09/05/2014
Décadence...un pays, qui travaille moins !
L'ancien Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing livre "ses impressions !
Dans l'environnement médiatique actuel, peu critique, les propos du Président décapent !
L'amour du travail disparaît, le système éducatif est en panne, les systèmes audiovisuels sont "pauvres", l'Etat croit savoir tout faire...
Pour lui, les préoccupations de l'Etat en matière d'emploi sont une véritable hérésie ! Le "libéralisme" économique, qu'il incarne, est à l'opposé du "dogmatisme" de la Gauche actuelle !
Giscard d'Estaing décrit une France "décadente"
JDD du 9 mai 2014
Dans un entretien confession au Point,Valéry Giscard d'Estaing, président de 1974 à 1981, évoque ses années passées à l’Élysée et livre une critique sévère de la France actuelle, un pays qui " travaille moins" et montre des "symptômes d'affaiblissement" et des "signaux de décadence".
VGE, ici fin 2011 dans son bureau parisien. (Reuters)
Il y a quarante ans, il présidait aux destinées de la France. Dans un entretien au Point, en kiosque depuis jeudi, Valéry Giscard d'Estaing, âgé de 88 ans, revient sur son septennat mais livre surtout sa vision de la France d'aujourd'hui. Un pays qui, selon lui, montre de nombreux signaux de "décadence.
Sur la France d'aujourd'hui
L'ex-président de la République dresse un bilan sévère du pays qu'il a dirigé de 1974 à 1981 : "La France travaille moins, elle n'aime plus travailler." "Tout ce qui ce qui faisait notre force, tel notre système éducatif, est en panne, il ne permet plus la réussite au mérite", poursuit-il. Il déplore également la pauvreté des programmes télévisuels. "Écoutez certains médias, par exemple. Ils ne parlent que de vacances, de la route des vacances, de la météo, du week-end. Après cela, le soir, à la radio, il n'est plus question que de matches de football. (…) Il n'y a plus d'émissions littéraires, encore brillantes il y a quelques années: elles risqueraient de fatiguer nos neurones! Autant de symptômes d'affaiblissement", insiste-t-il encore.
Sur l'avenir
Sa critique est sévère mais l'ancien chef d’État reste optimiste sur l'avenir de son pays. Selon lui, la France n'est pas "perdue", car "la jeunesse la sauvera!". "Ce culte des vacances perpétuelles, c'est l'œuvre d'une génération qui va s'en aller et disparaître." Pour lui, la jeunesse est "différente", elle "veut travailler". "Les jeunes voyagent, ils comparent avec ailleurs : ils n'acceptent plus la médiocrité, la politique des bras croisés".
VGE insiste aussi sur les atouts de l'Hexagone, sa "géographie", son patrimoine " le plus riche du monde, avec celui de l'Italie", son "époustouflant passé industriel". "Aujourd'hui, il nous reste encore, heureusement, l'Airbus franco-allemand et la fusée Ariane", analyse-t-il aussi. Le responsable se montre toutefois très préoccupé par la disparition des petites et moyennes entreprises. "Ce n'est pas un phénomène naturel : taxer les transmissions d'entreprise à des taux prohibitifs est suicidaire! On ne peut pas construire de grands groupes internationaux en une génération." plaide-t-il encore.
Sur son septennat
Pendant ses sept ans passés à l'Elysée, Valéry Giscard d'Estaing a légalisé l'avortement, abaissé la majorité à 18 ans ou instauré le divorce par consentement mutuel. Pour ce qui est de la peine de mort -que François Mitterrand, qui l'a battu en 1981, a aboli dès le début de sa présidence- l'ex-chef de l'Etat se dit "pas convaincu qu'il fallait la supprimer." "J'ai toujours été du côté des victimes, et je suis révolté de voir qu'elles sont oubliées dans tant d'affaires judiciaire. (…) Au fil du temps, la peine de mort ne s'appliquait plus qu'aux cas les plus abominables et je croyais en son caractère dissuasif", explique-t-il.
Sur la politique actuelle
Selon le Sage, le problème de la France, "c'est qu'elle conserve le modèle qu'elle a adopté à la Libération". Par exemple "le pacte de responsabilité mis au point par le gouvernement actuel contient toujours cette idée que l'Etat peut et doit contrôler la création d'emplois! C'est une hérésie!". L'ex-président fustige aussi l'importance des dépenses publiques et un Parlement français qui "ne prend pas ses responsabilités" en matière de réduction de ce poste. Et de regretter qu'en 'France, l'idée que la dépense publique crée la croissance reste une idée fausse que personne n'ose vraiment remettre en question".
Sur l'Europe
Européen convaincu, VGE regrette le manque de "leadership" en France pour "relancer l'Europe". "Les Allemands ont Angela Merkel, nous n'avons personne". Le responsable prédit qu'aux élections européennes, "les Français vont se défouler : contre le fonctionnement de l'Europe et sur les questions de politique intérieure". Mais là aussi il reste optimiste. Selon lui, "Les Français sont très attachés à l'Europe (...) Les souverainistes en beau s'époumoner, les Français ne souhaitent pas moins d'Europe, mais une Europe plus forte, plus proche et plus efficace."
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