18/12/2013
La nouvelle carte "cantonnale" est-elle la fin du Département ?
Le "futur" canton de Quiberon est étendu jusqu'à la Ria d'Etel...
Dans la réforme, soumise hier à l'approbation du Conseil Général, le territoire d'un nouveau canton est quasiment doublé pour atteindre la population moyenne départementale d'un canton ! Ce problème de niveau CE1 ignore bien évidemment les réalités du terrain, qui ont déjà été définies par la notion de "Pays", échelon intermédiaire entre le département et les communes...
Le "mille-feuille" reçoit ainsi l'application d'une nouvelle structure électorale, le nouveau canton, qui ne colle ni avec les circonscriptions de la députation, ni avec l'organisation administrative des "Pays" ! chez nous avec la future intercommunalité AQTA...
Le "conseiller général" de la troisième République a vécu ! Cette réforme enterre définitivement la structure napoléonienne du Département !
Sous Sarkozy, la réforme territoriale, votée, visait la possible disparition du Département au sein de regroupement ou de fusion dans la Région ! La région "Alsace" en fut le contre-exemple...
Aujourd'hui la ministre Lebranchu refait du "Sarkozy" de mauvaise qualité ! Les projets de réforme territoriale manquent de perspectives et le "dialogue" territorial risque de rajouter une strate supplémentaire...
Le Département est-il aujourd'hui une structure utile "à notre vie locale" ?
Conseil général du Morbihan, rebuffade contre le redécoupage
Télégramme du 18 décembre 2013
Le conseil général du Morbihan a voté, hier, contre le redécoupage cantonal, en décidant en même temps de saisir le Conseil d'État. Mais des élus de gauche ont également montré leur mécontentement.
Deux heures de débat
Le redécoupage cantonal a tenu ses promesses. On savait que la réunion serait animée. François Goulard avait annoncé la couleur à la mi-novembre, qualifiant de « délinquance politique » ce projet qui consiste à réduire le nombre de cantons de 42 à 21 avec, dans chaque canton, deux élus, un homme et une femme. « C'est un projet de tricherie électorale, a-t-il asséné, d'emblée, hier. Si on applique les résultats des élections cantonales de 2008 et de 2011, l'opposition devient majoritaire avec 26 sièges contre 16 à notre majorité actuelle ».L'autre conséquence, à ses yeux, serait de « tuer l'institution départementale ». « Le département garde un sens, car les conseils généraux sont des élus de proximité », a précisé le président du conseil général. Ce redécoupage réalisé par le ministère de l'Intérieur s'articule autour d'une moyenne de 34.365 habitants par canton, avec une marge de plus ou moins 20 %. Il aboutirait à augmenter le poids de Lorient, favorable à la gauche, et à réduire celui du nord-est du département, favorable à la droite.
« Panier de crabes »
C'est du coup l'artillerie lourde qui a été sortie par la majorité. « Fumisterie politique », selon Gérard Lorgeoux. « Le rôle du conseil général sera dévalorisé. Le gouvernement tue les cantons. « C'est bas, a dit Pierre Le Teste, qui juge le projet de « niveau CE1 ». « C'est un panier de crabes. Les citoyens ruraux sont écoeurés », a-t-il ajouté. Pour Michel Pichard, « c'est la mort annoncée de l'espace rural », tout comme pour Guy de Kersabiec. David Lappartient y voit une menace directe à l'encontre de François Goulard dans son canton de Vannes-Centre.
« L'ère de la modernité »
La gauche a dû faire front. « Nous dénonçons la violence des paroles, a répondu son porte-parole, Loïc Le Meur. La carte est cohérente, elle tente de résoudre les inégalités entre territoires. Trois cantons sur cinq n'ont pas été modifiés depuis Napoléon ». « On va faire entrer notre assemblée dans la modernité », a souligné Thérèse Thierry, à propos de parité. Il y aura en effet automatiquement 21 femmes, contre 7 aujourd'hui.« Il ne peut y avoir de découpage idéal, a dit Norbert Métairie. Vous nous accusez de préempter le résultat électoral mais il n'y a pas d'élections gagnées d'avance ».
Gérard Perron en colère
La majorité a voté contre cette carte cantonale en décidant de saisir le conseil d'État. Mais il n'y a pas eu d'unanimité à gauche. Christian Derrien (Gourin) a manifesté son désaccord avec le projet. « Il est déconnecté des réalités du territoire ». Élodie Le Rohellec a souligné que ce qui est proposé pour son canton d'Elven ne correspond pas au bassin de vie ». Tous deux se sont abstenus, ainsi que Guénaël Robin (Saint-Jean-Brévelay). Gérad Perron est allé plus loin. Bien que membre du Front de gauche, il a voté avec la droite, « très en colère » que son canton d'Hennebont soit coupé en deux.
Gabriel Simon
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