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26/07/2014

Dissipation d'énergie ou tonnes à lisier, le même "merdier" !

Les PLU et les Plans de Prévention des risques n'ont pas les mêmes acteurs !

Fouesnant, permis de construire litigieux.jpg

Pichon, les tonnes à lisier.jpg

Une conjonction "contraire", comme on le dit dans la Marine, peut conduire à des catastrophes !

D'un côté un industriel breton dynamique, spécialiste international de la "tonne à lisier", de l'autre un propriétaire côtier dans un coin magnifique sont "emmerdouillés" par l'arrivée des PLU et des PPR sur le marché !

Les tribunaux administratifs votent "noir ou "blanc", que vous soyez puissants ou misérables...

L'incertitude "juridique" est devenue le premier obstacle de la construction "privée" !


Pichon, contraint d'aller ailleurs
Télégramme du 25 juillet 2014

La société Pichon est installée à Guipavas depuis 1973. L'année dernière, elle a réalisé 33M€ de CA et réprésentait plus de 50% du marché français.. Photo J-M.L.D.

À l'étroit, la société Pichon, leader français sur le marché des tonnes à lisier, n'a toujours pas touvé de site à proximité de Brest. Elle pourrait bien déménager d'ici fin 2015, emportant avec elle 120 salariés.
« Nous avons déjà attendu plus de deux ans, c'est devenu difficilement tenable », explique Michel Pichon, P-DG et fondateur de l'entreprise. Avec un chiffre d'affaires en progression de 25 % depuis le début de l'année et des exportations en hausse de 35 %, difficile en effet de rester sur les 11.000 m² de l'usine actuelle, située sur la zone de Lavallot, à Guipavas (29).

Pour quelques hectares de PLU...
« Nous nous retrouvons dans une situation où nous sommes obligés de fabriquer des machines destinées au marché français dans notre usine polonaise, ce qui induit des coûts de transport complètement superflus », déplore le P-DG, qui cherche à doubler sa surface de production d'ici un an, en restant toutefois dans un rayon d'une trentaine de kilomètres. « Nous aurions pu nous agrandir sur le site actuel, mais nous n'avons pas pu acquérir les terrains voisins », poursuit-il. Un problème auquel les autorités locales ont elles-mêmes été confrontées. « Par ailleurs, une parcelle de notre terrain, sur laquelle nous aurions pu nous agrandir partiellement, n'a pas été déclarée constructible dans le PLU », continue l'industriel, qui en vient à se demander « si l'emploi fait bien partie des priorités des décideurs locaux ».

Une cinquantaine d'emplois supplémentaires
Pas moins de 120 salariés travaillent sur le site guipavasien, sans compter une vingtaine d'intérimaires et au moins autant d'emplois induits. À terme, ce projet d'agrandissement devrait générer une cinquantaine de postes supplémentaires. « À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution à brève échéance dans les environs de Brest où, à part la zone de Lanvian qui n'est toujours pas ouverte aux entreprises, il n'y a pas de terrain immédiatement disponible pour les industriels, d'autant que le prix du foncier est très élevé », regrette celui qui s'est vu proposer une « usine gratuite dans les environs de Metz ». Sans aller jusque-là, l'industriel confie étudier actuellement deux sites nord-finistériens. « Nous sommes contraints de regarder ailleurs. Rien n'est signé, mais nous devrions avoir pris notre décision d'ici à septembre pour envisager un déménagement fin 2015. »

Cap Coz, imbroglio après l'annulation d'un permis
Télégramme du 26 juillet 2014

Le secteur concerné, au Cap Coz, a déjà bénéficié d'un arrêté du maire en interdisant l'accès en raison des déferlantes.. Photo DR

Le tribunal administratif de Rennes vient d'annuler un permis de construire délivré par le maire de Fouesnant. La maison, elle, a été bâtie face à la mer. Son propriétaire pourrait bénéficier d'un retournement de situation.

Elle surplombe la plage du Cap Coz depuis quelques mois. Une grande villa composée de deux logements a été érigée sur la dune, sur le dernier terrain encore disponible sur cette portion de front de mer construite depuis les années 30. Une construction illégale, vient de juger le tribunal administratif de Rennes : le 11 juillet dernier, il a annulé le permis de construire délivré par le maire, en s'appuyant sur la situation administrative du terrain au moment de la délivrance du document. « La cartographie de 2011, établie par la direction départementale des territoires et de la mer après Xynthia, classe le secteur en zone de dissipation d'énergie de la houle », souligne Vincent Esnault. Pour l'élu Vert, le permis n'aurait jamais dû être délivré dans ces circonstances. Le maire de Fouesnant, Roger Le Goff, lui, justifie ce permis par une décision prise par le préfet, a posteriori, et n'exclut pas de faire appel : « Je ne comprends pas ce jugement, on va regarder. Mais je ne suis pas très inquiet sur ce dossier ».

Situation unique et rare
Il en veut pour preuve les nouvelles cartes établies en 2013 par la préfecture qui excluent la zone de tout risque de submersion marine. Une décision incompréhensible pour Vincent Esnault, l'élu Vert, qui rappelle l'existence d'un arrêté municipal interdisant l'accès des piétons au secteur en raison du risque de déferlante. Roger Le Goff, le maire explique que la situation qui l'a amené à prendre cet arrêté, est « unique et rare ». Pour Yves Le Guellec, le chef du bureau « risques et sécurité » à la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), cette évolution des cartes n'est d'ailleurs pas spécifique au Cap Coz. « La première cartographie diffusée début 2011 avait été établie sur la base de levés IGN imprécis ». Depuis, des données plus précises ont conduit les services de l'État à revoir leur copie, tout en tenant compte de la hausse du niveau de la mer et en intégrant une marge supplémentaire de 20 cm imposée par le ministère et liée au réchauffement climatique. Désormais, le Cap Coz n'est plus en zone de dissipation d'énergie de la houle.

Dans l'attente du plan de prévention

Du moins pour le moment. Confiée à un bureau d'étude, l'élaboration des plans de prévention des risques littoraux est en cours pour douze communes du sud du département, entre Concarneau et Penmarc'h. Les conclusions devraient être connues au cours du premier semestre 2015 et pourraient à nouveau changer la situation.

« Ce serait surprenant, mais rien n'est impossible », admet Yves Le Guellec, de la DDTM. Entre-temps, à défaut d'une décision favorable en appel, « le maire aura tout loisir de signer une éventuelle nouvelle demande de permis de construire pour régulariser la situation », craint Vincent Esnault. Car une chose est sûre : si ce secteur du Cap Coz a un nouveau classement en zone de dissipation d'énergie de la houle, toute construction sera impossible.

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