05/10/2013
Pêche ? qui veut financer les pertes ?
Etat, Région, département et communes...se repassent le "mistigri"...
Jean-Michel Belz croit en l'avenir de la pêche... mais il refile le déficit de la criée de Quiberon à l'Intercommunalité !
Le Conseil Général du Morbihan ne veut plus du syndicat mixte de Lorient... il refile le paquet cadeau à la région et à l'Agglo !
La réalité est fort simple : les tonnages sont en baisse, les jeunes ne veulent plus être pêcheurs, la Communauté Européenne réglemente à tout va, Ifremer interdit...
Les conséquences : l'aval industriel est à la peine et la presqu'île risque de voir partir ses dernières usines, dont la proximité avec la matière première était alors un atout !
La "pêche" n'est plus un métier, tout juste un loisir !
Pêche à Quiberon, une belle année 2013 pour la sardine
Télégramme du 5 octobre 2013
Comment se porte la criée municipale de Quiberon ? Quels sont ses résultats ? Quels sont ses futurs défis ? Rencontre avec la directrice des lieux, Anne Guillaumin Gauthier.
Quel premier bilan faites-vous de cette saison de pêche 2013 ?
Cette année, comme la précédente sera une petite année. Nous avons eu un début d'année difficile avec une météo très maussade. Toutefois, le prix du poisson est resté relativement élevé en criée cette année et il est resté très peu de poisson en retrait. Aujourd'hui, 70 % de nos ventes se font par Internet. 30 % des ventes restent sur Quiberon. Si nous avons eu très peu de rouget et de congre, ce fut une bonne saison pour le bar de ligne (+20 %) et puis les sardiniers ont été gâtés et le sont encore. Le petit poisson bleu était au rendez-vous ! 80 % des sardines ont été traitées directement à Quiberon par les conserveries.
Côté chiffres, cela donne quoi ?
Nous avons une centaine de bateaux qui travaillent avec nous dont 72 % de volume généré par les Quiberonnais. Nous perdrons cette année deux ou trois petits ligneurs. En terme de chiffre d'affaires, nous tablons sur un chiffre équivalent à 2012 soit 4,8 à 5 millions d'euros. Seulement la grande inconnue reste la coquille !
Comment se présente l'avenir ?
Difficile de répondre. Nous tentons de nous adapter et de chercher de nouveaux marchés depuis cette année en ouvrant la criée aux ventes de coquillages. Nous proposons des bassins de purifications puis la vente des produits aux enchères. Depuis mai 2013, pas moins de six tonnes ont été ainsi vendues. Maintenant, comme chaque année, nous avons de lourds frais de fonctionnement. Nous sommes entre huit et dix permanents pour assurer un service 24 h/24 h et sept jours sur sept. Nous avons aussi des frais d'entretiens importants : môle, cales, pontons, passerelles, soit chaque année entre 50.000 et 100.000 euros, avec certes une aide du conseil général mais qui ne dépasse pas 30 %. De plus, dans l'année à venir nous allons avoir à faire de gros travaux liés à l'évolution de la réglementation européenne sur la traçabilité. Nos installations sont vieillissantes et nous allons devoir nous mettre aux normes pour rester compétitifs.
Comment assurer le renouvellement des équipages quand nombre de pêcheurs partent en retraite ?
Les écoles forment très bien leurs élèves mais les banques ne veulent plus les suivre pour investir dans leurs outils de travail. Sans parler du logement sur site. Et je ne vous parle que de Quiberon, parce que sur les îles la question est beaucoup plus criante. En dix ans, nous avons perdu 50 % des caseyeurs. De ce fait le nombre de crustacés en criée a baissé d'autant. Enfin, nous surveillons avec inquiétude les discussions à Bruxelles qui envisagent la suppression des prix de retrait. Il n'y aurait plus de prix barrage. Ce serait une catastrophe pour nous, la petite pêche côtière, souvent oubliée de ces négociations.
Quel avenir pour la pêche à la coquille ?
La pêche à la coquille est fermée sur zone depuis le 20 septembre : Anne Guillaumin Gauthier rappelle que « c'est un arrêté préfectoral pris à la suite d'analyses effectuées par Ifremer. Ce que je peux dire, c'est que nous sommes fin prêts et que nous attendons l'ouverture de la saison. Le comité départemental des pêches a fait un gros travail de surveillance des gisements, d'organisation des sorties en mer sous contrôle de la SNSM. La taille des coquilles est parfaite, la quantité aussi. Les 60 licenciés attendent maintenant le feu vert. Le résultat de cette campagne influera forcément sur le chiffre d'affaires final de 2013 ».
Municipalité de Quiberon, le point sur les dossiers à un an des élections
Télégramme du 8 avril 2013
Jean-Michel Belz, le maire, fait le point sur les grandes lignes de son mandat et ses engagements.
N'est-ce pas un peu rapide de mettre en place dès la rentrée les nouveaux rythmes scolaires ?
J'ai été enseignant et j'ai toujours souhaité la mise en place de réformes pour alléger le rythme d'apprentissage journalier des enfants. Ce sera en place dès septembre. Ça va peut-être être difficile, mais la commune prendra en charge le coût.
L'avancement des travaux correspond à ce qui était prévu, qu'en sera-t-il pendant la saison ?
La place Hoche sera finie vers la mi-avril et on va faire en sorte qu'il y ait la possibilité de rouler cet été rue de Verdun. Les travaux continueront en juillet dans les jardins. Tout est mis en oeuvre pour que la saison se passe au mieux pour tous. Quant à l'aménagement de Port-Haliguen, ça ne manquera pas de devenir une belle réalisation.
Certains Quiberonnais souhaitent plus de logements sociaux. Qu'en pensez-vous ?
Nous sommes la deuxième commune avec le plus de logements sociaux sur le pays d'Auray. On continue dans ce sens. Des nouvelles constructions sont en cours pour du locatif mais aussi en accession à la propriété. Je voudrais acheter des bâtiments anciens, les rénover pour y créer des logements sociaux.
L'intercommunalité devient une réalité est-ce que les grandes lignes sont déjà définies ?
La mutualisation des moyens et diminuer les charges des différentes communes en est le but. Ce qui importe c'est que Quiberon continue à se développer. Rien n'est encore bien déterminé, mais je n'ai jamais augmenté le taux d'imposition et j'espère que ça ne va pas commencer !
La criée de Quiberon est en déficit, quel est l'avenir de la pêche à Quiberon ?
Je suis très attaché à la pêche. La criée connaît des problèmes, il faut un partenariat plus important avec Lorient. Le boulot des pêcheurs est difficile, comporte des risques, il faut que ces derniers s'y retrouvent. Les normes ? On ne sait plus qui commande à ce niveau ! Mais c'est un secteur qui ne mourra pas, j'en suis persuadé. La pêche fait partie de l'image de Quiberon.
La Maison de santé prévue est un peu l'Arlésienne depuis qu'on en parle...
Il faut pérenniser les soins sur Quiberon. À la municipalité on est prêt. On fait une bâtisse, mais il faut un projet santé de la part des professionnels pour obtenir des subventions. Une réunion est prévue avec eux, si rien n'avance, on prendra une décision avec les élus. La Maison de santé ne faisait pas partie des projets électoraux, c'est en cours de mandat que la décision a été prise.
Où en êtes-vous de vos promesses électorales ? Vous représentez-vous en 2014 et avec quelle équipe ?
On arrive au bout de tous les investissements et les projets promis lors de mon élection. Quant à 2014, (sourire), on y travaille. Mais l'essentiel est que l'on arrive à vivre bien à Quiberon.
Port de Kéroman, le conseil général du Morbihan quitte le navire
Télégramme du 26 septembre 2013
Le syndicat mixte pour l'aménagement et le développement du port de pêche de Keroman, à Lorient, est condamné à disparaître. Le conseil général du Morbihan, au grand dam de la gauche, a voté, hier, sa dissolution, préférant intervenir directement dans les projets, sous forme de subventions. Ce syndicat mixte est né en 2006, à la suite de la loi de 2004 sur le transfert des ports non autonomes aux collectivités territoriales. Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional, avait alors demandé que la Région prenne la tutelle des ports de commerce et de pêche de Lorient. Un syndicat mixte pour Kéroman-pêche avait alors été créé, avec la Région et Lorient-Agglomération, pour financer les investissements et il est venu s'intercaler entre le concessionnaire et la Sem (Société d'économie mixte) Lorient-Kéroman chargée de l'exploitation de l'outil.
« Les bras m'en tombent »
Depuis sa création, ce syndicat mixte, présidé par le conseil général, a réalisé 8,6 M€ de travaux, notamment pour la rénovation de la criée (3 M€) et la reconstruction de la criée (4 M€), qui se sont ajoutés au 1,8 million de l'État et aux 7,4 millions de la Région. Le conseil général veut aujourd'hui en finir avec ce montage car il estime qu'il ne fonctionne plus, en raison de divergences entre le syndicat mixte et la Sem. Il souligne, à cet égard, que ces conflits ont été relevés par la Chambre régionale des comptes, laquelle mentionne aussi la complexité du montage. « Pas un coup de fil, par une réunion de bureau, les bras m'en tombent », a dit Loïc Le Meur, parlant de « décision arbitraire », avant de souligner les efforts faits ces dernières années pour faire de Kéroman, « le port de pêche le plus ouvert » et devancer Concarneau (29), concluant : « C'est un acteur majeur pour l'économie morbihannaise ». « Dans la réalisation des équipements, nous sommes en butte à des critiques permanentes et le système ne marche pas. Il y a des moyens plus simples de faire : que la Région et l'agglomération de Lorient reprennent les choses en mains et nous finançons », a répondu François Goulard. La majorité a voté pour la dissolution, la gauche contre. En cas de refus de la Région et de Lorient-Agglo, le Département se retirera.
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