09/07/2013
Les "riches" emploient des "pauvres"...
L'emploi à domicile, victime de la suppression du forfait URRSAF...Une mesure sociale ?
Le marché du travail, qui est loin d'être "parfait" en économie, est fort sensible aux augmentations de taxes et de charges sociales. L'obligation de faire évoluer le taux de TVA de 5,5% à 7%, puis à 19,6% pour certaines activités va mettre en difficultés notamment les entreprises de jardinage, alors qu'elles utilisent essentiellement de la main-d'œuvre locale...
Le particulier, qui emploie, fait en général partie des revenus moyens et hauts, qui eux connaissent aujourd'hui le coup de barre fiscal et la réduction des revenus nets. Et la tentation est grande de repasser au marché du travail d'antan à la mode sicilienne... sans charges et sans impôts...
Le "chèque emploi service" a pourtant beaucoup simplifié le paiement des charges par un système informatisé, mais une augmentation importante des charges modifie aussi les réactions des agents économiques... c'est ainsi que les salariés "CESU" se transforment aujourd'hui en auto-entrepreneurs, qui resteront sous ce statut tant que ses avantages seront conservés !
En attaquant tous les secteurs de l'économie en réduisant les avantages fiscaux et sociaux, les agents économiques passent au système "au noir"...
Les "riches" emploient toujours des "pauvres", mais d'une autre façon !
L’emploi à domicile dévisse après les hausses de charges
Le Figaro du 9 juillet 2013
Le nombre d’heures déclarées a fortement reculé au premier trimestre 2013, au profit du travail au noir.
Cécile Crouzel
EMPLOI Si la théorie enseigne que les ménages modifient leur comportement lorsque leurs charges augmentent, le secteur des services à la personne en fournit un exemple. Au premier trimestre, le volume d’heures déclarées en emploi à domicile a baissé de 3,8 % comparé au dernier trimestre 2012 et de près de 8 % en un an, d’après les dernières statistiques de l’Acoss. « Cette évolution s’explique par une baisse simultanée du nombre d’employeurs et du volume horaire moyen par employeur », écrit la banque des Urssaf. Bref tous les voyants sont au rouge dans ce secteur clé qui emploie 2,2 millions de personnes. Pis, jamais le recul des heures déclarées, amorcé depuis deux ans, n’avait été aussi prononcé.
Impossible de ne pas faire le lien avec la disparition, votée fin 2012 et effective au 1er janvier 2013, du régime avantageux de la déclaration au forfait. Ce système permettait aux ménages de payer des charges calculées au niveau du smic même lorsque le salarié était rémunéré au-delà du salaire minimum. Ce régime s’opposait à celui « au réel », où les charges sont assises sur le niveau réel de salaires. Ce régime du forfait concernait 30% des deux millions de particuliers employeurs.
Pour atténuer le choc de la fin du forfait, le Parlement a instauré un allégement de charges de 75 centimes par heure travaillée. Mais cette mesure ne compense pas le surcoût de la fin du forfait lorsque l’employé est payé plus de 8,20 euros de l’heure. Or nombre de nounous et de gardes à domicile - et aussi des professeurs particuliers - sont dans ce cas dans les grandes villes. « Confronté à un renchérissement de leur facture, les ménages ont renoncé à employer quelqu’un officiellement, ou ont réduit le volume d’heures déclarées, quitte à faire exécuter le complément au noir », juge Marie-Béatrice Levaux, la présidente de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France).
La crise pèse aussi sur les comportements. « Les ménages, qui ont perdu en pouvoir d’achat, ont arbitré dans leurs dépenses au détriment de l’aide à domicile. C’est encore plus vrai si un des conjoints est au chômage », ajoute Marie-Béatrice Levaux. Les services « de confort », comme les prestations de ménage, ont davantage souffert que la garde d’enfants à domicile : les heures déclarées ont baissé de 8,4 % sur un an dans le premier cas et de 4 % dans le second.
« Le secteur ne supporterait pas un nouveau choc, alerte Marie-Béatrice Levaux. Il ne faut surtout pas toucher à la réduction d’impôt et l’exonération de charges pour les employeurs de plus de 70 ans ». Et ce d’autant plus que certains services sont passés depuis le 1er juillet à une TVA à 19,6 %, contre 7 % auparavant…
Le gouvernement commence à prendre conscience du problème. Depuis la fin de l’abattement de 15 points sur les cotisations patronales du régime au réel en 2011, le nombre d’heures travaillées ne cesse en effet de reculer. D’après les calculs de la Fepem, 6 900 postes en équivalent temps plein ont alors été détruits pour cette simple modification. Certains ministres estiment que les pouvoirs publics sont allés trop loin et militent pour des mesures correctrices afin de stopper l’hémorragie sur le seul secteur créateur d’emploi en plein cœur de la crise.
Emploi, le bassin de Vannes sous tension
Télégramme du 27 juin 2013
La crise est là avec son effet boomerang ! Taux de chômage, évolution de la demande, offres d'emploi : la plupart des clignotants sur le bassin de Vannes ont viré au rouge.
La situation sur le bassin de Vannes, s'est brusquement tendue depuis le quatrième trimestre 2012 (*) avec un taux de chômage (par rapport à la population active) de 9,2 %. C'est trois points de plus qu'au premier trimestre 2008 (6,1 %) et un point de plus qu'en 2011 (8,1 %). 9,2 %, c'est quasiment la tendance bretonne (9 %) mais c'est mieux que le Morbihan (9,5 %). « Depuis 1999, le taux de chômage du bassin de vannes a toujours été en dessous du taux morbihannais, dit Fabienne Colas, chargée d'études à l'observatoire de la maison de l'emploi du pays de Vannes. Mais l'écart diminue ». Piètre consolation, le taux de chômage du bassin de Vannes reste inférieur à celui du bassin d'emploi de Lorient.
Demande d'emplois : +11 % en un an !
La situation ne s'est guère améliorée ces derniers mois puisque la demande d'emploi a augmenté de +11 % entre mars 2012 et mars 2013 : 14.301 contre 12.878, soit 1.423 demandeurs d'emplois supplémentaires. Là encore, la hausse est moins sensible que sur l'ensemble du Morbihan (+11,6 %). Qui est concerné ? Toutes les catégories à des degrés divers : + 14,2 % pour les jeunes, +15,8 % chez les seniors, et +10,1 % chez les femmes qui représentent 53,3 % des demandes d'emploi en fin de mois. « Les jeunes sont malheureusement la variable d'ajustement quand l'activité diminue car ils sont les plus touchés par l'emploi temporaire », commente Fabienne Colas.
Chômeurs de longue durée : hausse de 18 %
Les demandeurs d'emploi de longue durée (supérieure à un an) représentent 34 % des demandes d'emploi et ont progressé de +18 % sur le bassin de Vannes en un an ! Les métiers de services à la personne comme la garde d'enfants, les services domestiques et le nettoyage de locaux sont particulièrement concernés. « Ces personnes mettent plus de temps que les autres à retrouver un emploi, ajoute la chargée d'étude. Inversement, les métiers de la restauration sont sous tension, avec une offre supérieure à la demande ».
L'offre en recul de 18,4 %
L'offre d'emploi en mars 2013 a reculé de -18,4 % sur le bassin de Vannes par rapport à mars 2012 (-10,3 % sur le Morbihan), soit 883 offres contre 1.082 et ce malgré l'apport des offres saisonnières. Le repli s'opère sur tous les secteurs : -21 % sur le tertiaire, sachant que 75 % des emplois du bassin sont tertiaires ; -10 % dans le bâtiment et -4 % dans l'industrie. Comme souvent l'intérim sert de variable d'ajustement : le nombre d'intérimaires était de 1.254 en octobre 2012 contre 2.050 en janvier 2008 !
Malgré cette situation tendue sur le bassin, Fabienne Colas garde espoir : « Historiquement, le bassin a de bonnes bases. Le solde créations/radiations d'entreprises reste positif. Cela signifie que le tissu d'entreprises se développe toujours et que le bassin pourra rebondir ».
(*) Les licenciements des usines Doux (405 pour les sites de Sérent, Pleucadeuc et La Vraie-Croix fin 2012 et 147 en mai 2013 à Pleucadeuc) ne sont pas encore pris en compte puisque 85 % de ces ex-salariés sont toujours de contrat de sécurisation professionnelle.
Bertrand Le Bagousse
L'impact de la crise. ..
Marcel Le Boterff (maire d'Elven). « On est victime de la dégradation de l'agroalimentaire dans la région. Beaucoup d'Elvinois travaillaient à Sérent ou Pleucadeuc. On a aussi des habitants qui travaillent chez Gad à Josselin. La hausse de la population s'est traduite par une hausse des gens qui avaient déjà perdu leur emploi. La population d'Elven ne ressemble pas à celle d'Arradon. Les gens sont venus à Elven parce que le terrain était moins cher. Le revenu moyen est relativement bas ». Nelly Fruchard (maire de Plescop). « Depuis 2001, le nombre de demandeurs d'emploi est d'environ 150 avec des hausses périodiques à 200. Plescop a vu sa population augmenter de manière importante grâce à une politique foncière raisonnable. On a une population de jeunes, parfois en situation de chômage. Sur ces 210 chômeurs, beaucoup travaillent ailleurs qu'à Plescop. Nous sommes aussi victimes de la crise. Au CCAS, on a de plus en plus de demandes de secours de gens qui sont demandeurs d'emploi ». Paul Paboeuf (Maire de Questembert). « Il y a eu des événements qui nous ont touchés : l'arrêt de la fabrication chez Nutrea, Inter-Bâtiments qui a fermé, Doux La Vraie-Croix et Pleucadeuc et le ralentissement général de la filière bâtiment qui était un gros employeur.
L'intérim lié à l'agriculture est aussi impacté ». Bernard Audran (Maire d'Ambon). « C'est la crise. Quand il y a 1.000 chômeurs de plus en France, on ne peut pas être épargné !
Deux entreprises de bâtiment ont mis la clef sous la porte : BSB et une entreprise de carrelage, soit 70 salariés même s'ils ne sont pas tous d'Ambon. On ne peut plus accueillir un seul artisan à Ambon car on ne peut plus agrandir la ZA de Listy à cause de la loi Littoral ».
Luc Foucault (Maire de Séné). « Séné fait partie des communes dites riches avec un revenu moyen des ménages de 29.000 € contre 21.000 € pour le département. Cela dit, il y a de fortes disparités, avec une frange non négligeable de la population dans le besoin. Les difficultés liées à l'emploi touchent surtout les jeunes et les femmes. Ces dernières sont souvent en situation monoparentale. Il y a l'impact Doux. Beaucoup de très petites entreprises ont aussi mis la clef sous la porte. Avant, c'est l'industrie qui tenait l'emploi à Séné avec la zone du Prat. Mais aujourd'hui, il y a moins de monde chez Michelin. La commune a investi dans un projet de village entreprises à Kergrippe pour accueillir une vingtaine d'entreprises ».
Commentaires
Et tu trouves ça normal? Tu donnes raison aux tricheurs?
Écrit par : JPD | 10/07/2013
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