25/02/2013
128 millions de tablettes vendues en 2012...
Le basculement vers la lecture numérique élimine les "vieux métiers" !
Les nouveaux "usages", la baisse de prix des tablettes, la simplicité du tactile, la richesse des bibliothèques numériques sont en train de bousculer les habitudes héritées de la lecture du livre.
Le libraire, qui détenait un savoir spécialisé et un stock "original", est concurrencé par ces bibliothèques numériques, qui n'ont plus aucune "localisation" pour le lecteur... la seule restriction aujourd'hui dans ces nouveaux modes de lecture est l'absence de normalisation des formats de lecture, qui rend le lecteur totalement dépendant de son fournisseur... l'universalité du choix est donc une perte considérable !
Ce qui retient aujourd'hui le lecteur de livres, c'est souvent l'absence de copie "numérique" de l'œuvre recherchée. Un comportement terriblement fautif de nombreux éditeurs français, qui freinent pour un temps la sanction finale...
Le livre risque donc d'être, dans les décennies à venir, une denrée encore plus "rare" !
Librairie Calligrammes à Auray, une page se tourne
Télégramme du 24 février 2013
Libraire depuis 40 ans, installée place de la République depuis huit ans, Claudine Tamborini a décidé de fermer le livre de sa vie professionnelle pour se consacrer aux plaisirs de la retraite.
Elle l'avait baptisée « Calligrammes ». En référence aux calligrammes de Guillaume Apollinaire, auteur à l'origine de ce mot. Le 9 mars prochain, Claudine Tombarini fermera définitivement les portes de sa librairie. « J'aime énormément Apollinaire et ses poèmes très courts dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, généralement en rapport avec le sujet du texte, même s'il arrive que la forme apporte un sens qui s'oppose au texte ». Ce terme, qui permet d'allier l'imagination visuelle à celle portée par les mots, sonne bien et on le retient facilement. C'est donc tout naturellement qu'il s'est imposé à elle lorsqu'elle est venue s'installer à Auray à la place de la librairie Alfa.
Huit ans de bonheur
C'était il y a huit ans. Huit ans de bonheur passés dans cette charmante boutique en bas de la place de la République. Et ce n'est pas sans regret ni sans nostalgie qu'elle se résout à fermer boutique après avoir désespérément cherché un repreneur. « Cela fait un an que j'ai décidé de prendre ma retraite. J'ai attendu le plus longtemps possible. Il y a quelques mois, j'ai même signé un compromis avec un libraire du coin, mais cela n'a pas abouti. Alors, je me suis résignée à céder le bail à une autre activité, que je tiens à garder secrète pour le moment ». C'est la mort dans l'âme, que Claudine Tamborini s'est résignée, mais la conjoncture est telle qu'elle n'avait guère le choix. « Ce qui me console un peu, c'est que les jeunes qui viennent d'ouvrir Alréale, rue du Lait, sont prêts à me reprendre une partie de mon stock. Cela prolongera un peu l'activité... ».
Une formation parisienne
Bourguignonne d'origine, Claudine Tamborini a toujours vécu au milieu des livres. Formée après son bac à Paris, à l'Asfodel, l'Institut national de formation de la librairie, elle commence sa carrière en 1972 à Auxerre dans une grande librairie, dont elle devient rapidement responsable. Puis, elle se met à son compte en 1992 à Sens. Elle y passe treize ans de sa vie, puis ses pas et son coeur la conduisent à Auray. « Mon compagnon et moi venions régulièrement voir sa famille dans la baie de Quiberon et nous passions devant la librairie Alfa, se souvient-elle. Elle était souvent fermée et nous nous disions à l'époque que nous nous aimerions bien nous y installer. À la faveur d'une rencontre, nous avons appris que le propriétaire des lieux allait partir à la retraite. Il nous a demandé d'attendre un an. C'était parfait, cela m'a permis de vendre à Sens ». Depuis huit ans, Claudine Tamborini avait conquis puis fidélisé sa clientèle, malgré une conjoncture difficile, la concurrence des grandes surfaces et d'Internet. Aujourd'hui, elle regrette, mais la fatigue est là. Bientôt, elle profitera de son temps libre, pour retourner sur les bancs de l'université et faire de la natation.
Véronique Le Bagousse
A Barcelone, l'écosystème de la vie connectée se met en place autour du mobile
Les Echos du 25 février 2005
Solveig Godeluck
Au Mobile World Congress, les fabricants de mobiles se font discrets, mais l'écosystème des applications et des services aux opérateurs est vibrionnant.
Les opérateurs télécoms ne se contentent pas d'investir dans les réseaux de nouvelle génération mais testent les usages : télévision, « cloud », données…
Où sont passés les constructeurs de smartphones ? Cette année, l'événement mondial de la mobilité, le Mobile World Congress qui se tient à Barcelone jusqu'à jeudi, ne sera pas rythmé par les shows des fabricants. Pour la première fois, Samsung fait comme Apple, qui réserve ses apparitions publiques à des conférences maison. Question d'orgueil. A eux deux, l'américain et le coréen cumulent la quasi-totalité des bénéfices du secteur. Mais les fabricants de second rang font aussi profil bas : pas de conférence pour Sony, HTC, LG, Nokia !
« Cette tendance reflète le déplacement du pouvoir dans l'industrie, et ces équipementiers ne font pas mystère du fait qu'ils n'ont pas besoin du Mobile World Congress ou du soutien industriel qu'ils peuvent y trouver », analyse Nick Dillon, du cabinet Ovum. Résultat, ce sont les équipementiers de réseau, Huawei, Alcatel-Lucent, Ericsson, Nokia Siemens, ZTE qui font l'animation du Salon. Ces vendeurs de réseaux de nouvelle génération, 4G et fibre optique, sont au coeur des nouveaux modèles économiques des opérateurs. Mais ils ne sont pas en position de force dans la filière.
D'autres acteurs qui étaient moins visibles les années précédentes vont aussi prendre de plus en plus de place. Géants du Net façon Google ou Facebook, fournisseurs de services technologiques aux opérateurs, ou bien start-up dans le monde des applications : l'écosystème des « télécoms 2.0 » se met en place.
En demande de nouveauté
En son coeur, les opérateurs télécoms, ceux qui commandent des réseaux, des téléphones et des services, sont demandeurs de nouveautés. Ils doivent échapper à plusieurs dangers. Leur monopole sur l'accès des consommateurs aux communications est battu en brèche. Du côté des terminaux, le duopole Apple-Samsung leur fait redouter des diktats futurs (subventions, applications préchargées, choix technologiques coûteux pour l'opérateur…). D'où la recherche d'un « troisième écosystème » et la présence remarquée d'un Mozilla à Barcelone. Du côté des services, les acteurs Internet « over the top » comme Apple iTunes, Google ou Skype (racheté par Microsoft) font de plus en plus écran entre les opérateurs et leurs abonnés, captant la valeur liée aux infrastructures télécoms. Selon Analysys Mason, en 2012 les clients mobiles en Europe de l'Ouest ont envoyé plus de messages via des applications telles que Whatsapp ou iMessage d'Apple que de SMS. Puis avec l'Internet des objets et ses milliards d'objets connectés, on peut se demander si un General Motors (présent à Barcelone) ou un EDF ne vont pas un jour opérer eux-mêmes des cartes SIM.
Sous la pression des nouveaux venus, les modèles économiques doivent évoluer, et les opérateurs l'ont compris, explique Jean-Laurent Poitou d'Accenture : « La consommation de communications continue à augmenter, mais la part des opérateurs diminue, sur des marchés du mobile proches de la saturation. Les opérateurs sont donc obligés de trouver de nouvelles sources de revenus. » La 4G et la fibre optique sont « nécessaires mais pas suffisants » pour retenir les clients et accroître la valeur, ajoute-t-il en pointant les débuts difficiles de la 4G en Grande-Bretagne : « En plus d'investir dans le réseau, les opérateurs vont devoir investir dans la chaîne de valeur numérique, dans les usages. »
Selon Accenture, le plus stratégique de ces usages est la télévision, avec ses promesses de revenus comme la vidéo à la demande. Elle consomme tellement de bande passante que toute une économie se met en place autour de l'optimisation du trafic, du stockage, de la diffusion multi-écrans avec les divers modes d'encodage et les plates-formes de facturation. Jean-Laurent Poitou souligne aussi les opportunités du stockage et de la synchronisation des terminaux. Orange l'a bien compris en lançant son propre « cloud ». Par ailleurs, les opérateurs n'exploitent quasiment pas le gisement des données qu'ils sont les seuls à pouvoir croiser en temps réel : identité, usage et lieu. Une nuée de prestataires sont prêts à les y aider, avant que le marché de la gestion de l'identité numérique ne bascule chez un Facebook. Enfin, les opérateurs ne peuvent se désintéresser du paiement mobile, qui balbutie. Que de chantiers.
Solveig Godeluck et Guillaume de Calignon
Les champions des terminaux connectés
Samsung est désormais le premier vendeur au monde de terminaux connectés (smartphones, PC et tablettes). Selon IDC, le coréen en aurait vendu 250 millions l'an passé, soit une part de marché de 20 %, surtout grâce aux smartphones.
Il est suivi par Apple, numéro un en 2011, qui a commercialisé 219 millions de terminaux connectés l'an passé. Derrière, Lenovo n'en a écoulé « que » 78 millions.
Les chiffres
722 millions
Le nombre de smartphones vendus dans le monde en 2012 a grimpé de 46 % selon l'institut IDC.
128 millions
Le marché des tablettes commercialisées en 2012 a, lui, bondi de 80 %.
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