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09/07/2013

Biberonnés à la conquête ?

La SAUR et TRANSDEV, deux systèmes pour rembourser un endettement excessif !

D'un côté l'eau , de l'autre les transports en autocars en Bretagne !

Les Banques créancières mettent la main sur la majorité du capital de la SAUR et convertissent leurs créances en actions nouvelles ! La Caisse des dépôts, sous pression politique, est contrainte de reprendre la majorité d'une entreprise en difficulté.

Dans les deux cas, le service proposé par chaque entreprise n'était pas couvert par des recettes suffisantes : l'eau n'est pas facturée assez cher, le transport en car est dans le même cas !

Comment penser à "la conquête de nouveaux marchés" alors que la "vache à lait" de l'entreprise ne rapporte plus !

Côté privé, côté public les dirigeants sont myopes !


Remise à flot, la Saur veut croître de 50 % en cinq ans
Le Figaro du 9 juillet 2013
Ses dirigeants, Jean-Pierre Rodier et Olivier Brousse, misent sur la France et l’international.
ARMELLE BOHINEUST

La Saur peut enfin se concentrer sans arrière-pensée sur son métier de gestionnaire de l’eau. « Pour la première fois depuis deux ans, notre champ d’action est libre et nous allons pouvoir faire notre métier avec une feuille de route claire », souffle Olivier Brousse, PDG de Saur. L’accord signé fin juin avec les créanciers sera homologué par le tribunal de commerce fin juillet. Un nouveau conseil de surveillance, reflétant le changement d’actionnaires, sera alors nommé. Les dix administrateurs, dont Jean Peyrelevade, ex-président du Crédit lyonnais, fera partie, comprendront cinq représentants des banques (BNP Paribas, Natixis et RBS, notamment) et Jean-Pierre Rodier présidera le conseil. « Ce sera une interface garante de la mise en œuvre du plan approuvé lors de la renégociation de la dette », assure l’ex-président de Pechiney, devenu ensuite banquier d’affaires chez Mediobanca.

Le nouveau président de Saur estime que cet accord s’inscrit dans la durée, les principales banques s’engageant à rester cinq ans au capital de Saur. Autre point positif : « Seul le patron opérationnel, c’est-à-dire Olivier Brousse, peut proposer des cessions ou toute action qui pourrait accélérer le programme de remplacement de la dette. » Celle-ci s’élève désormais à 900 millions d’euros, au lieu de 1,7 milliard. Sur ce montant, 150 millions pourront être transformés en capital en cas de difficulté de la Saur. « L’essentiel de la dette sera remboursé à partir de 2016, mais surtout en 2018 et 2019. »

S’y ajoute une ligne de crédit de 200 millions d’euros ouverte par le même pool de banquiers pour permettre à Saur de financer sa croissance.

« Nous conservons le business plan élaboré en janvier », précise Olivier Brousse, qui gardera les manettes opérationnelles du troisième groupe de gestion de l’eau en France. « Certes, le ralentissement de l’économie française est plus prononcé que fin 2012 et la météo du premier semestre a été très mauvaise. Mais, pour tenir compte des incertitudes actuelles, nous avons négocié avec les banques une flexibilité sur les deux prochaines ¬années. Cela se traduit par des “covenants” (des clauses de remboursement anticipé, NDLR) plus souples et par le fait que les nouveaux actionnaires s’engagent à laisser le cash, si nécessaire, dans les comptes de Saur pendant trois ans. »

D’ici là, la Saur doit se relancer. « On n’a perdu aucun client ni contrat potentiel et nos clients français sont restés très proches. Mais certaines décisions sont différées, sur de nouveaux appels d’offres notamment », observe Olivier Brousse, qui veut recommencer à investir en 2014. Il ne prévoit aucun nouveau plan social ou plan de départ volontaire, hormis les ajustements déjà annoncés. Le marché de l’eau en France évolue. « Il reste profitable. On signe encore des contrats de dix ans avec des marges positives. Mais la nature des prestations change, tout comme les demandes de financement des collectivités locales », souligne Olivier Brousse.

Le patron de la Saur espère bien profiter des nombreux renouvellements de contrats de gestion de l’eau qui sont programmés d’ici à trois ans. « C’est plus facile de grandir en France quand on est le troisième acteur avec une part de marché de 11 %. Pour autant, la Saur n’a pas les yeux plus gros que le ventre », précise-t-il.

Le chiffre d’affaires passera de 1,7 à 2,5 milliards en cinq ans. La majeure partie de cette croissance se fera en France, dans les contrats d’eau. Environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire viendront de l’international. « Dans les dix prochaines années, la Saur compte rester focalisée sur les marchés internationaux à forte démographie qu’elle connaît bien », souligne Jean-Pierre Rodier. À commencer par l’Espagne, la Pologne et l’Arabie saoudite. Des marchés où Coved, la petite filiale de propreté au chiffre d’affaires de 35 millions d’euros, devrait s’implanter aussi.

Le capital de Transdev recomposé cet automne
Le Figaro du 9 juillet 2013
Le groupe de transports publics compte atteindre l’équilibre financier en 2015, assure son PDG.
VALÉRIE COLLET

Transdev devrait finalement atteindre la rentréepour tourner la page de ce que ses dirigeants appellent la « clarification actionnariale », en clair la réduction de la participation de Veolia Environnement à son capital au profit de la Caisse des dépôts qui grimpera à 60 % à l’issue de la conversion de 800 millions d’euros de créances en part du capital. «Les actionnaires en discussion pour conclure un nouvel accord (memorandum of understanding) avec transfert avant le 31 octobre», précise-t-on chez Transdev.

Principale raison de ce retard, le transfert épineux de la SNCM, la compagnie maritime marseillaise dans le périmètre du seul groupe Veolia Environnement. La Caisse des dépôts avait en effet accepté de devenir majoritaire de Transdev à condition que Veolia reprenne les rênes de la compagnie maritime. Mais en quelques mois, la SNCM a failli couler plusieurs fois. Bruxelles a demandé à la SNCM de rembourser 220 millions d’euros d’aides reçues indûment. La délégation de service public (DSP) avec la Corse n’a toujours pas été renouvelée. Un plan de restructuration prévoit le départ volontaire de près de 600 salariés… de quoi retarder la « clarification » attendue depuis des mois par les salariés de Transdev.

« La SNCM n’a pas d’avenir chez Transdev, rappelle Jean-Marc Janaillac, le PDG de Transdev au Figaro. Nous n’avons pas les moyens de financer les investissements nécessaires à son développement. J’ai le sentiment que les employés de la compagnie l’ont compris. »

Les dirigeants du groupe de transport public présent en France et à l’étranger ont en parallèle lancé leur plan stratégique destiné à redresser la situation financière de Transdev endetté. « Nous visons un équilibre financier en 2015. Nous serons peut-être en avance », pronostique Jean-Marc Janaillac.

Deux « paquets » de cessions vont avoir lieu dans les mois à venir. « D’ici à la fin de l’année, nous allons vendre nos activités en Suède, Finlande, Belgique, un quart de nos activités aux Pays-Bas, rappelle le PDG du groupe. Et d’ici à la mi-2014 nous allons céder l’Allemagne. » Des actifs plus ou moins rentables comme le reconnaît le dirigeant. Les concurrents français de Transdev comme Keolis, la filiale de la SNCF, et RATP Dev étudient les dossiers parmi d’autres acteurs internationaux du transport urbain.

Le groupe Transdev reste présent en Asie et en Amérique latine, aux États-Unis et en Australie. Mais plus question de lorgner les gros contrats internationaux. « Notre stratégie n’est pas glamour. Elle est sérieuse. Elle consiste à se recentrer sur nos principaux marchés et à se concentrer sur les besoins de nos clients, explique Jean-Marc Janaillac. Ce qui compte c’est la qualité de l’exécution. Pendant des années les entreprises de transport public ont été biberonnées à la conquête et au drapeau planté dans un nouveau pays. Nous nous sommes interdits pour l’instant de regarder les grands projets à Doha ou même au Brésil et cela nous va très bien. »

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