21/08/2014
PPRL, submersion marine...
Les enquêtes publiques sont ouvertes dans le Sud du Morbihan...
Les gros points noirs dans le Nord de la Baie de Quiberon sont Carnac-plage et Penthièvre !
En cas d'aléa fort (zone rouge), les nouvelles constructions sont interdites et des précautions d'aménagement sont recommandées : prises électriques au plafond ! pas de volets roulants électriques, niveau de plancher à revoir ! Sans parler des mesures de bon sens : canote à poste, ceintures de sécurité pour chaque habitant, trappes d'évacuation dans le toit...
Restent les conséquences de cet aléa fort sur les infrastructures publiques : surélévation des routes, protection des canalisations souterraines, signalisation lumineuse pour la circulation routière, alarme d'alerte sur les zones habitées, appel des habitants par SMS...
A Penthièvre, une inondation centennale, c'est la coupure totale de la presqu'île : route, fer, eau, électricité gaz... le téléphone par relais hertzien risque, seul, de fonctionner !
Submersion marine, cinq communes sur la sellette
Télégramme du 20 août 2014
Gabriel Simon
C'est sur le littoral de Sarzeau, ici le secteur de Saint-Jacques, que l'impact du Plan de prévention des risques littoraux sera le plus fort. (Photo Mairie de Sarzeau)
Les communes littorales vont devoir se soumettre aux plans de prévention contre les submersions marines. Ce dispositif adopté après la catastrophe Xynthia commence à se mettre en place dans le Morbihan, comme à Damgan et dans la presqu'île de Rhuys.
Depuis le début de la semine, la foule se presse en mairie d'Arzon et de Sarzeau, moins au Tour-du-Parc, mais la même inquiétude de la part des visiteurs : ma maison est-elle en zone inondable ? L'enquête publique concernant le PPRL (Plan de prévention des risques littoraux), a démarré sur le littoral sud morbihannais, plus précisément sur Damgan et quatre communes de la presqu'île de Rhuys : Le Tour-du-Parc, Sarzeau, Saint-Gildas, Arzon. Trois commissaires enquêteurs vont se succéder dans ces différentes mairies jusqu'au 22 septembre pour recevoir le public. Ils auront alors un mois pour remettre leur avis. La décision de faire appliquer ce plan reviendra ensuite au préfet.
Trois zones d'aléas
Ce PPRL est destiné à établir des règles d'urbanisme plus contraignantes dans les zones proches du rivage soumises à trois risques : l'élévation du niveau marin, l'érosion et les déferlements en cas de gros événements climatiques. Les PLU (plans locaux d'urbanisme) devront en tenir compte. Les personnes et les biens situés dans ces zones seront soumis du coup à trois niveaux d'aléas : faible, moyen et fort à très fort. À chacun de ces degrés correspond une couleur sur une cartographie et des règles de construction. Pour les aléas forts (en rouge), il n'y aura plus de possibilité de construire de logements nouveaux. Pour les aléas moyens (en orange), les contraintes seront fortes. Et pour les aléas faibles (en bleu), les constructions nouvelles seront autorisées. En revanche, il n'y a pas de zone noire imposant des destructions.
Le souvenir de Xynthia
Ce PPRL a été réalisé selon des relevés topographiques effectués par avion au laser, l'étude des houles, un historique des événements passés depuis 1705, une prévision d'élévation du niveau marin de 60 cm à horizon 2100 et une modélisation mathématique des submersions en considérant les possibilités de rupture des cordons dunaire et la vitesse d'inondation.
Ils sont prévus pour que ne se reproduise plus l'effroyable scénario de la tempête Xynthia de 2010 en Vendée et Charente-Maritime, où des habitants s'étaient retrouvés piégés dans leurs maisons. On ne pourra plus construire comme on veut en fonction de l'intensité du risque encouru. Les prises devront être surélevées, les volets roulants électriques seront interdits, des niveaux de plancher seront définis en fonction du niveau de la mer.
Les communes réservées
En tout, dans le secteur concerné, 1.500 maisons ou logements collectifs sont touchés par le plan et beaucoup de propriétaires se demandent si leur bien ne va pas perdre de ce fait de valeur. Les communes ont, de leur côté, émis des avis favorables mais assortis de réserves : quelles seront les possibilités de reconstruction après un sinistre non lié à un événement de submersion ? Dans les campings, pourra-t-on implanter des mobile-homes ? L'extension des bâtiments d'activités en lien avec la mer sera-t-elle possible ?
Un gros sujet de friction qui s'annonce sur le littoral.
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