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19/05/2014

Etats Unis, Europe, un sacré différentiel !

Le satellite aux Etats Unis est, pour l'instant, le seul moyen de diffusion économique des données !

Direct TV acheté par ATT.jpg

La course aux débits s'attaque d'abord aux images, qui sont un sacré défi pour les télécoms... mais la suite, l'internet et la téléphonie pourraient suivre, rendant obsolètes fibres et réseaux d'antennes locales...

Amazon et Google évaluent "à petite échelle" les solutions du ballon, des drones pour la diffusion de flux informatiques sur un continent entier, y compris par une WiFi à très fort débit, toujours en vue d'une réduction des coûts par rapport à une solution satellitaire.

L'Europe se chamaille entre opérateurs locaux, qui veillent sur leur pré carré, la langue étant souvent un barrage insurmontable...

La France soigne "les intermittents", qui pompent l'assurance chômage des autres travailleurs, ceux de l'industrie des télécoms !

A votre avis, où est l'avenir de l'industrie des Télécoms ?


AT&T s’offre DirecTV pour 48,5 milliards de dollars
Les Echos du 19 mai 2014

L’opérateur télécoms américain AT&T, qui souhaite se renforcer sur l’offre de télévision, va racheter l’opérateur satellitaire.

Le rapprochement entre AT&T et DirecTV a été validé à l’unanimité par les conseils d’administrations des deux entreprises. - Reed Saxon/AP/Sipa

Le poids lourd américain des télécoms AT&T a décidé dimanche d’acheter l’opérateur satellitaire DirecTV pour 48,5 milliards de dollars, une opération qui va donner naissance à un nouveau géant de la télévision payante aux Etats-Unis. AT&T va payer en partie en numéraire et en partie avec ses propres actions, pour un montant évalué sur la base de son cours de clôture de vendredi soir à 95 dollars par titre DirectTV. Cela valorise sa cible à 48,5 milliards de dollars, et même 67,1 milliards de dollars en tenant compte de la reprise de la dette d’AT&T, précise un communiqué commun des deux entreprises.

AT&T est déjà, avec Verizon, l’un des deux poids lourds de la téléphonie mobile et fixe aux Etats-Unis. Il dispose aussi d’une offre de télévision, mais le rapprochement avec DirecTV lui donnerait une dimension vraiment nationale sur ce marché, où les cartes s’apprêtent à être rebattues avec la fusion annoncée des deux plus gros câblo-opérateurs du pays, Comcast et Time Warner Cable.

Le rapprochement entre AT&T et DirecTV a été validé à l’unanimité par les conseils d’administrations des deux entreprises. « C’est une opportunité unique, qui va redéfinir le secteur de la vidéo de divertissement et créer une entreprise capable de proposer de nouvelles offres combinées et d’apporter du contenu aux consommateurs sur de multiples écrans » tout en créant « de la valeur immédiatement et à long terme pour les actionnaires, fait valoir le PDG d’AT&T, Randall Stephenson, cité dans le communiqué.

AT&T s’attend à un effet positif sur son bénéfice par action dès la première année après le bouclage de la transaction, prévu d’ici douze mois, et chiffre les synergies à 1,6 milliards de dollars après trois ans. Il précise qu’il compte céder sa participation dans l’opérateur de télécoms mexicain America Movil, propriété du magnat Carlos Slim, « pour faciliter la procédure d’approbation par les régulateurs en Amérique latine ».
AT&T a pris les devants après avoir eu une mauvaise expérience en 2011, où il avait dû renoncer à fusionner avec un plus petit opérateur américain de téléphonie mobile, la filiale de Deutsche Telekom T-Mobile USA, à cause d’un veto des autorités américaines de la concurrence.
Source AFP

L’Europe des télécoms attend encore les deals à l’échelle du continent
Les Echos du 19 mai 2014
Solveig Godeluck

Bruxelles prône une consolidation transfrontalière, mais les acteurs nationaux, eux, ne jurent que par la « réparation » du marché domestique.

Joaquín Almunia, le commissaire européen à la concurrence, doit se prononcer sur les fusions KPN-Telefonica en Allemagne et Hutchison-Telefonica en Irlande. - EU/Shimera/Etienne Ansotte
KPN-Telefonica en Allemagne, Hutchison-Telefonica en Irlande, SFR-Numericable en France : trois opérations de concentration majeures entre opérateurs télécoms attendent le feu vert du gendarme de la concurrence, à Bruxelles ou à Paris. Elles ont pour point commun d’être des fusions cantonnées à l’échelle nationale. Cette année, d’autres « deals » du même acabit pourraient arriver sur la table du régulateur - on parle de Bouygues Telecom, de Yoigo en Espagne, de Tele2 en Suède.

Apparemment, la commissaire européenne Neelie Kroes peine à faire accepter sa vision d’un marché unique des télécoms qui passerait par la constitution de grands ensembles sans frontières plutôt que par la réduction de la concurrence à l’intérieur de chaque marché national. « Nous avons entendu les inquiétudes des industriels, et souhaitons que les opérations paneuropéennes puissent se réaliser de manière durable, le plus vite possible », avait-elle déclaré en octobre. Elle voulait mettre un peu de baume au cœur des opérateurs télécoms, qui se plaignent du morcellement européen (plus de 100 opérateurs) face aux américains (4 géants).

Chacun reste sur son pré carré
En fin de compte, ce sont les étrangers qui comprennent le mieux le message de Neelie Kroes. L’Américain John Malone achète du câble un peu partout sur le vieux continent avec son fonds Liberty Global. L’ « EADS des télécoms » que pourraient constituer Orange et Deutsche Telekom ne voit pas le jour, et Telefonica se retient d’avaler Telecom Italia. Chacun reste sur son pré carré.

Les champions européens considèrent avant tout que le vieux continent est malade d’un trop-plein de concurrence. Pour eux, la priorité est de « réparer le marché » en diminuant le nombre d’opérateurs mobiles à l’échelle nationale. Seul moyen de faire remonter les prix, donc de retrouver des marges de manoeuvre financières. Les opérateurs pourront ainsi investir plus dans leurs réseaux, avec un bénéfice pour le consommateur supérieur à long terme, avait plaidé HSBC en février dans son étude « Supercollider ».

L’Europe a besoin de taille critique plutôt que de synergies
Mais l’argument est réversible. John Strand, de la société de conseil danoise Strand Consult, est également persuadé que l’augmentation de l’investissement est la clef des bénéfices futurs pour le consommateur. Cependant, il ne croit pas que les fusions nationales comme SFR-Numericable vont provoquer un sursaut des dépenses en capital : « Pendant que l’on parle consolidation, les capex sont en chute libre, souligne-t-il. Ce sont des dossiers qui prennent du temps, on attend le feu vert des autorités de la concurrence, puis il faut intégrer les entreprises. On perd facilement deux ans ». Par la suite, il faut rembourser les crédits, et c’est autant d’argent qui ne va pas dans le réseau.

Il faudrait penser européen pour faire repartir l’investissement, plaide-t-il : « Nous avons besoin de consolidation par-delà les frontières, et de taille critique plutôt que de synergies ». Créer des géants aux poches profondes aiderait à rattraper le retard européen : « Les investissements ont décliné depuis 4 ans sur notre continent. Sur les dix dernières années, les opérateurs américains ont investi deux fois plus de capital par tête que leurs homologues européens », accuse-t-il. Florissants de santé, ils n’ont pas eu à regretter leurs efforts. A côté d’eux, Orange, Deutsche Telekom, Telefonica paraissent bien petits.

Intermittents, sous pression, le patronat et les syndicats ont corrigé leur copie
Les Echos du 24 avril 2014
Derek Perrotte

Les intermittents manifestent demain au Printemps de Bourges. Mis aussi sous pression par Aurélie Filippetti, le patronat, la CFDT, FO et la CFTC ont amendé la réforme issue de l’accord Unédic du 22 mars. Le délai de carence va être adouci mais le plafond du cumul entre revenus et allocations sera rabaissé pour compenser.

Le 16 avril, face à la colère croissante des intermittents au fur et à mesure que ces derniers faisaient leurs calculs, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, est montée au créneau. - AFP/ JACQUES DEMARTHON
Reprise des festivals... et des hostilités. Vendredi, au Printemps de Bourges, qui a donné mardi le coup d’envoi de la saison culturelle, les intermittents du spectacle vont de nouveau se mobiliser contre la réforme des règles d’assurance-chômage adoptée par le patronat, la CFDT, FO et la CGC dans l’accord du 22 mars dernier. Ils dénoncent le durcissement de leur régime spécifique, et en particulier la mise en place d’une nouvelle formule de calcul du délai de carence avant de toucher leurs allocations. Derrière une apparence très technique, cette mesure concentre les trois quarts des quelques 165 millions d’euros d’économies annuelles - soit la moitié du surcoût du régime - attendues de la réforme. Comme le pointe notamment la CGT-Spectacles, la formule retenue par l’accord rallonge fortement le différé des petits et moyens salaires mais préserve les gros salaires.

Le 16 avril, face à la colère croissante des intermittents au fur et à mesure que ces derniers faisaient leurs calculs, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, est montée au créneau en estimant, sur Radio Classique, que la réforme de la carence était « une faute » et « une mesure inacceptable en l’état », promettant qu’elle serait « corrigée ». Une manière pour elle de tenter d’éteindre l’incendie, le gouvernement ne voulant surtout pas revivre le conflit de 2003, qui avait abouti à l’annulation du festival d’Avignon.

La ministre et les intermittents ont obtenu, sur ce point, gain de cause. Comme le révèlent « Les Echos », les trois organisations patronales et les trois syndicats signataires ont acté, ces derniers jours et en toute discrétion, une nouvelle version de la réforme de l’intermittence. Ils ont établi une nouvelle formule de calcul du différé se voulant moins dure envers les petits et moyens salaires mais plus sévère avec les intermittents à plus forts revenus. La « bascule » se ferait autour de 25.000 euros de revenus sur la période de référence (507 heures). Selon les simulations de l’Unédic, avec cette nouvelle formule, 47 % des intermittents seront soumis à un différé d’indemnisation, contre 56 % avec la formule issue du 22 mars. Cela reste un effort conséquent : aujourd’hui, seuls 9 % des intermittents ont un différé et ce dernier ne concerne que les intermittents ayant gagné plus de 20.000 euros sur la période de référence ; avec la nouvelle formule, les intermittents seront touchés à partir de 9.000 euros de revenus.

Problème : cette nouvelle formule ne rapporte plus « que » 100 millions d’économies annuelles, contre 120 millions dans la version du 22 mars. Or le patronat a prévenu que toute refonte du volet intermittents du texte devrait se faire à économies constantes. Dès lors, les partenaires sociaux ont convenu, pour récupérer les 20 millions manquant, de durcir une autre mesure : l’instauration d’un plafond mensuel de cumul revenus/allocations chômage. Celui-ci va être abaissé de 5.475 euros bruts à, finalement, 4283 euros bruts.
Les syndicats et le patronat, furieux après les attaques d’Aurélie Filippetti.... trois semaines après que le ministère du Travail ait, lui, salué l’accord Unédic, réfutent toutefois avoir cédé à la pression de la ministre de la Culture. Selon eux, une un ajustement à tête reposée de ce nouveau délai de carence, acté un peu en urgence dans la dernière ligne droite des négociations, était déjà à l’étude. « L’Unédic a fait des études complémentaires sur l’impact de la mesure après le 22 mars et on s’est vite rendu compte que certains de ses effets ne correspondaient pas à l’esprit de l’accord, qui est de protéger les plus précaires », explique une organisation patronale. « Filippetti a voulu faire se faire mousser mais son intervention a été contre-productive. Elle a braqué le patronat, qui n’a ensuite plus voulu renoncer à un centime d’économies alors qu’on aurait peut-être pu obtenir un peu de lest », complète un syndicat.

En tout état de cause, les modifications adoptées font les affaires du gouvernement, qui a surveillé le dossier comme le lait sur le feu. Pour le ministère du Travail, la priorité était d’obtenir au plus vite une nouvelle convention Unédic à agréer pour clore cette séquence. Les partenaires sociaux travaillent désormais à la rédaction finale du texte, qui devrait être soumis à une ultime validation le 6 mai. Ces derniers jours, ils ont signifié à Manuel Valls qu’en contrepartie de la réécriture de leur texte, ils attendent désormais que la ministre de la Culture se passe de rejouer les pompiers pyromanes. Cette dernière n’en aura pas moins obtenu ce qu’elle voulait : des aménagements à présenter à la délégation d’intermittents qu’elle doit rencontrer demain à Bourges. Reste à savoir si ces aménagements à la marge suffiront à stopper un mouvement de contestation moins fort qu’en 2003 mais loin d’être négligeable et qui s’est organisé pour durer.

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