02/10/2012
Redevance audiovisuelle ?
Taxer les riches, c'est gagnant ! Taxer les "écrans" d'ordinateur, c'est impopulaire ! Taxer les résidences secondaires et leur télévision, c'est vraiment racler les fonds de tiroir !
L'audiovisuel public manque de sous ! Cette survivance du passé est condamnée par l'évolution technologique des téléviseurs. Le système "synchrone" de la Télévision de papa est attaqué par la fameuse télévision connectée, qui devrait permettre de choisir ses contenus et ainsi d'abandonner "la messe" du 20 heures !
Le marché nouveau, qui sera payant, devrait ainsi éliminer les émissions de faible qualité...
Exit donc la télévision publique dans quelques années ! Aujourd'hui on prodigue la "dernière cigarette"...
Le gouvernement brise le tabou d'une hausse de la redevance audiovisuelle
Les Echos du 1er octobre 2012
Gregoire Poussielgue
En plus des deux euros d'augmentation liés à l'inflation, le gouvernement a décidé d'une hausse de deux euros supplémentaires, ce qui portera l'ex-redevance audiovisuelle à 129 euros en 2013.
Les Français devront débourser l'année prochaine quatre euros supplémentaires pour la contribution à l'audiovisuel public (ex-redevance audiovisuelle).
Le gouvernement a en effet décidé d'aller au-delà de la seule indexation sur l'inflation qui coûte deux euros par foyer, en rajoutant une hausse symbolique de deux autres euros. En 2013, la taxe atteindra ainsi 129 euros, soit quatre euros de plus que cette année. Le sujet est sensible et systématiquement évacué par les gouvernements successifs depuis plusieurs années compte tenu de son impopularité. Après avoir été gelée en 2002, la contribution à l'audiovisuel public n'est indexée sur l'inflation que depuis 2009. Elle rapporte 3,2 milliards d'euros par an et finance France Télévisions, Radio France, Arte France, l'Audiovisuel extérieur de la France et l'INA. En 2008, la mission Copé sur la nouvelle télévision publique, chargée notamment de plancher sur les nouveaux modes de financement de France Télévisions (principal bénéficiaire de la taxe avec 65 % du total) avait soigneusement évité l'hypothèse d'une hausse de la redevance. Cette revalorisation est pourtant réclamée depuis longtemps par les milieux de la création audiovisuelle et souvent défendue par les parlementaires. « Moi vivant, il n'y aura jamais d'augmentation de la redevance », avait même déclaré Jean-François Copé. Résultat, malgré l'indexation, la contribution à l'audiovisuel public en France est bien inférieure à celle de ses voisins européens. La taxe atteint 216 euros en Allemagne ou encore 145,50 livres sterling (environ 182 euros) en Grande-Bretagne.
Ressources contraintes
Aujourd'hui, le gouvernement n'a plus vraiment le choix pour assurer le dynamisme des revenus de l'audiovisuel public. Les ressources de l'Etat sont particulièrement contraintes, et, concernant le seul groupe France Télévisions, il n'est plus question de remettre de la publicité après 20 heures, alors que ses recettes publicitaires accuseront cette année un retard de 50 millions d'euros.
Sur le sujet, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, avance sur des oeufs. Fin juin, elle avait posé la question d'une extension de la contribution à l'audiovisuel public aux écrans d'ordinateurs. Il avait fallu seulement cinq jours à Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, pour évacuer le sujet de façon assez brutale, alors que le débat enflammait déjà la Toile. De ce fait, l'idée d'étendre la taxe aux résidences secondaires, qui rapporterait 200 millions d'euros environ, n'est pas portée par la ministre.
C'est Patrick Bloche, député de Paris et président de la commission des Affaires culturelles à l'Assemblée nationale, qui entend relancer le sujet lors des débats parlementaires sur le projet de loi de Finances. « L'augmentation de l'assiette via les résidences secondaires nous permettrait d'atteindre un objectif de justice sociale », a-t-il déclaré au cours d'un colloque organisé par la SCAM, qui regroupe les auteurs de documentaires. De son côté, Aurélie Filippetti s'est déclarée au cours de ce même colloque « partisane de toutes les pistes qui peuvent être examinées pour obtenir des ressources pérennes, modernes et équitables pour l'audiovisuel public ».
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