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05/03/2013

Retraite du Capitaine Haddock...

Le "Roi Gradlon", qui escalait souvent à Port Haliguen, vit ses derniers mois de mer !

Le vieux baliseur, vieux vraquier des années 30, entretient, répare et change les balises en tout genre entre Lorient et Saint Nazaire... beaucoup de cailloux, de hauts fonds, de pointes acérées sont annoncées par ces marqueurs en mer, qui guident les plaisanciers...

"L'Atlantique", digne successeur du "Roi Gradlon", sera ancré à Lorient ou Saint Nazaire, bien loin de Port Haliguen...

Une époque s'en va, le capitaine avec !


Roi Gradlon, le baliseur joue les prolongations
Télégramme du 5 mars 2013

C'est le doyen de l'armement des Phares et balises : Le Roi Gradlon, 63 ans, devait initialement être retiré de la flotte cette année. Mais il est contraint à jouer les prolongations, en attendant la mise en service de son successeur.

« On a pris un peu de retard sur son remplacement. Le thonier que nous avons acquis en Méditerranée, dans le cadre d'une sortie de flotte, doit subir de gros travaux d'adaptation pour être transformé en baliseur », confirme Michel Moyou, de la direction de l'armement des Phares et balises. Le Saint-Antoine Marie II, qui sera rebaptisé L'Atlantique, ne sera « pas opérationnel avant le premier trimestre 2014, au mieux ». Le chantier de transformation n'a en effet pas encore débuté, puisque les études préparatoires ne sont pas achevées.

« On le bichonne »
Pas d'inquiétude toutefois sur la capacité du vieux baliseur, emblématique des Phares et balises, à assumer cette prolongation imposée. « Il est en excellent état », décrit Alain Le Franc, capitaine du roi Gradlon depuis 25 ans. « C'est une vieille machine, alors on la bichonne. On préserve les moteurs, on ne tire plus autant dessus, on n'intervient pas dans certaines conditions météo... Mais le travail est fait de la même manière ». Son successeur, L'Atlantique, sera, lui, basé en alternance à Lorient et Saint-Nazaire. « Jusqu'à présent, on avait également un vieux baliseur basé sur Saint-Nazaire, Le Charles Babin, qui intervenait déjà ici pour les pièces les plus lourdes. Il va également être retiré du service. L'Atlantique sera armé beaucoup plus fréquemment que les deux retraités. La qualité du service ne sera pas affectée », précise Ronan Goavec, chef de la subdivision des Phares et balises de Lorient. Une unité entièrement dédiée à veiller sur quelque 200 bouées, 250 balises, dont 70 % en mer, et 60 feux et phares. Une tâche qui repose sur un entretien régulier, avec un passage tous les deux ans et une refonte totale tous les six ans sur les bouées, par exemple. Sans compter le dépannage en urgence en cas de casse.

« On va là où il ne faut pas aller »
« On fait vraiment tout pour prévenir la casse. Mais ça arrive parfois. Par exemple, la balise des Tréaux (île de Groix) a cassé courant janvier. On avait mis un voyant expérimental en alu ; il n'a pas tenu, est tombé. On n'a pas encore réussi à le changer, car c'est un endroit où il est très difficile d'intervenir, et nous avons des procédures de sécurité très complexes », relève Bernard Thomas, chef adjoint de la subdivision. Le Gradlon (huit hommes à bord) sort en moyenne 120 jours par an. Pas pour de jolies promenades : « On va dans des endroits où les gens ne doivent surtout pas aller », rappelle Alain Le Franc. Et chaque zone d'intervention a ses spécificités, ses handicaps : « Le Golfe du Morbihan est dur à cause des courants et de la hauteur d'eau, Houat, Hoedic et Belle-Ile, c'est la houle... ».

Du gaz aux ampoules Led
Outre les évolutions du métier (« en 20 ans, on est passé du gaz aux ampoules Led », rappelle Alain Le Franc), les Phares et balises s'adaptent aux révolutions technologiques. « Aujourd'hui, les navigateurs et plaisanciers ont un GPS, un radar, voire un sonar à bord. Les grands phares ont moins d'importance pour l'atterrissage ». Par contre, le balisage de proximité conserve toute son utilité : « Quand un plaisancier voit une tourelle, une balise, ça le rassure. Car il n'a pas le droit à l'erreur », rappelle Alain Le Franc. Le capitaine, lui, devrait accompagner son navire jusqu'à la retraite, et se retirer à son tour. Avec un pincement au coeur de voir son vieux compagnon partir vers d'autres rives. Selon l'armement, le Roi Gradlon devrait être mis en vente aux Domaines. Et les propositions ne manqueraient pas.
Pierre Chapin

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