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06/02/2014

Programmer l'extinction du réseau téléphonique ?

Dans les zones peu denses, Saint Pierre Quiberon ne fait rien pour poser des "tubes"...

Rappelons quand même, que 80% du coût de l'installation de la fibre est dans la pose des "tubes" en génie civil !

Fibre optique dans les campagnes.jpg

Les temps de tempête avec vent violent montrent aujourd'hui la vulnérabilité du réseau téléphonique aérien à Saint Pierre Quiberon. De nombreuses interventions coûteuse sont entreprises pour réparer "les lignes"...

Préparer l'infrastructure du réseau dès maintenant serait une action "productive"...

A moins que France Telecom ne se contente ici que de proposer le "VDSL" sur lignes téléphoniques...


La fibre optique arrive dans les campagnes
Les Echos du 6 février 2014
Solveig Godeluck

Les collectivités territoriales ont répondu à l'appel du Plan très haut débit lancé par le gouvernement.
La première enveloppe de subventions étatiques de 900 millions d'euros a déjà été consommée.


Très haut débit pour tous, les grands travaux ont commencé.
Ce matin se tient la première conférence point d'étape de la mission gouvernementale pilotant le fibrage de la France à grande échelle, avec en ligne de mire une couverture de 80 % de la population à l'horizon 2022. A cette date, en comptant les déploiements de câble et de cuivre dopé (VDSL), tous les Français devront disposer d'un gros robinet d'arrivée d'Internet chez eux, au moins 30 mégabits par seconde. Ce tuyau sera trois fois plus gros que la plupart des connexions « haut débit » d'aujourd'hui, et dix fois plus s'il s'agit de fibre optique. Les retombées attendues pour l'économie sont énormes - selon le cabinet Arthur D. Little, 1 euro investi dans la fibre optique se transforme en 6 euros de PIB. Pour changer toute la tuyauterie, il va néanmoins falloir investir 20 milliards d'euros.

La bonne nouvelle, c'est que les collectivités locales se sont mobilisées.
Un guichet de subventions a été ouvert en mai dernier et 48 dossiers ont déjà été déposés, ce qui correspond à une soixantaine de départements ou de régions. « Malgré la crise, les demandes ont dépassé nos attentes, explique Antoine Darodes, le responsable de la Mission très haut débit. Certaines collectivités décident de construire moins de routes pour avoir le très haut débit. » L'enveloppe initiale de subventions du Fonds pour la souveraineté numérique, 900 millions d'euros, n'est déjà plus suffisante. En revanche, celle de 700 millions d'euros de prêts bonifiés aux opérateurs télécoms n'a pas été consommée, car ces derniers préfèrent se financer sur le marché. Elle va donc être réallouée aux territoires. Au total, l'Etat a promis 3,3 milliards d'euros de subventions, dont une partie sera abondée par les recettes des licences mobiles 4G dans la bande 1.800 MHz.

On est pourtant encore loin d'atteindre le « rythme de croisière » de 2 millions de prises très haut débit créées chaque année en France - conformément au voeu formé par le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani. Le rythme actuel est proche de 900.000 nouvelles prises par an en fibre optique, plus environ 300.000 à 400.000 prises hybrides câble + fibre (Numericable). Depuis six mois, on note une nette accélération, et le cap symbolique des 10 millions de logements éligibles au très haut débit a été dépassé. De quoi calmer l'inquiétude des industriels de la fibre et du câble, regroupés au sein du Sycabel, qui estimaient il y a un an qu'il faudrait quintupler les commandes pour respecter l'objectif 2022 ! « Aujourd'hui, la tendance est bien meilleure grâce aux efforts d'Orange », constate Jacques de Heere, PDG du fabricant Acome. Son usine est installée en Normandie, et il se réjouit de voir la France devenir le « premier marché de la fibre en Europe ».

Jusqu'à présent, les opérateurs télécoms et Numericable ont réalisé le gros des investissements. Depuis 2006, ils ont quadrillé les cœurs des grandes villes, là où ils sont sûrs de récupérer leur mise, même en construisant des infrastructures concurrentes les unes des autres. Mais, pour couvrir 57 % de la population sans subventions, il faut partager les coûts - estimés entre 6 et 7 milliards d'euros, entièrement à la charge des acteurs privés. Dans les zones dites « moyennement denses », Orange et SFR se sont donc engagés à déployer l'un pour l'autre, et Free à participer aux frais. Tout cela en lien avec les collectivités territoriales. Elles n'ont plus le droit de construire leurs propres réseaux dans cette zone, mais elles sont vigilantes sur l'avancement des travaux. « Les engagements en volume doivent être tenus, détaille Patrick Vuitton, représentant des collectivités numériques au sein de l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel). De plus, nous tenons à ce que les quartiers où la connexion est de mauvaise qualité soient traités en priorité. » Les élus auront à leur disposition dès avril un observatoire semestriel des déploiements. Cet outil permettra de cliquer sur la carte de sa commune afin de voir si la fibre est arrivée sur le palier.

Le chantier le plus cher

Mais le chantier le plus long et le plus coûteux commence à peine. Il s'agit des 43 % restants de la population, là où il n'y a pas de rentabilité possible hors subventions. L'initiative y est publique, avec des cofinancements privés. La Mission très haut débit, qui ne compte qu'une dizaine de permanents, a été créée pour aider les collectivités à piloter les montages financiers et assurer une cohérence d'ensemble. Il faudra ensuite que les opérateurs viennent y assurer le service. D'où des travaux pour assurer la standardisation des divers réseaux.

Il faut aussi des plaques suffisamment grandes à opérer, au moins à l'échelle du département. C'est pourquoi la taille est désormais un critère d'octroi des subventions. « Avec le cadre actuel, on a une machine à tirer la fibre. Maintenant, la seule inconnue est la demande des clients », explique Yves Le Mouël, qui dirige la Fédération française des télécoms. Selon lui, les collectivités doivent donner un coup de pouce aux abonnements en créant des services publics en ligne. D'autres considèrent qu'il faudrait surtout programmer l'extinction du vieux réseau téléphonique, pour qu'il ne concurrence pas la fibre.


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