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13/04/2014

Des usines ultra-modernes ? A quoi bon ?

Les communes et départements ont beaucoup investi dans les "déchets"... au grand profit de l'industrie du recyclage...

Tri des déchets à Plouerden.jpg

La grande chaîne du recyclage commence à la maison ! par l'éducation. Le "sac jaune" reçoit trop d'emballages non-recyclables...

Résultat : augmentation des volumes transportés, tri de délire dans des usines kafkaïennes, rejet vers l'incinération ou l'enfouissement... Un coût pour la collectivités, qui grimpe, alors qu'il devrait diminuer !

La périphérie de la Presqu'île est bien dotée : incinérateur à Plouharnel, dont l'énergie thermique part en fumée, Sysem à Vannes pour le tri et l'envoi vers le recyclage, enfouissement à ....

Le système de collecte roule à deux vitesses : le conteneur individuel, doublé d'un sac jaune (rythme hebdomadaire), le container "enterré" en self service chez Vannes Agglo avec une collecte plus productive !

Aujourd'hui "la collectivisation" du tri est d'une très grande bêtise, car les "dégoûtants" ne sont pas sanctionnés. Comme toujours, ce sont les autres, qui payent ! Pour diminuer les coûts, il faut imposer le composteur "à la campagne", avec contrôle de l'utilisation, la compression des emballages à domicile comme dans beaucoup de pays européens avec un apport individuel et contrôlé en déchetterie, une facturation au volume...

On va "rire jaune" sur la presqu'île !


Déchets en Morbihan, coup dur pour le plan de prévention
Télégramme du 8 avril 2014
Photo Bruno Salaün

Le conseil général devra-t-il remettre sur le métier son plan départemental sur les déchets qui vient d'être retoqué par la commission d'enquête ? Ce plan, sera, toutefois, présenté en juin prochain.

La commission d'enquête a émis un avis défavorable au projet de Plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux du Morbihan. Ce plan prévu jusqu'en 2025 définit les objectifs en matière de diminution des déchets et les outils de traitement. Il s'agit en l'occurrence des ordures ménagères produites par les ménages et des dépôts dans les déchèteries. Ces déchets non dangereux, ainsi que ceux issus du bâtiment et des travaux publics, sont de la compétence du département mais leur collecte et leur traitement sont assurés dans le Morbihan par les intercommunalités regroupées en cinq grands territoires : Auray, presqu'île de Quiberon, Lorient Aglo, Pontivy-Ploërmel, Pays de Vannes. On estime à 574 kg la quantité de déchets par habitant et par an dans le Morbihan (chiffre 2010) : 316 kg d'ordures ménagères et 259 kg en déchèterie. Pour ce qui est des ordures ménagères, l'objectif est de faire baisser leur tonnage de 25 % en 2025.

Des associations aux créneaux

Ce sont cinq associations (Bretagne Vivante, le comité de liaison d'associations de consommateurs du Morbihan, Eau et Rivières, l'Union départementale des associations familiales, UFC Que Choisir) qui ont communiqué la décision prise par les trois commissaires enquêteurs : Jean-Pierre Elias, Michel Stervinou, Roger Vacquier. Ces associations avaient claqué la porte de la commission consultative chargée d'élaborer le plan. Et elles estiment que le rapport final de la commission d'enquête va dans leur sens. « La législation européenne prévoit de hiérarchiser les priorités : prévention, réemploi, recyclage, valorisation, élimination. On a fait l'inverse en prévoyant des outils surdimensionnés et sans qu'il y ait eu de bilan critique du précédent plan. Ce plan ne présente aucune orientation nouvelle », souligne Gilbert Jeffredo, l'un des porte-parole de ces associations. « Si l'on avait donné la prioriété à la prévention, l'extension des centres d'enfouissement de Gueltas et de la Vraie-Croix n'auraient pas été nécessaires et il n'y aurait pas besoin d'un deuxième four à Pontivy, ni d'incinération à Plouharnel ».

Réponses en juin

Dans leurs observations, les commissaires estiment, notamment, que « les objectifs de prévention et de réduction des déchets sont nettement sous-estimés au regard des tendances déjà observées entre 2007 et 2010 ». Hier, le conseil général faisait savoir que le plan soumis à enquête sera présenté en l'état à la session de juin et que les réponses aux observations des commissaires enquêteurs seront apportées à ce moment-là.

Déchets, le prix exorbitant des erreurs de tri
Télégramme du 13 avril 2014
Frédérique Le Gall

À Plouédern, comme dans tous les centres de tri, les salariés voient parfois défiler, parmi des piles de journaux, une seringue ou un cadavre d'animal. Des « erreurs » de tri, parfois de simples incivilités, qui coûtent cher à la collectivité. (Photo Claude Prigent)

Le tri sélectif permet, grâce au recyclage, de gagner de l'argent et d'économiser de la matière première. À l'inverse, les erreurs de tri coûtent cher aux collectivités, donc au contribuable. En France, la facture s'élève à 310 M€ par an. Cela vaut donc le coup de ne pas se tromper de poubelle, même si, il convient de le souligner, la Bretagne se montre plutôt bonne élève...

Une course à la performance. Bon nombre de Bretons ont acquis de bons réflexes en matière de tri sélectif. La Bretagne demeure championne de France du tri (66 kg par an, par habitant) mais elle pourrait encore faire mieux, surtout dans les zones urbaines, moins performantes que le milieu rural. En 2012, Éco-Emballages a versé aux collectivités locales bretonnes 38.695.549 euros soit 12,35 euros par habitant. Cette somme correspond aux performances des communes, calculées en fonction du tonnage trié et recyclé. Éco-Emballages rémunère les collectivités locales avec l'argent qu'elle collecte auprès des industriels, qui mettent des emballages sur le marché. L'an dernier, la contribution financière des industriels de l'Hexagone s'est élevée à 630 millions d'euros.

Refus : un surcoût français de 50 millions d'euros. Des couches, des seringues, des chaussures, du linge... c'est inimaginable, les objets en tout genre que l'on peut dénicher dans les poubelles jaunes alors qu'ils n'y ont pas leur place. « S'il y a un doute, il vaut encore mieux jeter son déchet dans les ordures ménagères », conseille Catherine Le Pober, responsable pour l'Ouest d'Éco-Emballages. Le fait de mettre tout et n'importe quoi dans un sac jaune engendre, en effet, un surcoût. C'est de l'argent jeté par les fenêtres parce que tous ces déchets non recyclables vont faire un tour pour rien vers un centre de tri d'où ils seront aimablement rejetés. Alors qu'ils auraient dû partir directement vers un centre d'enfouissement ou d'incinération. Sans compter les risques techniques, voire sanitaires que de telles erreurs d'aiguillage impliquent (lire ci-dessous). En France, 200.000 tonnes de déchets sont « retoquées » chaque année par les centres de tri. Cela représente un taux de refus de 15 à 20 % et près de 50 millions d'euros de coût supplémentaire pour les collectivités. Pensons à nos impôts !

Un manque à gagner de 260 millions d'euros. Jeter à tort dans un sac jaune un déchet qu'on ne peut pas recycler coûte cher, mais jeter des emballages parfaitement recyclables dans les ordures ménagères, c'est du gaspillage et un important manque à gagner pour nos collectivités. Ces erreurs représentent, en France, près de 260 millions d'euros. C'est ainsi un million de tonnes d'emballages ménagers qui n'est pas recyclé alors qu'il aurait pu l'être. « Il y a encore beaucoup de journaux dans les ordures ménagères. Ils sont incinérés alors qu'ils pourraient être vendus à des recycleurs », cite en exemple Manuella Le Broch, responsable « Ressources relations usagers » de la communauté ubaine Brest Métropole Océane.

Moins d'intrus dans le verre. Dans l'ensemble, les erreurs de tri sont sensiblement moins fréquentes dans le domaine du verre. Pour autant, on trouve encore beaucoup d'intrus dans les bennes comme des verres cassés, les écrans de télé, la porcelaine... Bouchons et couvercles ne sont pas non plus les bienvenus dans les espaces de collecte du verre. Qu'on se le dise !

De l'information à revendre. Les consignes de tri sont visibles partout : dans les mairies, sur les sacs jaunes, les sites internet. Éco-Emballages sensibilise directement le citoyen par l'intermédiaire des ambassadeurs du tri. « Nous en avons près de 180 en Bretagne qui distribuent les sacs jaunes et assurent le suivi », indique Catherine Le Pober. Éco-Emballages a aussi lancé l'« Info-Tri Point Vert », un pictogramme qui permet aux consommateurs d'être précisément informés des consignes de tri sur les emballages. Aujourd'hui, dix milliards d'emballages, mis sur le marché par 300 entreprises, en sont porteurs.

Repères
Les Bretons champions du tri. 207.024 tonnes d'emballages ménagers ont été recyclées en Bretagne en 2012, une performance en hausse de 2,9 % par rapport à 2011. Cela fait des Bretons les champions du tri, avec 66,1 kg d'emballages par habitant qui ont pu trouver une seconde vie. À titre d'exemple, les Bretons ont, toujours en 2012, trié 45,9 kg d'emballages chacun, quand les Français, en moyenne, n'en ont trié que 30,5 kg.

Qu'est-ce qu'on recycle ? Le verre se taille la part du lion avec, en Bretagne, 143.811 t de bouteilles, pots et bocaux en verre recyclés. En moyenne, deux à trois bouteilles sur dix finissent toutefois dans le mauvais bac. Le tri sélectif a également concerné 41.002 t de briques et cartons (+ 8,4 % sur un an), 15.685 t de bouteilles et flacons en plastique (+ 5,1 %), 6.150 t d'emballages en acier (+ 4 %). et 377 t en aluminium (+ 30,3 %).

Les Costarmoricains premiers de la classe. Si l'on rapporte le tonnage recyclé au nombre d'habitants par département, le classement breton donne incontestablement la palme du meilleur esprit citoyen aux Costarmoricains, qui ont trié, en vue de recycler, 73,7 kg d'emballages ménagers par habitant. Le Morbihan arrive en seconde position avec 72,4 kg, l'Ille-et-Vilaine est 3e avec 62,1 kg et le Finistère arrive petit dernier avec 61 kg.

En complément
« Des seringues et même un bloc de béton »
« Les petites erreurs de tri, le film plastique ou le pot de yaourt jeté à tort dans un sac jaune, ce n'est pas bien grave. Ce qui nous gêne davantage, ce sont les erreurs manifestes, celles que l'on pourrait appeler des incivilités. En plus du coût qu'elles engendrent, elles peuvent avoir des conséquences malheureuses sur nos trieurs et nos machines », souligne Jean- René Robin, directeur technique de Triglaz.
Situé à Plouédern, Triglaz, de la société Sotraval, est le centre de tri qui réceptionne tous les emballages ménagers issus de la collecte sélective du Nord-Finistère, ce qui représente une population de 500.000 habitants.

Inaugurée il y a six mois, cette usine ultra-moderne s'est dotée de machines performantes, avec lecture optique notamment, pour traiter 30.000 tonnes de déchets par an : bouteilles en plastique, boîtes de conserve, briques alimentaires, journaux, magazines... Elle emploie 40 salariés dont deux équipes de quinze trieurs, car la main de l'homme ne peut pas être remplacée totalement. À Plouédern, les matières sont donc triées, compressées puis conditionnées en balles pour être transportées vers des unités de recyclage où une deuxième vie les attend.

Des vertes et des pas mûres

Comme dans tous les autres centres, les salariés de l'usine finistérienne voient défiler sous leurs yeux des erreurs de tri. Et ils en repèrent parfois des vertes et des pas mûres. « On a de tout : des seringues, des couches, des cadavres d'animaux, des bâches plastiques, des morceaux de moquette, des cordes, des filets de pêche. On a même réceptionné un bloc de béton de 70 kg », raconte Claude Auville, responsable d'exploitation. En six mois d'existence, le centre de tri a dû déjà remplacer trois bandes de convoyeurs, abîmées par des objets tranchants. Plus grave, il est arrivé aussi que des employés se piquent avec des seringues. « Entre le coût du traitement et le transport, une tonne de refus coûte 100 euros. Si la collectivité a 10 % de refus sur sa collecte, cela finit par représenter des sommes importantes », calcule Jean-René Robin qui n'a qu'un conseil à donner aux consommateurs : lire et relire les guides de tri.

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