01/05/2014
le "système finistérien"...
La Bretagne semble "se polariser" de plus en plus avec Rennes et Paris. Nantes exerce son attraction sur le Morbihan !
Rennes attire les sièges sociaux des entreprises bretonnes. Mais elle ne suffit pas à constituer un "pôle européen" par sa taille. Nantes est une partie du puzzle, indispensable à la reconnaissance de nos voisins !
Le "système finistérien", très intense, constitue un pôle d'ancrage fort, qui a tendance à s'étendre vers le Morbihan...
La Bretagne pourrait être "une", si elle le voulait !
Les localités bretonnes
Les 10 aires bretonnes
Échanges, Nantes attire les Bretons
Télégramme du 25 avril 2014
Pour la première fois, les échanges des villes bretonnes entre elles et avec leur environnement extérieur ont été mesurés. Cette étude de l'Insee (1) révèle la vitalité des flux internes à la région, et l'importance des connexions avec Nantes.
Cette étude touffue, qui n'avait jamais encore été réalisée, porte sur les flux économiques et les déplacements entre les dix plus grandes aires urbaines bretonnes (2) et leur environnement. Liens capitalistiques (relations établissement-siège), transferts d'établissements, trajets domicile travail, migrations résidentielles (déménagements), tous ces échanges tissent une cartographie homogène d'un réseau où le maillage des agglomérations bretonnes s'intègre à son voisinage ligérien (principalement Nantes-Saint-Nazaire, mais aussi de manière moins intense Angers et Laval).
La force des réseaux
Sur ce territoire cohérent d'échanges entre villes, c'est l'agglomération Nantaise qui se révèle la plus polarisante dans tous les registres, sauf pour les relations entre les établissements et leur siège. Là, c'est Rennes qui est en tête. Cette puissance des liens entre une région administrative et la capitale régionale voisine est spécifique à la Bretagne, souligne Olivier Léon de l'Insee. De là à dire que la métropole ligérienne aurait toute légitimité à revendiquer le rang de capitale d'une Bretagne élargie, il n'y a qu'un pas que les agences d'urbanismes bretonnes ne veulent évidemment pas franchir. « Il est souhaitable que, grâce à son armature urbaine, la Bretagne pèse au plan européen », réagit Henri-Noël Ruiz, directeur de l'Audiar (Rennes). « Une agglomération ne se développe pas isolément, elle appartient à un système : pour qu'une métropole atteigne une visibilité européenne, elle doit vivre en réseau avec les autres villes ». Gilles Poupard (Adelor, Lorient), a noté pour sa part le dynamisme d'un réseau subrégional en Bretagne Sud, dont l'intérêt est de se connecter au mieux aux trois pôles métropolitains de Brest, Rennes et Nantes. « Leur visibilité doit être aussi un atout pour Vannes-Lorient », souligne-t-il.
1. Etude réalisée par l'Insee en collaboration avec les agences d'urbanisme et de développement de Rennes, Lorient, Brest, Quimper et Saint-Brieuc. Revue Octant n°62 d'avril 2014.
2. Brest, Quimper, Morlaix, Lannion, Saint-Brieuc, Saint-Malo, Rennes, Fougères, Vannes, Lorient.
En complément
Des particularismes
1. Les échanges entre les dix agglomérations bretonnes : 40.000 navettes domicile-travail en un an, 230.000 déménagements sur cinq ans, 2.000 transferts d'établissements (principalement commerces et artisanat) en deux ans, 160.000 salariés d'établissements dont le siège est situé dans une autre aire urbaine.
2. Des villes plus reliées. Les déménagements familiaux et les transferts d'établissements sont deux fois plus nombreux (on ne va pas voir ailleurs), même chose pour les migrations d'étudiants (l'offre régionale d'études est bonne), les sièges d'établissements extérieurs sont plus qu'ailleurs (+30 %) situés dans la région.
3. Des flux entrants. Les échanges entre Paris et les grandes villes bretonnes sont importants. Mais les flux sont plutôt entrants. À part Rennes et Brest, où les migrations résidentielles sont liées à l'emploi et l'économie (arrivée de cadres pour plus de 30 %), les migrations de retraités, elles, concernent surtout (plus de 40 %) Lannion, Saint-Brieuc, Vannes, et Quimper. Quant aux étudiants, leurs échanges avec la capitale sont limités : le maximum est enregistré à Rennes avec 16 %.
4. Un système finistérien. L'étude des échanges de proximité entre les 56 aires urbaines (grandes et petites) de Bretagne établit des réseaux correspondant aux limites des départements. Pour les échanges à plus longue distance, un puissant réseau rennais couvre la région, excepté un « système finistérien » clairement identifié pour les migrations résidentielles, étudiantes et les résidences secondaires.
Pour les liens capitalistiques, ce « système finistérien » s'étend au littoral et à l'ouest morbihannais.
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