05/03/2013
TGV contre avion, un vieux débat...
Tous les arguments sont utilisés pour démolir le projet de nouvel Aéroport !
Après l'écologie (en queue de cochon), voici venir le temps des "économistes" et des associations...
Dans tous ces calculs, le coût horaire du "transporté" est ignoré, car le "retraité" a tout son temps, pour faire le pied de grue dans les salles d'attente et les quais de gare...
Toute optimisation doit être organisée sur un seul critère, celui du temps passé par le "transporté" ! NDDL est imbattable pour les liaisons transversales de la France : Nice, Perpignan et Biarritz Anglet, une heure environ...
Passer par Paris, dont les dessertes de Roissy sont optimisées, est un gain certain pour les "longs courriers", pas pour les "moyens courriers", ni les "courts courriers"... Et les LGV ne changent rien à la question, puisqu'il faut rajouter 3 heures, avec les interconnexions !
Nantes est donc un projet 'raisonnable" pour les habitants de l'Ouest, car il contribue à la réduction des temps de transport vers les zones les plus éloignées. Ajoutons que ce future aéroport joue un rôle "ignoré", mais très important, celui de plateforme de secours pour les vols Ouest Est au dessus de l'Atlantique...
La Gauche "étrangle" les projets de LGV (sauf Le Mans-Rennes, Tours-Bordeaux...), car elle n'a plus d'argent !
NDDL, c'est 100 kilomètres seulement de LGV...
Notre Dame des Landes, plombée par le train
Télégramme du 5 mars 2013
Nexus, une association angevine, soulève, chiffres à l'appui, des doutes sur l'estimation du trafic passagers du futur aéroport Notre-Dame-des- Landes. Selon elle, la concurrence rail a été négligée. L'estimation devrait pratiquement être divisée par deux !
Pourquoi construire un nouvel aéroport pour Nantes et le Grand Ouest ? Parce qu'à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), la nouvelle plate-forme permettra, notamment, d'accueillir, en 2050, cinq fois plus de passagers qu'en 2005 (soit près de 9 millions de passagers). Une association angevine (Nexus), militant pour l'inter modalité (la complémentarité air-rail-route), estime que cette estimation fournie par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), en 2006, est « au mieux erronée ». Pourquoi ? « Elle n'a pas pris en compte la concurrence des futurs 4.500 km de lignes à grande vitesse (LGV) promis par le Grenelle de l'environnement (NDLR, validés en 2009) », martèle Bernard Fourage, responsable du département études de l'association.
Orly à 2 heures... en train
Quel impact pour la future plate-forme nantaise ? Un gain de temps, en 2024, de huit minutes pour la liaison Nantes-Paris, et de 37 minutes pour Rennes-Paris. Pas de quoi concurrencer l'avion. L'intérêt n'est pas là. L'interconnexion des LGV au sud de Paris permettra surtout de rallier directement les aéroports parisiens. Nantes et Rennes seront, selon Nexus, « à moins de 2 h » d'Orly (2 h 30 selon Réseau ferré de France ; aucune liaison actuellement) et « à 2 h » de Roissy (3 h selon RFF... comme actuellement, avec le RER !) « Pourquoi un habitant de Rennes, Angers, Laval (...) irait-il par bus ou tram-train à Notre-Dame-des-Landes alors que, par la billetterie commune, parfois l'enregistrement des bagages dans sa propre gare, il dispose d'un accès direct à Orly, offrant une palette beaucoup plus large de destinations, plus fréquentes, avec des avions plus gros, tirant les prix vers le bas ? », interroge Nexus.
« Nantes-Roissy condamnée »
L'association estime que cette concurrence aboutira purement et simplement à l'abandon de la ligne aérienne Nantes-Roissy. « Regardez ce qui se passe à Strasbourg, interpelle Bernard Fourage. Air France a annoncé qu'elle mettait fin à sa ligne vers Roissy en avril prochain. Elle a estimé que le temps de trajet actuel (2 h 23 ; 1 h 52 en 2016) en train était suffisamment concurrentiel. Air France va vendre des billets rail-air avec enregistrement des bagages en gare de Strasbourg... C'est ce qui pourrait aussi se produire chez nous ». Si tel était le cas, cette suppression aurait un effet désastreux pour le futur aéroport. « Les vols au départ de Nantes vers les deux aéroports parisiens drainent plus de passagers que tous les vols internationaux réunis », pointe le site d'information en ligne Terraeco.net qui, hier, s'interrogeait aussi sur des « prévisions de trafic gonflées ».
Lyon, Bordeaux...
Autre intérêt des LGV : le futur barreau Est-Ouest reliant Nantes et Dijon permettra de voyager plus directement vers Bordeaux, Lyon, Clermont-Ferrand... Nouvelle et dure concurrence pour le projet NDDL, assène encore l'association Nexus. « Lyon sera, par exemple, à près de 3 h de Nantes (contre 4 h 35 aujourd'hui), indique Bernard Fourage. Sur cet axe, le rail pourrait ravir 80 % du marché aérien ». Toujours selon l'association, cette concurrence pourrait également prendre 40 % du marché aérien vers Toulouse, Lille ou Strasbourg, 35 % vers Marseille, 80 % vers Bordeaux... « Attention, précise Bernard Fourage. Il s'agit d'extrapolations réalisées à partir de chiffres révélés entre autres par Réseau ferré de France (RFF) ». Dans un article des Échos du 16 juin 2011, le président de RFF assurait, en effet, que le gain de temps de la LGV Paris-Bordeaux (2 h 05 au lieu de 3 h) pourrait permettre « de passer d'un peu moins de 60 % à 90 % de parts de marché ». Au final, selon Nexus, ce ne sont donc pas 8,94 millions de passagers qu'il faudrait attendre en 2050 au départ de l'aéroport de Nantes, mais près de deux fois moins (4,96 millions) !
• Hervé Chambonnière
Les gains financiers mis en doute
Télégramme du 5 mars 2013
La DGAC a-t-elle réellement ignoré cette concurrence des LGV ? En décembre dernier, le chargé de communication de la DGAC, Éric Héraud, nous envoyait par e-mail cette réponse : « Je me répète : la DGAC n'intègre pas dans ses prospectives les aspects rail ». En février, le même responsable affirmait le contraire au site Terraeco.net (*). Éric Héraud fournissait pour preuve un document... daté du 8 janvier 2013, soit quelques jours, seulement, après la demande de renseignements formulée par Le Télégramme. L'estimation du nombre de passagers a-t-elle réellement été gonflée ? Ce (nouveau) doute intervient après celui exprimé, il y a deux semaines, sur une autre estimation ayant servi à justifier le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Un bénéfice de 911 Millions d'euros
La DGAC avait, en effet, affirmé que le nouvel aéroport ferait gagner à la collectivité 911 Millions d'euros sur la période 2012-2042. Le bénéfice ainsi calculé proviendrait des gains de temps de trajet pour se rendre à l'aéroport. Comment ces gains ont-ils été calculés ? Hervé Kempf, chroniqueur au Monde, est parvenu à se faire communiquer deux notes censées expliquer ces chiffres. Dans sa chronique du 24 février dernier, le journaliste exprimait sa perplexité et relayait l'une des observations des experts du Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cedpa) : « Une reconstitution des extrapolations possibles conduit à une évolution statistique aberrante ».
* À Terra eco, la DGAC a tout de même reconnu qu'elle n'avait jamais pris en compte la future gare d'Orly dans ses estimations.
Commentaires
As-tu pensé, dans l'évaluation des temps de parcours, à la nécessité d'arriver à l'aéroport 1 à 2 heures avant le décollage pour satisfaire toutes les formalités et contrôles? As-tu tenu compte que les aéroports français sont loin des centres des villes?
Je n'ai pas de compétence pour juger si le projet d'aéroport à Notre Dame des Landes est pertinent ou pas. En as-tu plus que moi?
Écrit par : JPD | 05/03/2013
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