24/10/2012
Compétitivité ?
Coût ou hors coût ? Le débat, qui arrive, est un enfumage de première !
Pour les économistes classiques la notion de compétitivité repose sur un "différentiel" de coût. La discussion porte en général sur le calcul des coûts totaux...
Comme toujours en période de crise, les politiques portent des lunettes noires, ce qui évidemment permet de ne pas voir la réalité...
On voit poindre aujourd'hui le "hors coût", c'est à dire ce qui influe à terme sur la compétitivité des hommes : la formation (y compris le service public d'Education nationale), l'environnement administratif et culturel...
Une nouvelle façon de lire le rapport Gallois et de nier les propositions, qui ressemblent diablement à celles du Quinquennat précédent !
Compétitivité, les propositions chocs de Gallois
Le Figaro du 19 octobre 2012
L'ancien patron d'EADS prône 30 milliards de baisse des charges, financés notamment par une hausse de CSG et une réduction de dépenses publiques.
Un choc de 30 milliards d'euros. Voilà, selon plusieurs sources, ce que Louis Gallois entend inscrire noir sur blanc dans le rapport sur la relance de la compétitivité qu'il doit remettre à François Hollande le 5 novembre. «Il fera la proposition d'un choc de compétitivité sur deux ou trois ans de 30 milliards, dont 20 en baisse de cotisations patronales et 10 en baisse de cotisations salariales», assure un proche de l'ex-président d'EADS récemment nommé commissaire général à l'investissement. Les réductions de charges concerneraient les salaires jusqu'à 3,5 smics, soit un niveau bien supérieur à celui (2,6 smics) que Nicolas Sarkozy avait prévu lors du vote de loi sur la TVA sociale au printemps.
Pour compenser cette baisse massive et inédite de cotisations, l'ex-capitaine d'industrie proposerait de financer son «choc de compétitivité» de plusieurs manières. D'abord, par «une réduction massive des dépenses publiques», bien plus importante que celle de 10 milliards envisagée dans le projet de loi de finances actuellement discuté au Parlement et que Laurence Parisot a qualifiée lundi, dans Le Figaro, de «trompe-l'œil». Ensuite, par une hausse modérée de la CSG et de la TVA pour «pouvoir être supportée par les ménages» compte tenu des forts prélèvements qu'ils subiront en 2013. Et enfin, par une nouvelle fiscalité écologique sur le diesel, ce qui ne devrait pas faciliter les affaires du constructeur automobile PSA.
Louis Gallois - qui a confié à ses proches qu'il se heurtait à un «lobbying fort et puissant des économistes keynésiens», notamment à Bercy - entend également donner «une connotation sociale à son rapport». Et proposer deux mesures pour s'assurer du soutien des syndicats, pour l'heure peu réceptifs à un transfert de cotisations, de surcroît patronales. L'ex-patron d'EADS suggérerait tout d'abord que les représentants des salariés aient une voix délibérative dans les conseils d'administration des entreprises, une vieille revendication syndicale à laquelle s'oppose le patronat.
Un rapport «prêt»
Il prônerait enfin de lancer une «méga-négociation» associant les questions de «compétitivité coût» et «hors coût» de son rapport, avec la réforme du marché du travail que les partenaires sociaux discutent depuis début octobre. «L'idée d'un compromis historique sur ces deux sujets avant la fin de l'année lui plaîtbien», confirme l'un de ses proches. De là à dire que Louis Gallois imagine, pour son rapport, un destin à la «Rueff-Armand» qui, dans les années 1960, avait balisé la stratégie économique du pays de la décennie à venir…
Le rapport de Louis Gallois - qui a beaucoup consulté pour peaufiner ses propositions, et notamment le camp patronal (Medef, UIMM…), dont il est issu - est en tout cas «prêt» depuis quelque temps. S'il ne l'a pas rendu public, c'est à la demande de l'Élysée, qui ne voulait pas avoir à gérer de front le projet de budget 2013, compliqué par une majorité parlementaire rebelle, et une séquence particulièrement sensible sur la compétitivité. Une réunion intermininistérielle est programmée lundi midi sur le sujet.
Quoi qu'il en soit, plus les jours passent et plus Louis Gallois s'attend à ce que les conclusions que l'on tirera de son rapport soient édulcorées. D'abord présentées comme essentielles au débat, elles viennent d'être reléguées au rang de simple contribution n'engageant que son auteur par François Hollande lui-même. Si même le président de la République le dit…
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