05/09/2014
La Mer, ingrate !
Les emplois d'autrefois sont en train de disparaître ! Qui est fautif ?
Corsica Ferries sont le meilleur ennemi de la CGT-marins ! En quelques années les ferries jaunes ont démontré que la qualité du service de transport valait beaucoup plus que les coups de gueule de 2000 marins affiliés. La bataille des italiens est quasiment gagnée avec l'obligation de rembourser les subventions, qui ont servi à payer les jours de grève...
Pegasis, le navire de Brittany Ferries en projet à Saint Nazaire a du plomb dans l'aile. Les ambitions "écolo" de la propulsion au gaz liquéfié sont vacillantes aujourd'hui avec la crise de l'Ukraine... Pour STX, il s'agit d'un sale coup, après les suspensions de livraison de deux navires russes...
Mer-Alliance, est victime d'une politique de marque de distributeur, où les marges sont très étroites... le saumon ne passe plus dans toutes les assiettes en raison de la crise économique...
Le rachat de cette entreprise risque de conduire à un réajustement sérieux des effectifs ! Après "Petit Navire", le patrimoine de transformation des produits de la Mer s'éloigne de la France !
La Grande Distribution veut toujours "des prix" ! Le consommateur n'est pas adulte !
SNCM, le scénario du redressement judiciaire confirmé par une décision européenne
Les Echos du 4 septembre 2014
Antoine Boudet
La SNCM devra bien rembourser des aides d’Etat perçues dont la Cour de justice de l’Union européenne vient de confirmer l’illégalité. Leurs montants colossaux mettent la compagnie au pied du mur.
C’est la fin des illusions pour la SNCM. La Cour de justice de l’Union européenne a confirmé, ce jeudi, l’illégalité des aides publiques françaises reçues par la compagnie maritime, au moment de sa restructuration en 2002 et de sa privatisation en 2006 et dont le montant cumulé s’élève à 220 millions d’euros, dont 204 millions au titre des aides perçues lors de la privatisation et le solde correspondant à une partie des 76 millions d’aides versées dans le cadre d’un plan de restructuration en 2002.
Dans son arrêt de ce jour, la Cour « rejette les pourvois de la SNCM et de la France et confirme ainsi l’annulation partielle de la décision de la Commission », indique-t-elle dans un communiqué. Elle donne ainsi raison au concurrent Corsica Ferries qui avait introduit un recours auprès du tribunal afin d’obtenir l’annulation de la décision de la Commission. Celle-ci avait en effet considéré que les sommes versées ne constituaient pas d’aides d’Etat illégales, commettant donc selon le tribunal « plusieurs erreurs d’appréciation ».
Espoirs ruinés
Le Cour de justice de l’UE confirme ainsi un premier jugement du 11 septembre 2012 et ruine les espoirs de la SNCM d’échapper au remboursement de ces aides indues, auxquelles s’ajoutent pour quelque 200 millions d’euros supplémentaires les aides publiques perçues dans le cadre du service complémentaire en haute saison de la délégation de service public 2007-2013 entre la Corse et le continent et jugées illégales. Des montants que la compagnie maritime, qui accumule les pertes, n’a pas les moyens de rembourser.
Si le gouvernement français et la précédente direction de la SNCM, en contradiction avec Transdev, son principal actionnaire (à hauteur de 66 %), ont dangereusement entretenu l’illusion auprès des quelque 1.600 salariés de la société, les conclusions du rapporteur de la Cour de justice européenne, connues depuis le début de l’année, n’en avaient en revanche laissé aucune à Paul Giacobbi, le président de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), à laquelle la SNCM est redevable des sommes versées au titre du service complémentaire, et aux dirigeants de Transdev.
Echapper aux remboursements
Ces derniers, soutenus en cela par les deux coactionnaires du groupe de transport public, Veolia Environnement et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), plaident depuis des mois pour une solution de discontinuié, en clair de mise en redressement judiciaire, la seule qui, selon eux et la jurisprudence européenne, pourraient permettre à la SNCM d’échapper aux versements de ces sommes. A ce stade, ni la compagnie ni ses actionnaires n’ont commenté la décision de justice.
STX France, le projet de Brittany Ferries reporté
Télégramme du 2 septembre 2014
Long de 210 mètres pour 31 mètres de large, le navire doit être armé par 189 membres d'équipage.. Image STX
Annoncé pour 2016, le Pegasis, navire au gaz liquéfié de Brittany Ferries, ne devrait pas sortir des chantiers STX Saint-Nazaire avant 2017.
Le montage financier du nouveau navire de Brittany Ferries, commandé en janvier dernier au chantier de Saint-Nazaire, n'a pas pu être bouclé cet été. STX France, qui avait laissé plusieurs semaines à son client pour trouver une solution (la date butoir pour la finalisation du financement était initialement fixée au 30 juin), a été contraint de suspendre le projet Pegasis, selon le site Mer et Marine. L'entreprise et ses sous-traitants ne peuvent en effet aller plus avant sans les versements prévus par un contrat qui n'est pas entré en vigueur.
Malgré tout, le constructeur et l'armement de Roscoff (29) espèrent encore sauver cette commande, très importante pour le plan de charge de Saint-Nazaire et cruciale dans la stratégie de transition énergétique de Brittany Ferries vers des navires propulsés au gaz naturel liquéfié. « Le projet est à l'ordre du jour. Nous sommes dans une stratégie confirmée de construction du Pegasis », assure Jean-François Jacob, président de la Société d'intérêt collectif agricole (SICA) de Saint-Pol-de-Léon (29), propriétaire de Brittany Ferries et qui doit financer le navire.
Les négociations se poursuivent
Les négociations se poursuivent donc, avec apparemment comme objectif de lever le blocage financier d'ici à la fin de l'année. Toutefois, il est désormais trop tard pour que le ferry soit livré comme prévu fin 2016. Car, ces derniers mois, STX France a enregistré plusieurs grosses commandes de paquebots. Après l'Oasis 3 au printemps 2016, Saint-Nazaire doit livrer le premier des deux nouveaux géants destinés à MSC au premier trimestre 2017. Puis ce sera au tour de l'Oasis 4 un an plus tard. Il serait donc désormais question, si la commande de Brittany Ferries parvient à se concrétiser, que l'achèvement du navire soit reporté à 2017, peut-être même 2018. Tout dépend de la date à laquelle le dossier serait bouclé.
Coup dur pour Saint-Nazaire
Quoi qu'il en soit, un tel retard ne sera pas sans conséquence. Pour STX France tout d'abord, dont les ateliers de fabrication devaient en grande partie tourner l'an prochain grâce au navire de Brittany Ferries. Ce dernier devait prendre le relais de l'Oasis 3, dont les dernières tôles seront découpées au cours de l'hiver, la mise à l'eau de ce paquebot étant prévue à l'été 2015. Un important creux de charge pourrait donc survenir l'an prochain. Pour les sous-traitants du chantier, également, le gel du projet est un coup dur, surtout après la période très difficile traversée ces dernières années.
Pour mémoire, le coût du ferry issu du projet Pegasis est de 270 millions d'euros.
MerAlliance, le groupe repris par des Thaïlandais
Télégramme du 5 septembre 2014
Le groupe thaïlandais Thai Union Frozen a annoncé, hier, l'acquisition à 100 % de MerAlliance (900 emplois dont 440 entre Quimper et Landivisiau). L'opération est présentée par le président de MerAlliance comme « une nouvelle étape pour pérenniser notre savoir-faire »
.
L'information est tombée hier matin. Thai Union Frozen (TUF), un groupe thaïlandais, leader mondial du thon en boîte, a racheté 100 % du groupe quimpérois MerAlliance. Cette société, numéro un français sur le marché du saumon et des poissons fumés à marque distributeur, compte 900 salariés répartis sur quatre sites : Armoric à Quimper, le berceau historique créé en 1971 et racheté en 1994 par l'actuel P-DG Gilles Charpentier (350 emplois) ; Narvik de Landivisiau racheté en 2001 transformé en pôle logistique (90 emplois) ; MerAlliance Poland (Pologne) spécialisée dans le saumon fumé premier prix, racheté en 2008 et Esco (Ecosse) dédié aux poissons frais et fumés racheté en 2012. MerAlliance qui a aussi une société d'achat à Bergen en Norvège est leader sur son marché en France et troisième en Europe. Même si ce n'est pas lié, car TUF a pour but d'étendre son activité à la catégorie « frais » en Europe, cette acquisition intervient dans un contexte compliqué sur le marché du saumon fumé français. Il est en partie dû à la demande de plus en plus importante de saumon fumé au niveau mondial, qui a provoqué ces dernières années une hausse importante du coût de la matière première. Les marges se sont restreintes faute de répercussion suffisante chez les distributeurs.
« Pas d'inquiétude pour l'emploi »
TUF regarde au-delà du marché français et cherche d'abord une diversification dans sa stratégie de développement. « Pour MerAlliance, le choix est de pérenniser l'entreprise, dit-on à Quimper. Nous ne sommes pas intégrés verticalement, c'est-à-dire que nous n'avons pas de ferme de production. Nous avons beaucoup investigué le marché français. Il nous faut développer notre envergure européenne. Il n'y a aucune inquiétude à avoir pour l'emploi, ce qui aurait été le cas si nous avions été repris par un concurrent ou un groupe financier. Là, c'est notre complémentarité et notre savoir-faire en frais qui sont recherchés ».
Déjà en 2010, l'entreprise douarneniste Petit Navire avait rejoint le giron des Thaïlandais qui avaient racheté la société MW Brands propriétaire de l'entreprise douarneniste.
Les commentaires sont fermés.