné. En fait, les gens ne viennent pas de très loin. On a eu pas mal de monde et, ma foi, on a bien vendu. » Pour Françoise, l'aspect pécuniaire de l'opération est secondaire. « Ce qu'on voulait, c'est que les meubles dont on se séparait connaissent une autre vie. Un kit pour un studio d'étudiant a été acheté à moindre prix par un jeune qui n'avait pas tellement de moyens. L'essentiel est là. Ça nous a permis de rencontrer des gens vraiment sympas. Notamment un couple d'Anglais avec qui le courant est vraiment bien passé. Je pense qu'on se reverra. »
Un ennemi : le beau temps
Carine, à Pleyben (29), n'a pas eu cette chance le week-end dernier. Cette mère de famille, qui doit emménager dans un logement deux fois plus petit, est obligée de faire le vide. « Mes enfants n'habitent plus avec moi. J'ai une foule de choses qui ne me servent plus à rien. Mon vide-maison n'a pas été une réussite. Je n'ai rien vendu. Absolument rien. Pourtant j'avais mis toutes les chances de mon côté en faisant paraître des annonces sur les sites spécialisés, et même dans certains journaux. J'avais aussi déposé des affichettes chez les commerçants. » Carine avait tout prévu. Même le fléchage pour se rendre à son domicile, situé en pleine campagne. « Je n'ai pas eu de veine, poursuit-elle. Je pense que le beau temps qui a régné sur la région, le week-end dernier, a incité les gens à partir à la mer. C'était le plus beau week-end d'août. Et j'en fais les frais. Pourtant, j'avais des choses intéressantes à vendre : de l'électroménager, de la vaisselle, des meubles, une vingtaine de cartons de bouquins... » Carine, qui doit déménager ce week-end, a fait appel à une enseigne spécialisée dans la revente d'objets d'occasion. « Ils prendront tout. Je n'ai plus le choix. »
En complément
Une activité soumise à déclaration
Attention, on ne déballe pas comme on veut dans le but de vendre. Même chez soi, on est soumis à l'article R.310-8 du code du commerce. En effet, tout particulier qui désire organiser un vide-maison est dans l'obligation de le déclarer 15 jours au moins avant la date choisie. Un document administratif Cerfa (le Nº 13.939 relatif à la vente au déballage, téléchargeable sur le site www.service-public.fr), est même prévu à cet effet. Il doit être expédié, assorti d'un accusé de réception, ou remis en main propre, contre un récépissé, aux services municipaux concernés. Tout contrevenant est passible d'une amende pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros !
Les clés de la réussite
Si vous souhaitez déballer sur un bout de trottoir, il vous faudra demander une autorisation temporaire d'occupation du domaine public. Outre les sites spécialisés, et pour faire le maximum de publicité autour de votre vide-maison, il est conseillé de distribuer des prospectus dans les boîtes aux lettres du quartier. Et surtout d'en parler autour de soi. Le jour de la vente, bien présenter les objets, les mettre en valeur. Même chose pour les vêtements qui peuvent être suspendus à des portants. Concernant l'électroménager, les appareils électriques ou informatiques, il est préférable de retrouver les notices.
Ne pas craindre le marchandage
Il est conseillé aussi d'étiqueter les objets que vous mettez en vente. Pour autant, ne vous accrochez pas aux prix que vous avez fixés. Il ne faut pas craindre les éventuels acheteurs qui veulent négocier. Décrocher un rabais fait partie du jeu. Surtout quand on achète plusieurs choses à la fois. Ayez toujours à l'esprit que la finalité de cette opération est de vider votre maison. Et non pas de remplir votre portefeuille.
Né aux États-Unis
Les vide-maisons sont nés outre-Atlantique où les habitants, très mobiles, déménagent assez souvent. Ils se débarrassent ainsi des objets dont ils ne veulent plus ou qui ne pourraient pas trouver place dans leur nouveau logement.
Des voitures pour exposer
Une autre mode similaire est de mise depuis de nombreuses années au Royaume-Uni. Il s'agit des « car boot sales » ou ventes à partir des coffres de voitures. Le principe est simple : les vendeurs, qui se retrouvent dans un champ sur un parking, exposent à l'arrière de leur véhicule les objets qu'ils désirent vendre. Outre-Manche, tout est encadré. Ces ventes sont soumises à déclarations. Certains vendeurs chevronnés signent même une charte dans laquelle ils s'engagent à ne pas vendre de marchandises illégales ou de contrefaçons. En France, quelques « car boot sales » ont été organisés. Dont un à Plougasnou (29), il y a quelques jours
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