06/09/2014
AQTA, des spécialistes très pointus !
Député et conseiller municipal de Plumergat, PLR travaille "à grande vitesse" !
Diriger une Communauté de 24 communes avec 56 délégués (dont beaucoup sont novices) est un défi, pratiquement impossible à relever, en quelques séances, glanées dans un emploi du temps "chronophage" !
La création "à marche forcée" d'AQTA nécessite un Président à temps plein... notre agriculteur le dit, lui-même à mots couverts, pensant que le recrutement de "spécialistes pointus" suffira à reprendre les activités des syndicats mixtes et des communautés de commune existantes !
La réalité est moins rose et les résultats se font attendre. Ce qui est probable, c'est un sérieux coup de hausse des prélèvements fiscaux pour chaque habitant de la Communauté en 2015, dans une période de hausse des impôts nationaux (IR et probablement TVA).
Gare TGV (on s'en tape !), optimisation foncière (il aime le terme "optimiser", qui ne veut rien dire !), Très haut débit (en 2020 selon FH), assainissement individuel, Marque du territoire (entre Mer et Campagnes...), tout est bon et survendu, car ces points, sauf le dernier, sont déjà des objectifs des SIVU d'autrefois !
En politique le "bidonnage" est d'usage courant ! Il se rapproche "à grande vitesse" de nos territoires atlantiques !
Philippe Le Ray, projet bouclé en fin d'année
Télégramme du 6 septembre 2014
Sophie Paitier
« Notre philosophie avec Aqta est de faire mieux avec autant », explique Philippe Le Ray..
Philippe le Ray a été élu président d'Auray Quiberon Terre Atlantique (Aqta), il y a huit mois. Il a formé une nouvelle équipe autour de lui, après les élections municipales. Quelle est la feuille de route des nouveaux élus ? Quels sont les enjeux de cette nouvelle collectivité ? La compatibilité entre ses différents mandats ? La crise à l'UMP ? Entretien avec le député-président.
Aqta est en place depuis huit mois, sa nouvelle équipe d'élus depuis quatre. Où en est la fusion entre les quatre communautés de communes préexistantes
Y a-t-il eu des couacs ?
Cette fusion est extrêmement importante en terme de volume, de moyens financiers et de ressources humaines. Tout cela était préparé depuis deux ou trois ans. La partie administrative est en train de se caler. Les métiers des agents ont évolué. Les champs d'intervention des uns et des autres se sont élargis.
Y a-t-il des doublons en terme de personnel ?
Pas tant que cela. Pour certains, il y a eu continuité, pour d'autre un champ d'application de leur métier élargi. Aqta a 140 agents. Beaucoup ont conservé le même métier. Il y a eu des doublons sur le pôle stratégie et développement et parmi les assistantes. On a réparti les affectations. Après la fusion, les personnels, à travers une charte de fonctionnement, avaient trois choix d'affectation. 95 % ont obtenu leur premier choix. Les choses avaient été anticipées par les collectivités souches : quatre communes isolées, quatre communautés de communes, deux syndicats mixtes. Mais depuis huit mois on a fait des ajustements.
Le directeur général d'Aqta recruté en début d'année a quitté ses fonctions. Sera-t-il remplacé ?
Le poste de directeur général des services est vacant. Nous nous sommes séparés d'un commun accord. Il n'y a pas de recrutement en cours. Nous avons redéfini les priorités qui sont d'avoir des gens très pointus et très performants sur les domaines de compétence où on a quelques lacunes : le secteur de l'environnement et de l'assainissement, la partie études et stratégie de développement économique. On a 34 zones d'activités à gérer et 600 entreprises qui nous sollicitent régulièrement. Aujourd'hui, on n'a pas suffisamment d'interlocuteurs pour leur répondre. On est en train de mettre en place une nouvelle organisation.
Les grandes lignes de cette organisation sont-elles définies ?
Chaque vice-président va rédiger une feuille de route. On mettra les moyens humains et financiers en fonction des objectifs et de l'ambition que l'on fixe sur chacune des compétences, par exemple, l'enfance, le nautisme, le transport... On préfère maintenant embaucher des spécialistes très pointus dans leur domaine.
On a embauché une juriste. On va accueillir un directeur financier dans quelques jours qui sera en charge de la fiscalité, des finances, de l'optimisation financière de chacun de nos projets. Il s'agit de Fabrice Michel, l'ancien directeur général des services de La Trinité-sur-Mer. Notre philosophie est de faire mieux avec autant. Je rappelle que notre budget est de 121 M€, avec une masse salariale de 3,5 M€. Notre projet de mandat doit se bâtir la première année. Il sera bouclé à la fin de l'année.
Quelles sont les grandes orientations de votre mandat ?
La priorité est d'abord d'assumer et d'optimiser notre rôle de service public : l'eau, l'assainissement, les ordures ménagères.
Ensuite il faut harmoniser à l'échelle des 24 communes les différentes politiques autour de l'enfance, des services à la population... Là on se donne du temps. En parallèle, notre but est d'être le plus ambitieux possible sur quatre à cinq dossiers majeurs.
En premier lieu, bâtir une stratégie de développement économique du territoire. Une cellule chargée de cette stratégie va être montée avec quelques élus référents. À leur programme, le projet nº 1 du mandat qui est la gare TGV mais aussi l'optimisation foncière et immobilière et la mise en place du très haut débit le plus vite possible. Autre dossier majeur : la préservation de nos espaces et de la qualité de l'eau, avec la partie assainissement individuel. Enfin on veut développer une marque de territoire, une vitrine sur laquelle nous puissions communiquer et qui nous aidera à construire ensemble le territoire d'Aqta. Ça implique tous les acteurs. Exemple : réunir tous les acteurs de la voile pour que tous les enfants d'Aqta puissent avoir une initiation à la voile.
Vous avez souhaité une équipe paritaire autour de vous. Est-ce une façon de faire oublier l'incident de l'automne dernier à l'Assemblée nationale, qui a un peu brouillé votre image auprès des femmes ? Je ne veux pas revenir sur cet incident. Je veux juste préciser que bien avant cela, j'étais le seul député de droite à voter la résolution sur la parité homme-femme dans les groupes parlementaires. La parité à Aqta, je l'avais à l'esprit. Ce n'est pas du rattrapage. Cela va sans dire.
Un certain nombre de vice-présidents sont néophytes en politique. Atout ou problème ?
Les vice-présidents ne sont pas néophytes. Ils ne sont pas là par hasard. J'ai fait la démarche d'aller chercher par exemple Aurélie Rio. Elle est ingénieur agronome. Totalement inconnue en politique, mais elle a beaucoup d'idées sur l'agenda 21, le plan climat ou l'énergie. Jessica Kervadec est assistante sociale, quand elle évoque la politique de solidarité, elle sait de quoi elle parle.
Lire également page 8 Philippe Le Ray est président de la communauté de communes Auray Quiberon Terre-Atlantique depuis le 6 juin janvier 2014. Il est député de la 2e circonscription du Morbihan depuis le 17 juin 2012. Conseiller municipal de Plumergat.
La nouvelle communauté de communes regroupe 24 communes, 56 délégués élus de ces communes et 15 vice-présidents.
En complément
Cumul des mandats. « Faire un choix, un jour »
Vous êtes député et président d'Aqta. Des charges prenantes. Quelle est votre position sur le cumul des mandats ?
Dans la situation actuelle, mes deux mandats sont complètement compatibles. Être député me facilite les choses pour la communauté de communes, notamment dans les relations avec l'État. Inversement, être élu local me permet d'avoir une approche plus concrète à l'Assemblée. Les deux mandats sont très chronophages et se font au détriment d'autres choses. Ça évoluera. J'ai 46 ans. J'ai été agriculteur pendant seize ans. Ce métier me manque. Jamais je n'aurais imaginé que les choses iraient aussi vite. Un jour ou l'autre, je devrais faire un choix : le local ou le national. Je ne ferme aucune porte. Il faut être le mieux possible dans sa fonction pour y prendre du plaisir et être enthousiaste.
Dans quelle commission êtes-vous investi à l'Assemblée nationale ?
Dans la commission des affaires économiques. Je suis spécialiste de la partie agricole, du volet énergie et du logement. Je suis rapporteur sur le tourisme. C'est d'ailleurs le fait d'être élu local qui m'a donné le poids nécessaire pour être rapporteur. Je suis aussi inscrit au groupe « vieillissement de la population ». Un gros sujet qui va poser beaucoup de problème à notre pays.
Vous avez été élu député en juin 2012 sous l'étiquette divers droite. Vous avez adhéré à l'UMP il y a un an. Au regard des scandales financiers qui secouent le parti, ne regrettez-vous pas votre choix ?
Je me suis posé la question. J'ai fait ce choix en mon âme et conscience parce que Bruno Le Maire me l'a demandé. Jean-François Coppé m'avait posé la question auparavant. J'avais demandé un an de réflexion. On ne peut pas dire que j'arrive au meilleur moment. C'est une prise de risque. Mais je compte sur Bruno Le Maire pour remettre en ordre le parti. Il représente le renouveau (1). Je crois que les électeurs ont besoin d'avoir le choix, entre des personnes de cette génération-là. Il faut changer d'ère. Et ceci est valable à droite, comme à gauche.
(1) Philippe Le Ray soutient Bruno Le Maire, candidat à la présidence de l'UMP, dont les élections se dérouleront fin novembre.
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